Congestion à Montréal: Kent Hughes dans le viseur des Oilers et des Flyers

Congestion à Montréal: Kent Hughes dans le viseur des Oilers et des Flyers

Par David Garel le 2025-09-10

Il y a quelques mois à peine, Samuel Montembeault croyait avoir évité le pire. Oui, Jacob Fowler pointait déjà le bout de son nez. Oui, Jakub Dobes gagnait en notoriété. Mais le poste de gardien #1 du Canadien lui semblait toujours acquis, du moins à court terme.

Il avait signeé un contrat abordable, pour ne pas dire qu'il s'est fait avoir sur toute la ligne, représentait l'équipe canadienne sur la scène internationale, et incarnait le présent du Tricolore devant le filet.

Mais voilà que le club, loin de calmer les eaux, a jeté de l’huile sur le feu. Kaapo Kähkönen a été engagé à 1,1 million de dollars. Un salaire qui, ironiquement, dépasse celui de Dobes, pourtant perçu comme le futur gardien auxilliaire de l’organisation.

Et comme si cela ne suffisait pas, on apprend maintenant que le CH accorde un essai professionnel à Kevin Mandolese, gardien québécois de 25 ans qui espère relancer sa carrière après un passage mitigé dans l’organisation de l’Avalanche du Colorado.

Le message est clair et net : aucun poste à long terme n’est assuré, même pas celui de Montembeault.

Comme si ce n’était pas assez, voilà qu’un autre nom surgit dans l’univers des gardiens du CH : Arseny Radkov, sélectionné au 3e tour du repêchage 2025, 82e au total.

Et ce n’est pas un choix anodin, ni un simple projet à long terme. Selon les témoignages recueillis par Nicolas Cloutier de TVA Sports, Radkov est un phénomène. Son anglais est impeccable, sa personnalité rayonne, et son potentiel est carrément immense.

Radkov n’est pas seulement un gardien biélorusse comme les autres. Il a appris l’anglais seul dès l’âge de 10 ans, simplement parce qu’il voulait évoluer dans la meilleure ligue du monde. Son but n’a jamais été caché : venir en Amérique du Nord et s’y imposer. À 18 ans, il parle mieux que certains Russes établis depuis 10 ans dans la LNH.

Son entraîneur à l’Armada de Blainville-Boisbriand, Nathan Craze, voit en lui un gardien à dompter, certes, mais au potentiel colossal :

« C’est un gros bonhomme, évidemment, et il n’a pas besoin d’être aussi agressif parfois, surtout sur la plus petite glace. J’appelle ça “maîtriser la simplicité”. »

Radkov n’est pas qu’une curiosité linguistique. À 6 pieds 4 pouces, il impose déjà physiquement, mais c’est son mental de compétiteur qui frappe l’imaginaire. Ses coéquipiers le disent tous : il ne supporte pas de laisser passer un but à l’entraînement. Il s’énerve, se remet en question, et repart de plus belle.

« Il veut faire tous les arrêts », dit son coéquipier Bill Zonnon. « On a besoin de cette énergie-là, c’est motivant. »

Et selon Justin Carbonneau, il est « long » comme on en voit rarement : ses membres s’étendent bien au-delà de ce qu’un attaquant peut anticiper. « C’est bizarre à dire, mais ses pads couvrent encore le filet même quand il est contourné », note-t-il.

Bref, Radkov a tout ce qu’il faut pour aspirer un jour à un poste dans la LNH, et même plus rapidement qu’on ne le croit.

Revenons maintenant à la réalité cruelle pour Montembeault. Voici le portrait complet de la situation au camp d’entraînement du Canadien :

Samuel Montembeault : gardien #1 actuel, mais sans clause de non-échange, à un salaire sous-payé et qui deviendra agent libre à l'été 2027 (et qui ne re-signera pas avec le CH).

Kaapo Kähkönen : signé à 1,1M$, expérience dans la LNH, un salaire garanti et un vétéran qui va mettre la grosse pression sur Dobes.

Jakub Dobes : perçu comme un futur partant ou un solide #2. Mais sa technique est toujours aussi croche, tel qu'on le voit à Brossard en ce moment.

Jacob Fowler : espoir #1 devant le filet. On parle du Carey Price 2.0. Et le principal intéressé pense qu'il est prêt pour la LNH.

Kevin Mandolese : en essai professionnel, juste pour boucher le trou et peut-être obtenir un contrat avec les Lions de Trois-Rivières.

Arseny Radkov : jeune phénomène qui impressionne déjà.

Et à cela s’ajoutent d’autres noms dans la banque du CH : Yevgeni Volokhin, Emmett Croteau, Quentin Miller, Mikus Vecvanags, Alexis Cournoyer, tous déjà repêchés et suivis de près par l’état-major.

L’invitation de Mandolese intrigue. Pourquoi le CH lui accorde-t-il un essai, alors qu’il semble y avoir déjà trop de gardiens sous contrat? Est-ce un simple bouche-trou pour le camp? Un joueur pour aider le Rocket de Laval à combler une lacune temporaire? Peut-être.

Mais cette signature a aussi une portée psychologique. Elle sert à envoyer un message : personne n’est à l’abri, même chez les jeunes espoirs.

Mandolese n’a rien à perdre. S’il impressionne, il pourrait rafler un contrat AHL ou ECHL. Et si ce n’est pas à Montréal, ce sera ailleurs. Mais son nom ajoute à la pression globale sur Dobes, Kähkönen et Montembeault.

Pendant ce temps, les Flyers de Philadelphie multiplient les appels. Ils cherchent un gardien depuis des mois. Samuel Ersson ne fait pas l’unanimité. Et le nom de Samuel Montembeault revient de plus en plus souvent dans les coulisses. Même chose chez les Oilers d’Edmonton, qui paniquent à l’idée d’un début de saison sans tandem stable.

Il se dit même que les Oilers se sont informés sur Jakub Dobes et Kaapo Kähkönen, pourtant fraîchement débarqué à Montréal. C’est dire à quel point la demande est forte. Et si le Canadien accumule autant de gardiens, c’est peut-être pour préparer une transaction imminente.

On croyait que Jakub Dobes avait la voie libre pour devenir le #2 du club. Mais tout indique que le CH veut le forcer à gagner sa place. L’ajout de Kähkönen, puis l’essai accordé à Mandolese, et maintenant la présence de Radkov dans le portrait, créent une pression énorme à long terme.

Le pire scénario? Que Dobes perde soit renvoyé avec le Rocket… ou qu’il soit échangé. Les Flyers lorgnent aussi son profil, et il ne faut pas exclure qu’il soit sacrifié pour faire de la place à Fowler à moyen terme.

Jacob Fowler, lui, reste l’ombre planante au-dessus de tous ces débats. Il est la véritable carte maîtresse du CH pour les années à venir.

On sait qu’il veut percer la LNH rapidement, et qu’il est considéré comme l’un des meilleurs espoirs à sa position dans toute la ligue. Fowler pense profondément qu'il peut se tailler un poste avec le CH dès cet automne.

Et à ce moment-là, Montembeault deviendra pratiquement... inutile...

La réalité est cruelle. Samuel Montembeault est encerclé. Entre la jeunesse talentueuse, un vétéran expérimenté, les sélection surprises et les rumeurs de transaction, il n’a aucune marge de manœuvre.

Et le pire, c’est que le CH agit comme s’il savait déjà qu’il ne prolongera pas son contrat en 2027. Il semble n’être qu’un gardien de transition, un pion utile pour quelques mois, le temps que Fowler soit prêt.

Mais attention. Le hockey est un sport cruel, mais imprévisible. Montembeault pourrait très bien faire taire tout le monde avec un camp extraordinaire. Il pourrait aussi devenir la pièce maîtresse d’une transaction majeure, qui le relancerait ailleurs comme #1.

Ce qui est sûr, c’est que le Canadien n’a jamais été aussi impitoyable dans sa gestion des gardiens. Et que pour Montembeault… la fin pourrait arriver plus vite qu’il ne le pense.