Le naufrage des Canadiens de Montréal au Madison Square Garden samedi soir a laissé des séquelles qui dépassent la simple défaite.
Alors que l’entraîneur-chef Martin St-Louis est déjà la cible de critiques depuis plusieurs semaines, Stéphane Waite, l’ancien entraîneur des gardiens du CH, a jeté de l’huile sur le feu sur les ondes du 98,5 FM en dénonçant la posture adoptée par St-Louis face à l’arbitrage.
Ce dernier, visiblement frustré, a utilisé son point de presse pour sous-entendre que les officiels avaient influencé le résultat, une déclaration qui, selon Waite, pourrait revenir hanter l’équipe.
Répéter six fois qu'il ne parlera pas des arbitres, comme s'il avait préparé son texte avant de se pointer devant les caméras, était malaisant à souhait.
Avec trois décennies d’expérience dans la LNH, Stéphane Waite a mis en garde Martin St-Louis contre les dangers de critiquer, même indirectement, l’arbitrage.
« Il est certain que l’arbitrage a été un facteur dans la défaite d’aujourd’hui. Par contre, Martin joue à un jeu dangereux. S’il est trop arrogant avec les arbitres, le mot va se passer et ça risque de lui revenir en pleine face. »
Cette mise en garde n’est pas anodine. Waite sait que la réputation d’un entraîneur peut influencer la perception des arbitres.
S’aliéner les officiels est une pente glissante, surtout pour un entraîneur qui n’a pas encore les résultats pour consolider son statut.
Ces commentaires reflètent également une inquiétude plus large sur la gestion émotionnelle de St-Louis, alors que son équipe continue de naviguer dans des eaux troubles.
La frustration de Martin St-Louis est compréhensible. Face aux Rangers, son équipe a livré un effort remarquable à 5 contre 5, dominant les chances de marquer et affichant un niveau d’intensité encourageant.
Pourtant, des failles dans les unités spéciales, combinées à une décision controversée des arbitres dans les dernières secondes, ont conduit à une défaite crève-cœur.
Lors de son point de presse, St-Louis a tenté de contenir sa colère, répétant inlassablement :
« J’ai adoré notre match, mais je ne parlerai pas des arbitres. »
Le dire une fois est une chose. Le dire six fois et s'en aller en est une autee.
Cependant, ce refrain a semblé davantage souligner son irritation que la minimiser. Cette attitude soulève des questions sur sa capacité à gérer les pressions inhérentes à son rôle.
Est-il en train de perdre pied face aux défis multiples de cette reconstruction?
Stéphane Waite n’est pas le seul à exprimer des doutes. Les critiques envers St-Louis ne cessent de s’accumuler, et elles ne concernent pas seulement l’arbitrage.
Les choix stratégiques de l’entraîneur, notamment sa gestion de Kirby Dach, font grincer des dents. Dach, en grande difficulté cette saison, continue de bénéficier d’un temps de glace considérable malgré des performances en dessous des attentes.
Des performances qui coûtent des matchs.
Ce traitement est illogique et ne fait pas de sens sur la cohérence du message envoyé aux joueurs.
« Le rôle d’un entraîneur n’est pas de se faire aimer, mais de pousser ses joueurs à atteindre leur plein potentiel », a rappelé Stéphane Waite, une critique voilée de l’approche de St-Louis, souvent perçue comme trop permissive.
Le cas de Dach est le symbole des frustrations actuelles. Avec un seul but et huit points après 23 matchs, il est loin d’incarner le centre de deuxième trio espéré lors de son acquisition.
Son manque de confiance, combiné à des pénalités coûteuses, en fait une cible facile pour les critiques. Pourtant, St-Louis persiste à lui accorder des responsabilités dignes d'une super vedette.
Les récents résultats du CH, ajoutés à des performances irrégulières, exacerbent la pression sur St-Louis. Si les problèmes de l’équipe ne peuvent pas être uniquement attribués à l’entraîneur, son rôle dans la mise en place d’une culture gagnante est de plus en plus remis en question.
Waite souligne que les excuses liées à la reconstruction ne suffisent plus :
« On peut bien agiter l’épouvantail des arbitres, mais ça ne règle pas les problèmes plus profonds du Canadien dans l’intervalle. »
Cette déclaration frappe là où ça fait mal : la patience des partisans et des analystes s’épuise. Les attentes, même dans une reconstruction, incluent des signes tangibles de progression, ce qui manque cruellement cette saison.
St-Louis devra rapidement trouver des solutions. Ses relations avec les arbitres, la gestion des jeunes talents comme Dach et la capacité de son équipe à se ressaisir seront scrutées à la loupe.
Si les résultats ne suivent pas, les critiques de Stéphane Waite pourraient bien être les prémices d’une tempête plus grande.
Dans une ville où le hockey est une religion, le temps presse pour St-Louis, qui devra démontrer qu’il peut non seulement inspirer ses joueurs, mais aussi naviguer les eaux troubles de la LNH sans perdre pied.
Hier soir, devant les médias, il a perdu pied. L'émotion a pris le dessus sur lui.
Il ne parlera pas des arbitres...mais on doit parler de sa santé mentale...