Cauchemar pour Jakub Dobes: son ennemi débarque à Montréal

Cauchemar pour Jakub Dobes: son ennemi débarque à Montréal

Par Marc-André Dubois le 2025-07-01

Kaapo Kahkonen s'amène à Montréal pour un an et 1,15 millions de dollars et avec lui, une tonne de questions sans réponses.

Est-il le nouveau suppléant officiel de Samuel Montembeault, ou simplement un filet de sécurité expérimenté pour épauler le jeune Jakob Fowler à Laval?

Et surtout, qu'adviendra-t-il de Jakub Dobes, lui qui croyait être en voie de devenir le numéro deux incontesté dans l'organisation du Canadien de Montréal?

Ce n'est ni tout blanc, ni tout noir. C'est flou, gris, brumeux. Et ce flou-là est peut-être ce qu'il y a de plus cruel dans le hockey moderne.

Car pour Dobes, ce n'est pas juste une question de hiérarchie, c'est une question de confiance. Une question de timing. Et c'est un coup dur en pleine négociation de contrat.

L'arrivée de Kahkonen fait mal, non pas parce qu'il est meilleur que Dobes, mais parce qu'il a l'expérience que Dobes n'a pas.

Il a joué plus de 140 matchs dans la LNH. Il a connu les séries, les remontées, les mauvaises passes, les blessures, les déceptions. Il a traversé le cycle complet d'un gardien professionnel. Et ça, à court terme, vaut beaucoup aux yeux d'une organisation qui veut gagner dès maintenant.

Après tout, l’un des bourreaux du Rocket durant les dernières séries de la Ligue américaine de hockey vient officiellement de signer avec le Canadien de Montréal et devient l'ennemi direct de Dobes.

Ce n’est pas un inconnu pour les partisans du Rocket : c’est lui qui a contribué à balayer Laval en quatre matchs avec les Checkers de Charlotte lors des dernières séries éliminatoires.

Dans cette séquence, le Finlandais de 28 ans a cumulé 12 victoires en 18 décisions, jouant un rôle central dans la qualification d’une place en finale de la Coupe Calder.

Mais ce que plusieurs ignorent peut-être, c’est que Kahkonen n’a disputé qu’un seul match dans la LNH en 2024-2025, sous les couleurs de l’Avalanche du Colorado.

Son parcours a été mouvementé : réclamé deux fois au ballottage pendant la saison, il a finalement été échangé des Jets de Winnipeg aux Panthers de la Floride en mars.

Ce n’est donc pas un ajout neutre. C’est un vétéran qui a vu nieger et qui a déjà réussi quatre blanchissages, dont un face au Canadien lui-même le 29 novembre 2022, alors qu’il portait les couleurs des Sharks de San Jose.

Ce soir-là, au Centre Bell, il avait fermé la porte avec autorité. Et aujourd’hui, il pourrait bien venir fermer la porte… à Jakub Dobes.

Mais est-ce pour autant le suppléant désigné de Montembeault? Rien n'est moins sûr. Certaines sources prêtent au Canadien l'intention d'envoyer Kahkonen à Laval, pour y soutenir Fowler. Dans ce scénario, Dobes serait encore relégué au deuxième rang, à moins qu'on crée une rotation instable entre Montréal et Laval.  

Ce qui rend la situation encore plus délicate, c'est que Dobes était à un tournant. Il avait tenu le fort à Laval, répondu présent dans ses quelques apparitions à Montréal, et croyait à juste titre avoir gravi les échelons.

Son agent est même en pleine négociation avec le CH pour lui garantir un contrat garanti de la LNH. L'arrivée de Kahkonen vient saboter ce momentum.

Ce n'est pas un hasard si la signature de Dobes n'a toujours pas été annoncée. Kent Hughes voulait aller chercher son ennemi pour lui lancer le message que son poste n'était pas assuré.

Pendant ce temps, Montembeault, lui aussi, observe la scène avec nervosité. Loin d'être confortablement installé comme numéro un, il doit composer avec un nouveau vétéran dans le portrait.

Un partenaire qui pourrait surprendre. Ce n'est pas une paix d'esprit, c'est une pression constante pour Montembeault qui sait en plus que Jacob Fowler est le vrai gardien du futur. 

Kahkonen est un bon soldat. Il ne fait pas de vagues. Mais il veut jouer. Il n'est pas venu à Montréal pour jouer les baby-sitters de gardiens en développement. Il veut sa place. Et il croit, à tort ou à raison, pouvoir encore relancer sa carrière.

C'est cette ambition qui risque de faire dérailler les plans prévus pour Dobes. Et peut-être même ceux prévus pour Montembeault.

Le message du CH, en signant Kahkonen, est simple : on n'est plus en reconstruction passive. On veut des résultats. Et si cela signifie de ralentir le développement d'un gardien prometteur comme Dobes, eh bien tant pis.

Mais dans une organisation qui se veut patiente, structurée et stratégique, est-ce vraiment la bonne décision? La question mérite d'être posée.

Car dans les faits, le poste de gardien chez le CH est devenu brûlant.  Trop de joueurs, pas assez de chaises. Et une tempête qui s'annonce dès le camp d'entraînement.

Ça va chauffer.