Le sort d’Arber Xhekaj pourrait basculer d’un jour à l’autre.
Si Mike Matheson accepte de signer un nouveau contrat à rabais avec le Canadien de Montréal pour quelques saisons de plus, le ciel pourrait tomber sur la tête du colosse surnommé « le Shérif ».
Parce que dans ce scénario, qui gagne du terrain dans les coulisses du Centre Bell, c’est bel et bien Xhekaj qui deviendrait le joueur de tropé.
Et ce serait, ni plus ni moins, un cauchemar pour celui qui rêvait de faire carrière à Montréal.
À première vue, ce scénario peut paraître improbable. Mike Matheson, 31 ans, touche actuellement un salaire de 4,875 millions de dollars.
Il est à la dernière année de son contrat, et plusieurs observateurs croyaient qu’il allait être sacrifié d’ici la fin de l’été. Mais voilà que tout change : selon les informations d’Éric Engels, de Sportsnet, Matheson pourrait décider de rester… et à rabais.
« Si Matheson veut rester encore quelques années, probablement qu'il aura l'option de le faire si le CH lui offre une entente de quelques saisons, à un salaire un peu plus élevé que son salaire actuel (4,875 M$) », a dit Engels au balado The Sick Podcast.
Le but, c’est de permettre à des gars comme Reinbacher de prendre leur temps. »
Rappelons que Matheson a rencontré Kent Hughes et Jeff Gorton dans un hôtel à Buffalo, lors du dernier Combine de la LNH.
Les dirigeants du CH n’ont pas tourné autour du pot. Le message était sans pitié :
« Tu veux rester à Montréal? Tu vas devoir faire un sacrifice. »
Le Canadien lui a fait comprendre qu’il n’y aurait pas de contrat à long terme, ni de gros chèque à 6,5 ou 7 millions l’an prochain, même si Matheson pourrait facilement décrocher cette somme sur le marché des joueurs autonomes.
À la place, le CH veut lui offrir une entente à court terme, à rabais.
Et selon les informations qui circulent en coulisses, Matheson aurait accepté. Mieux encore : le Montréalais serait prêt à tout pour demeurer dans la métropole, par amour pour sa ville, sa famille, et ce chandailt qu’il a toujours rêvé de porter.
Or, ce type de contrat pourrait servir de pont vers la prochaine génération de défenseurs : David Reinbacher, Lane Hutson, Adam Engstrom… Mais il refermerait la porte à Arber Xhekaj, qui est de plus en plus coincé dans la hiérarchie.
La congestion du côté gauche de la ligne bleue du Canadien est bien connue : Lane Hutson, Kaiden Guhle, Mike Matheson, Jayden Struble, Adam Engstrom… et Arber Xhekaj.
Trop de monde pour trop peu de chaises. Et dans cette valse de contrats et de projections, un nom revient comme potentiel sacrifié : Xhekaj.
Pourquoi lui? Parce que tout pointe dans cette direction.
D’abord, le style de jeu de Xhekaj ne semble plus être en phase avec les plans de Martin St-Louis. Celui-ci l’a souvent laissé de côté, et Xhekaj a passé plus de temps qu’il ne l’aurait voulu dans la niche du coach, puis dans les estrades.
Sa robustesse est indéniable. Son impact physique est réel. Mais il n’a jamais obtenu la pleine confiance de son entraîneur. Et ça, dans une organisation qui mise sur la progression et la structure, c’est fatal.
Ensuite, il y a le contrat de Jayden Struble. Ce dernier vient tout juste de signer une entente de deux ans d’une valeur moyenne de 1,4125 million $… soit 125 000 dollars de plus qu'Arber Xhekaj.
Une claque au visage. Une gifle. Et surtout, un signal clair que le CH accorde plus de valeur à Struble qu’à Xhekaj à court terme. Même si Xhekaj a plus d’expérience dans la LNH. Même s’il a soulevé le Centre Bell plus souvent que Struble.
Le timing de cette signature n’est pas innocent.
Et comme si ce n’était pas suffisant, voici maintenant Owen Protz.
Le jeune défenseur gaucher de 6'1" et 214 livres, repêché en 4e ronde par le CH en 2024, est en train de gravir les échelons à une vitesse fulgurante.
Il participe actuellement au camp estival d’Équipe Canada junior, et il n’a pas caché son ambition : il veut faire partie de l’équipe au prochain Championnat mondial.
« C’est vraiment irréel! Je défends les couleurs du Canada au hockey pour la première fois », a-t-il dit à TSN.
« Je prône un style de jeu physique et demeurer un arrière fiable. C’est de bloquer des lancers et d’écouler des pénalités. »
Owen Protz, c’est Arber Xhekaj… version 2.0. Moins pénalisé, plus discipliné, tout aussi robuste, et avec un profil qui plaît déjà énormément au département de développement du Canadien.
TVA Sports affirme même qu’il « détient le monopole de la violence lorsqu’il débarque sur la patinoire ».
Et il ne faut pas oublier qu’il a joué avec Florian Xhekaj, le frère d’Arber, dans la OHL. Il connaît la famille. Il connaît la game. Et il est en train de s’imposer.
Alors, dans ce contexte… que reste-t-il à Arber Xhekaj?
Une chose : sa valeur sur le marché des transactions. Et elle est encore élevée. Il est jeune. Il est l'un des meilleurs boxeurs de la LNH. Il peut jouer sur une troisième paire défensive et intimider l’adversaire. Mais il doit être utilisé dans un contexte précis. Et ce contexte, il semble de moins en moins présent à Montréal.
Si Mike Matheson signe une prolongation à court terme, même à rabais, ce serait la fin de l’histoire pour Xhekaj. Le CH garderait son vétéran fiable pour entourer Reinbacher, Hutson et Guhle. Il miserait sur Struble comme partenaire de transition. Et il préparerait tranquillement la montée d’Owen Protz.
Ce scénario est cruel. Mais il est réaliste. Et pour Arber Xhekaj, c’est un cauchemar éveillé.
L’enfant chéri du Centre Bell. Celui qui jette les gants pour défendre ses coéquipiers. Celui qui a conquis le cœur des partisans. Celui-là même pourrait être échangé d’ici la fin de l’année.
Et la rumeur va revenir. Encore. Et encore.
Parce qu’aujourd’hui, tous les signes sont là. Et le sablier s’écoule lentement… vers la fin de l’aventure du "shérif" à Montréal.
Le pire scénario? Il est en train de se dessiner sous nos yeux.