La décision de Martin St-Louis de ne pas engager Guy Boucher pourrait bien hanter le reste de sa carrière d'entraîneur.
Les répercussions de ce choix se font ressentir non seulement sur le plan sportif, mais également sur le plan personnel, alimentant une tension palpable entre les deux hommes et ayant donnant lieu à des critiques cinglante de la part de Boucher envers St-Louis quand il travaillait à RDS.
Tout le monde se souvient de la fois où Boucher a ridiculisé St-Louis à l'émission "L'Antichambre".
«Les gens pensent que St-Louis ne devraient pas avoir de pression parce que nous sommes en reconstruction, mais je m'excuse, nous sommes dans la ligue nationale, pas dans le junior."
"Les gens paient des billets chers. On ne te demande pas de gagner la Coupe Stanley, mais au moins, de voir un effort constant et des responsabilités prises par les joueurs dans la chambre".
"Il y a une limite à accepter la défaite avec le sourire. Te faire planter 9-0, ce n'est pas drôle. Ça m'énerve quand je vois Martin rire avec les journalistes après une dégelée."
"Il faut un entraîneur d'expérience pour l'épauler. Il a des difficultés avec ses changements de ligne et avec l'avantage numérique. Un peu d'expérience ne lui ferait pas de tort."
En fait, ce conflit remonte à loin. Très loin. Ces frictions ont atteint leur apogée à Tampa Bay, où St-Louis, alors capitaine de l'équipe, a finalement pris la décision d'aller voir son DG Steve Yzerman pour congédier Boucher.
Les raisons précises de ce renvoi demeurent en grande partie dans les coulisses, mais il est évident que des désaccords profonds persistaient entre les deux hommes.
St-Louis, connu pour son leadership affirmé et son désir de protéger ses coéquipiers, a été contrarié par certaines des méthodes de Boucher ou par des différends stratégiques.
Un incident en particulier avait sonné le divorce entre les deux hommes. St-Louis a le pire souvenir de sa vie en pensant à la retraite fermée à Tremblant avec le Lightning en 2011.
Après un match préparatoire contre le CH en octobre, Boucher avait décidé d'amener son équipe à Tremblant. Une expérience qui n'a vraiment pas été agréable pour St-Louis.
Boucher avait fait de cette retraire fermée un cauchemar. Il ordonnait à ses joueurs de faire des push-up constamment, après chaque exercice à l'entraînement. St-Louis ne l'a jamais accepté. Et il s'est arrangé pour le congédier en jouant dans le dos de Boucher et en allant voir son DG pour manigancer son licenciement.
Cet incident a vraiment créé un conflit à vie entre les deux hommes, ce qui explique pourquoi St-Louis n'a rien voulu savoir de travailler avec Boucher, même lorsque ce dernier a offert ses services à Montréal.
Le principal reproche qui revient à St-Louis est qu'il a fait passer ses intérêts personnels avant le bien de l'équipe. Si Boucher avait été recruté à la place d'Alex Burrows, l'issue aurait été bien différente.
Sous les ordres de Boucher, des joueurs comme Cole Caufield auraient pu exploiter pleinement leur potentiel. Avec Boucher, Caufield aurait marqué 40 buts cette saison, et des joueurs en difficulté comme Josh Anderson auraient pu retrouver leur élan.
Boucher n'a pas ménagé ses offres d'assistance, proposant ses services à St-Louis à plusieurs reprises, mais sans succès.
Ce refus aurait été motivé par la crainte de St-Louis de voir son autorité diminuée, un choix qui semble aujourd'hui lui coûter cher.
La situation actuelle de Boucher à Toronto est la preuve vivante de son talent et de sa passion sans limite pour le hockey.
En tant qu'adjoint de Sheldon Keefe, il déploie une approche unique et adaptée à chaque joueur, gagnant ainsi leur respect et leur reconnaissance. Parlez-en à Max Domi, dont la carrière a été relancée à cause de Boucher.
«Son approche est réellement unique avec les joueurs. Je n’ai jamais vu un entraîneur qui s’adapte à la personnalité de chaque joueur. Il est très crédible parce qu’il a connu du succès en série et les joueurs reconnaissent tous le travail qu’il accomplit. C’est un bourreau de travail. Il n’arrête jamais. Que ce soit dans l’avion, après les vols, il est toujours sur son ordinateur et il met beaucoup d’énergie pour nous aider.» a affirmé l'attaquant à Renaud Lavoie sur les ondes de TVA Sports.
Sa contribution à l'amélioration de l'avantage numérique des Maple Leafs est indéniable, témoignant de son expertise dans ce domaine. Le coach en chef, Sheldon Keefe, avoue que Boucher a tout changé.
«On avait besoin de nouveaux yeux dans notre équipe. De gens qui voient les choses différemment. On a été chercher Mike Van Ryn qui a gagné justement contre les Bruins en finale de 2019 avec les Blues. Dans le cas de Guy, sa responsabilité c’était de bâtir notre avantage numérique."
"L’objectif était de bâtir un avantage numérique bâti spécialement pour les séries. C’est là-dessus qu’il travaille depuis le début et on est anxieux de voir jusqu’où ça va nous amener.»
Le soutien de Brendan Shanahan. est également un signe de la confiance que l'on accorde à Boucher dans l'organisation. On raconte que le président des Maple Leafs est tout simplement en amour avec Guy Boucher, au point que le nom du Québécois circule dans la LNH pour un poste d'entraîneur-chef.
Malgré les hauts et les bas de sa carrière d'entraîneur-chef, son retour à Toronto est une opportunité précieuse pour lui de briller à nouveau sur la plus grande scène de la LNH. Il se fait voir et il fait parler.
Si Keefe est congédié, il sera le premier candidat pour le remplacer. Sinon, plusieurs équipes dans la LNH vont lui faire signe.
La décision de St-Louis de ne pas recruter Boucher reste une source de regret immense. Alors que Boucher continue de prospérer à Toronto, il est difficile de ne pas se demander ce qui aurait pu être si les choses avaient été différentes à Montréal.
Pendant ce temps, Alex Burrows ne serait engagé nulle part ailleurs que Montréal. La seule raison qui explique pourquoi il a un emploi de coach est à cause de sa proximité avec Martin St-Louis. Mais la question qu'on doit se poser: St-Louis veut des amis qui se couchent devant lui ou un vrai coacha adjoint qui peut l'aider?
Boucher ou Burrows...disons qu'il n'y a pas photo...