Coup de théâtre à Pittsburgh: Evgeni Malkin veut suivre Sidney Crosby à Montréal

Coup de théâtre à Pittsburgh: Evgeni Malkin veut suivre Sidney Crosby à Montréal

Par David Garel le 2025-09-19

C’est une véritable commotion qui secoue Pittsburgh.

Evgeni Malkin, 39 ans, vient de prononcer des mots qu’on croyait impossibles. Le Russe, monument des Penguins, a laissé entendre qu’il serait prêt à lever sa clause de non-mouvement pour quitter l’équipe… et la planète hockey s’emballe.

« Je ne suis pas satisfait de mon jeu des dernières années », a lancé Malkin, lucide, en marge du camp d’entraînement. « Si c’est ma dernière saison ici, je veux tout montrer. »

Puis, la phrase qui a fait trembler toute la LNH :

« Tout dépendra de la saison. Si on joue bien, si je joue bien, pourquoi pas une année de plus? Mais si ça va mal… qui sait? »

Et quand un journaliste lui a demandé s’il accepterait d’être échangé en cas de naufrage des Penguins, Malkin a lâché une comparaison assassine :

« C’est difficile. Mais regardez Brad Marchand. Échangé à la date limite, il a aidé la Floride à gagner la Coupe. C’est une belle histoire. Tout le monde veut faire les séries, peut-être avoir une dernière chance. Mais je ne sais pas comment je me sentirais si l’équipe voulait me transiger. »

Jamais, en vingt saisons à Pittsburgh, le #71 n’avait ouvert la porte de cette façon. Et cette fois, tout le monde comprend : la fin de l’ère Malkin est réelle.

Les médias russes en rajoutent une couche : s’il bouge, ce sera pour Montréal. Pas New York. Pas Vegas. Pas Los Angeles. Montréal. Pourquoi? Parce qu’au Centre Bell, il y a Ivan Demidov.

Demidov l’a répété :

« Mon idole, ce n’est pas Ovechkin. Ce n’est pas Datsyuk. C’est Malkin. »

Il connaît chacune de ses feintes, chacun de ses gestes. Il a appris le hockey en l’imitant. Et l’idée de jouer un jour avec lui l’obsède.

Imaginez le scénario : Demidov dans le vestiaire, et Malkin qui arrive pour une dernière danse. Le guide parfait, le grand frère que tout le monde attend. Même Michel Therrien, ancien coach des Penguins, l’a reconnu :

« Quand Malkin est arrivé, Sergei Gonchar l’a pris sous son aile. Ça a tout changé pour lui. À Montréal, Demidov a besoin de ça. Qui mieux que Malkin pour l’accompagner? »

Tout ça survient alors que les rumeurs Sidney Crosby à Montréal n’ont jamais été aussi fortes. Pat Brisson a allumé l’incendie en refusant de fermer la porte à un échange. Crosby lui-même a reconnu que les défaites lui pesaient.

Et voilà que Malkin suit la même trajectoire. Deux icônes, deux légendes, deux destins qui semblent soudain se croiser avec le CH en arrière-plan.

À Montréal, l’obsession est claire : trouver un deuxième centre. Kirby Dach n’est pas la réponse. Déjà à bout de souffle au camp d’entraînement, encore fragilisé mentalement, Dach ne peut pas rassurer Jeff Gorton et Kent Hughes.

Et dans ce contexte, voir Malkin et Crosby s’approcher de la sortie en même temps donne des frissons aux partisans.

Malkin ne s’est pas arrêté là. Devant les journalistes rassemblés au UPMC Lemieux Sports Complex, il a littéralement ouvert son cœur sur la fin imminente de sa carrière.

« Si c’est ma dernière année, j’aurai eu 20 ans ici, a-t-il confié. Ce n’est pas si mal, non plus. Je suis fier d’être un Penguin. J’ai gagné trois Coupes Stanley ici. »

Des propos lourds de sens, remplis à la fois de gratitude et de résignation. Mais derrière ce discours officiel, il y avait aussi un homme en lutte avec son propre déclin.

« Je ne suis pas heureux de la façon dont j’ai joué ces dernières années », a-t-il reconnu sans détour.

« Cette saison est énorme pour moi, pour mon équipe, pour moi-même. Je suis encore affamé. »

Cette lucidité, rare chez les superstars en fin de parcours, donne une puissance particulière à ses mots. Et lorsqu’il a été question de son avenir en Russie, Malkin a laissé planer une autre bombe :

« C’est difficile à dire. Quand je vais en Russie, les gens me parlent de jouer un dernier match à Magnitogorsk. » Mais tout de suite après, il a rectifié

: « J’espère rester ici. Comme Sid, comme Letang. Penguins pour toujours. » Une déclaration qui illustre toute l’ambiguïté de sa situation : l’homme veut finir à Pittsburgh, mais il sait que Dubas n’a pas la moindre intention de prolonger son contrat. Pour lui, tout dépendra des résultats, et il l’a martelé :

« Si nous jouons bien, si je joue bien, pourquoi pas une autre année? Mais il faut être réaliste. La ligue n’est plus facile. Trente-deux bonnes équipes, des jeunes qui patinent partout. Je dois être prêt chaque jour, concentré chaque jour. »

Ce contraste, entre un vétéran affaibli par les années et toujours porté par une rage intérieure, enflamme évidemment les spéculations.

Parce que dans ces mots, on lit une ouverture inédite : si Pittsburgh s’effondre, Malkin ne refusera pas une porte de sortie. Et à Montréal, cette porte ressemble à une entrée triomphale.

Crosby coûte 8,7 millions. Malkin, 6,1. Ensemble, c’est près de 15 millions sur la masse. Normalement, impossible. Mais pas pour le Canadien. Avec près de 20 millions de marge de manœuvre d’ici la date limite, le CH pourrait absorber les deux sans broncher.

Encore plus frappant : le contrat de Malkin se termine à la fin de la saison. Ce serait un fardeau temporaire, un one shot deal. Un dernier tour de piste, avant la retraite.

En clair : Montréal peut se permettre Crosby et Malkin.

Malkin a répété toute sa vie :

« Je suis un Penguin pour toujours. »

Mais aujourd’hui, il nuance. Aujourd’hui, il regarde Marchand, il regarde la Floride, et il se dit : pourquoi pas moi?

Et si c’était à Montréal?

Imaginez la scène dans le vestiaire. Demidov qui fixe son idole. Imaginez l’ovation, les chandails « MALKIN » qui se vendent à la boutique. Imaginez la frénésie d’une province entière.

Ce scénario paraît fou. Mais il existe.

Et parfois, dans le hockey, les miracles se réalisent.