À Long Island, un vent de changement souffle sur le UBS Arena.
Mathieu Darche, fraîchement nommé directeur général des Islanders, n’est pas là pour garder le statut quoi de cette équipe vieillisante... et malaisante...
Non, il est là pour transformer une masse salariale qui étouffe. Et ce qui se prépare ? Un ménage sans précédent. Les têtes vont tomber. Deux noms circulent déjà : Jean‑Gabriel Pageau et Pierre Engvall. Deux Québécois sous contrat, deux boulets que Darche veut liquider… sous les yeux d’un Patrick Roy qui n'a jamais voulu de ces joueurs.
Darche, c’est l’homme qui voulait reconstruire, et qui s'est finalement couché devant les propriétaires pour leur dire qu'il voulait gagner maintenant.
Peu importe ce virage à 180 degrés, il ne cache pas sa soif pour de l’espace sous le plafond salarial. Résultat : Pageau et Engvall sont ciblés. Pageau, 32 ans, à 5 M$ pour une dernière année, peine à répondre aux attentes. En d'autres mots, il est à deux doigts d'être fini.
Engvall, gaucher de 29 ans, 6 pi 5 po, 215 livres, empoche 3 M$ par saison, pour encore cinq saisons. Deux poids lourds… pour deux performances lourdes.
Darche serait même prêt à sacrifier des choix de repêchage ou un espoir, histoire de forcer un échange. Le Canadien pourrait être intéressé, mais seulement si la compensation vaut le coup.
À moins que Kent Hughes, qui vise les séries, ne succombe au charme d’un vétéran centre comme Pageau gratuitement, mais sans compensation.
Impossible. Soit les Islanders retiennent du salaire, soit ils offrent une compensation. Ou les deux...
Pierre Engvall, lui, n'est plus capable de sentir Patrick Roy et vice-versa. Le coach des Islanders supporte plus son rendement, encore moins sa paresse. N'ayons pas peur des mots. Le roi a tout simplement congédié Engvall.
Patrick Roy a littéralement écrasé l'attaquant psychologiquement. Soumis au ballottage après à peine quelques matchs, malgré un contrat en or massif de 21 millions sur sept ans, Engvall a été sacrifié comme un moins que rien.
Patrick l'a traité de paresseux, nonchalant, et a clamé publiquement qu'il ne méritait même pas une place dans les estrades.
Et le pire? Personne ne l’a réclamé. Aucune équipe n’a voulu de ce géant mou de 6 pieds 5. Patrick Roy, furieux de sa mollesse défensive, a envoyé un message sans appel à toute l’organisation: je veux le mettre à la porte sur-le-champ.
L'attaquant est passé du rang de « gros gabarit à exploiter » à celui de sac à patates. Le malaise est tel que Roy aurait exigé son départ dès son arrivée. Un arbitre silencieux : Engvall, gérant un conflit ouvert avec Roy, est devenu persona non grata.
Ce contrat est une bourde monumentale de Lou Lamoriello. Le conflit entre l'ex-DG des Islanders et Roy est parti d'Engvall. Roy le voulait dans la ligue américaine, il a été rétrogradé mais Lamoriello a obligé son coach à la rappeler. À partir de ce moment, les deux hommes ne pouvaient plus se voir en photo.
Selon une source interne de l’organisation, Patrick Roy aurait claqué la porte de son bureau après une réunion avec Lamoriello, furieux de devoir gérer les conséquences du désastre contractuel laissé par l'ex-DG. Roy n’en peut plus des Engvall, des Pageau, des contrats plombants, des joueurs qui ne cadrent ni avec sa vision, ni avec sa philosophie. Il veut tourner la page. Définitivement.
La chute de Jean-Gabriel Pageau est presque aussi dramatique. Il y a quelques mois à peine, Roy le comparait à Guy Carbonneau.
Il disait qu’il était le « cœur défensif de son équipe », le guerrier silencieux, le modèle de discipline. Et maintenant? Roy ne lui adresse presque plus la parole. La rumeur d’un rachat de contrat flottait comme un nuage toxique au-dessus du Québécois. Malgré une saison solide, malgré un taux de réussite de 59,6 % aux mises en jeu, un sommet personnel, Pageau est traité comme un déchet encombrant.
Reste que le Québécois fait partie d’un tout autre scénario sur le marché des transactions. Centre de métier, vétéran à la bonne attitude, il a dans son CV ce qui manque à plusieurs équipes.
Un dernier tremplin avant de savourer l’autonomie la saison prochaine. Ses 5 M$ pourraient être justifiés… si Pageau n'était pas au bout du rouleau.
Depuis que Roy l’a rejeté, le nom de Pageau circule de plus en plus. Les Bruins seraient intéressés. Calgary aussi. Et certains rêvent même de le voir atterrir à Montréal.
Le Canadien, en quête de profondeur au centre, aurait ici une superbe opportunité d'avoir un centre pour remplacer Chritstian Dvorak, mais la vérité est qu'Owen Beck est déjà prêt à remplacer le "party boy" qui va partir à Chicago, Philadelphie ou St-Louis sur le marché des agents libres.
On le sait : Darche est méthodique, tourné vers les systèmes, les chiffres. Roy, lui, est un homme de passion et guerrier pur.
Reste que les deux hommes s'entendent sur une chose: ils veulent que Pageau et Engvall débarrassent le plancher.
Est-ce qu’on est dans de la vraie transaction ? Darche pourrait-il proposer Engvall dans un deal à la Monahan, avec une compensation au bout?
Quant à Pageau, ce serait un dossier plus facile. Reste que si Darche ne retient pas de salaire, ce sera difficile de le transiger, à moins que ce soit à San Jose ou Chicago pour qu'ils atteignent le plancher salarial.
Toute la pression est sur Darche pour échanger le surpayé Engvall et "Pageau le fini". Si Darche perd ces paris, il se retrouve en position de faiblesse, avec deux gros salaires indésirables. Son premier challenge n'est pas de tout repos.
Pour Darche, c’est la démonstration de son pouvoir : avant de repêcher Schaefer, il veut absolument se débarrasser des "pommes pourries".
Darche est entré en poste avec une vision agressive. Il veut du mouvement, il veut de l’espace, il veut du punch.
Le tout, en sachant que la patience de Roy est limitée. L’exercice s’annonce explosif : Long Island, prépare-toi à la tempête !