Alors que l'entente entre TVA Sports et la LNH prendra fin en 2026, la situation financière des chaînes sportives francophones au Québec est alarmante...et catastrophique...
Les pertes colossales enregistrées par RDS et TVA Sports soulignent une crise profonde qui pourrait mener à la disparition de TVA Sports en 2026 selon les informations de la Presse.
En 2023, RDS, propriété de Bell, a enregistré des pertes avant impôts de 22 millions de dollars, incluant RDS Info.
TVA Sports, appartenant à Québecor, n’est pas en reste avec des pertes s’élevant à 18 millions de dollars. Ensemble, ces chaînes ont cumulé des pertes de 40 millions, doublant ainsi les chiffres de l’année précédente, selon les données du CRTC pour l’année se terminant le 31 août dernier.
RDS, autrefois la chaîne sportive francophone la plus rentable du pays, a vu ses revenus chuter de 5 %, atteignant 146 millions de dollars en 2023.
TVA Sports, qui n’a jamais été profitable depuis sa création, a vu ses revenus diminuer de 3 %, pour atteindre 93,4 millions de dollars. En 12 ans, TVA Sports a accumulé des pertes d'environ 242 millions de dollars.
La baisse du nombre d’abonnés est également préoccupante. En 2023, RDS a perdu 7 % de ses abonnés, soit environ 112 000 personnes, tandis que TVA Sports en a perdu 9 %, équivalant à 115 000 abonnés.
En comparaison, les chaînes sportives anglophones comme TSN et Sportsnet continuent de réaliser des profits substantiels malgré une légère diminution de leur base d’abonnés.
TSN a engrangé 88 millions en profits nets avant impôts en 2023 et Sportsnet a fait des profits semblables.
Pierre Bélanger, professeur émérite au département de communications de l’Université d’Ottawa, trouve "extrêmement préoccupant" cette diminution du nombre d’abonnés, surtout dans un contexte de croissance démographique canadienne.
Son collègue, Luc Dupont, souligne également une baisse de popularité du hockey dans son ensemble par rapport à il y a 20 ans, bien que le Canadien de Montréal restera toujours tellement populaire au Québec.
Mais il y a une différence entre la popularité du hockey et la popularité d'une seule équipe, alors que TVA Sports a payé la lune pour avoir tous les matchs de la LNH et seulement 22 matchs du CH.
Avec des contrats de diffusion coûteux, environ 60 millions de dollars par an pour les matchs de la LNH, RDS et TVA Sports doivent prendre des décisions cruciales avant la fin de l’entente de 12 ans signée par Québecor en 2013.
Luc Dupont rappelle que l’absence fréquente du Canadien en séries éliminatoires affecte grandement l’audience et donc les revenus des chaînes.
« Le Québec est un marché avec ses limites et TVA Sports ne pouvait pas prévoir au moment de signer le contrat que le Canadien raterait aussi souvent les séries » (crédit: la Presse)
« Le nerf de la guerre dans cette négociation était les séries éliminatoires. Et quand votre équipe n’est plus là, c’est beaucoup moins intéressant pour le téléspectateur moyen. »
RDS a été plus intelligent que TVA Sports en payant le même montant, mais pour avoir 60 matchs du CH en saison régulière, par rapport à 22 pour son rival.
Pierre Bélanger évoque une "tempête parfaite" qui frappe actuellement les diffuseurs sportifs francophones. Il suggère que Bell et Rogers, propriétaire de Sportsnet, pourraient envisager une partenariat pour partager les coûts exorbitants des droits de diffusion.
Pour Bell, les pertes de RDS ne sont pas catastrophiques puisque les profits de TSN peuvent compenser ces déficits.
C’est une stratégie pour ne pas laisser le champ libre à Québecor, espérant que TVA Sports finira par céder sous la pression. Selon Bélanger, le modèle d’affaires de TVA Sports est brisé et le fait qu’elle n’a jamais été profitable est significatif.
« C’est le coût de faire des affaires au Québec et ne pas laisser le champ libre à Québecor. Parce que Bell doit se dire qu’elle va finir par casser Québecor et que lorsque ce moment arrivera, les chiffres changeront alors de couleur. »
C'est alors que le journaliste de la Presse, Richard Dufour annonce la fin de la station.
"Il y voit donc une guerre d’usure. Pour lui, le modèle d’affaires de TVA Sports est brisé et le fait que TVA Sports n’a jamais fait de profit est révélateur." (crédit: la Presse)
La direction de Groupe TVA a indiqué par courriel à La Presse que la décroissance des revenus publicitaires et le dossier des redevances des chaînes spécialisées, actuellement en arbitrage devant le CRTC, sont des facteurs contribuant à la situation financière difficile de TVA Sports.
Mais à force de trouver des excuses, Quebecor ne voit pas la réalité en face. TVA Sports devra fermer en 2026 pour arrêter l'hémorragie.
On ne peut plus se mettre la tête dans le sable: TVA Sports va cesser ses activités en 2026, marquant ainsi la fin d’une ère pour la télévision sportive francophone au Québec.
C'est écrit dans le ciel. Maintenant que c'est annoncé par la Presse...c'est écrit sur la terre aussi....