Clayton Keller à Montréal: le responsable du marketing dans l’eau chaude

Clayton Keller à Montréal: le responsable du marketing dans l’eau chaude

Par David Garel le 2024-11-13

Wow.

Le responsable du marketing chez le Canadien de Montréal est dans l'eau chaude.

Jean Trudel du balado Stanley25 a tout simplement été cinglant avec ses infos. Il a détruit le service marketing du Canadien de Montréal pour leur supposée « mentalité de perdant ».

Trudel ne s’est pas gêné pour les détruire en long et en large, en dénonçant leur stratégie qu’il juge minable : promouvoir la vente de billets en mettant en vedette les joueurs des équipes adverses.

Oui, vous avez bien lu, au lieu de vendre l’expérience de voir nos valeureux Canadiens, les publicités vantent… Clayton Keller et Matthew Barzal!

Écoutez l'extrait qui décrit un malaise sans prédécent dans le monde de la pub sportive.

@9millions_ Jean s’emporte contre le marketing du CH! 🔥 L’épisode 15 de #stanley25 est disponible partout! #habs #montrealcanadiens #canadiens #gohabsgo #hockey #quebec #marketing #fyp ♬ original sound - 9millions

Selon lui, c’est tout simplement impardonnable. Il compare même la situation aux Bruins de Boston, l'exemple absolu de la « culture gagnante » dans la LNH, où, selon Trudel, jamais ils n’oseraient rabaisser leur marque au point de glorifier Cole Caufield, même en cas de saison catastrophique.

Pour lui, c’est clair : dans une entreprise où la culture est axée sur la victoire, cette idée n’aurait jamais franchi les portes du service marketing.

Au TD Garden, aucun gestionnaire n’oserait créer une publicité clamant : « Venez voir Cole Caufield en feu affronter les Bruins! » — et selon lui, c’est parfait ainsi.

Jean Trudel poursuit en se moquant de tous les responsables de cette stratégie « inacceptable », un mot qu’il utilise pour enfoncer le clou.

Qui, chez le marketing, la communication, le gestionnaire de communauté, a bien pu approuver une telle horreur?  demande-t-il, tout en ajoutant que cela relève de son domaine d’expertise — donc il s’y connaît, évidemment, mieux que tous ces employés trop heureux de collecter leur chèque pour se soucier de la fierté du Tricolore.

Une sortie publique tranchante et sans pitié, tout ce qu’il faut pour faire renvoyer le département marketing au grand complet.

Mais ce qui est fascinant, c’est qu’en jouant le destructeur du marketing, Trudel oublie peut-être un point crucial : la réalité d’un club qui traverse une reconstruction.

Est-ce honteux de se servir des vedettes adverses pour garnir les sièges d’un Centre Bell qui ne fait plus salle comble?

Quand les partisans voient leur équipe batailler pour éviter le fond du classement, le marketing cherche toutes les options possibles pour remplir les gradins.

À l’instar des petites équipes de marchés plus modestes qui, elles aussi, misent sur les stars adverses pour attirer les foules, le Canadien tente de maintenir l’engagement et de faire rêver les amateurs de hockey, même si cela signifie de valoriser un Barzal ou un Keller.

C'est vrai que ça fait pitié comme jamais.

Alors, est-ce une question de « mentalité de perdant » ou une simple adaptation à une période de vaches maigres?

On pourrait rétorquer que, contrairement aux Bruins — la référence sacrée de Trudel — le Canadien n’a pas le luxe d’avoir une équipe compétitive chaque année.

La dure réalité du sport moderne, avec ses cycles de reconstruction, impose aux équipes de trouver des solutions pour assurer la viabilité financière et l’engagement des fans, même lorsque la performance sur la glace n’est pas au rendez-vous.

Autant dire que nous avons une équipe de la ligue américaine.

Mais le Canadien de Montréal doit toujours se comporter comme un géant dans l'oeil public. Et là, l'équipe a agi comme une équipe de bas-étage.

Ce géant, rappelons-le, n’est plus ce qu’il était. Depuis trop longtemps, le Tricolore peine à offrir un spectacle qui attire naturellement les foules.

Blâmer le marketing de vouloir attirer les amateurs en mettant en avant des joueurs comme Barzal ou Keller, c’est oublier que le hockey, en 2024, est aussi un spectacle et que, pour beaucoup, voir les stars de la ligue reste un plaisir.

Après tout, les fans du CH doivent se taper leur équipe de plombiers soir après soir.

À l’ère des réseaux sociaux, l’expérience client s’étend bien au-delà de la simple victoire ou défaite. Il s’agit de voir les meilleurs talents, de vivre des moments intenses et, au passage, de remplir les sièges.

En ce moment, le CH n'offre rien. À part Suzuki, Caufield et Hutson, qui promouvoir?

Même Slafkovsky est loin d'être spectaculaire. Alors, même si nous avons adoré la critique de Trudel "old-school", elle ne tient peut-être plus tout à fait face aux réalités honteux d’un marketing sportif en pleine reconstruction.

Est-ce une faiblesse d’utiliser les stars adverses pour attirer les fans? Peut-être. Surtout pour le grand Canadien de Montréal.

Mais c’est aussi une stratégie qui vise à garder le Centre Bell animé, vivant, et surtout, plein.

Peut-être que le véritable problème ici n’est pas tant dans le marketing que dans la dure réalité : cette équipe est en reconstruction, est peu avancée dans sa reconstruction, et on sera poche pour longtemps longtemps.

Que Trudel le veuille ou non, le Canadien ne peut plus vendre les rêves d’antan et doit composer avec ses propres forces et faiblesses — même si cela signifie qu’un Clayton Keller ou Matthew Barzal peuvent parfois voler la vedette.

Triste triste réalité.