Il fallait que ça arrive. Même avec un début de saison électrisant, même avec des statistiques qui font rougir les meilleurs marqueurs de la LNH, Cole Caufield vient de recevoir une claque en plein visage.
Selon les animateurs du populaire balado Spittin’ Chiclets, l’ailier du Canadien de Montréal ne mérite tout simplement pas une place avec l’équipe nationale américaine pour les prochains Jeux olympiques.
Et ce, malgré ses exploits offensifs, malgré ses efforts défensifs améliorés, malgré tout ce qu’il représente pour le Tricolore. Non. Pas assez complet. Pas assez intense. Pas assez « bottom six », selon eux.
Pendant que Ryan Whitney, Paul Bissonnette et Keith Yandle débattaient de la place que méritent les petits marqueurs comme Caufield et DeBrincat au sein de la formation américaine, une chose est devenue claire : le nom de Cole Caufield ne fait pas l’unanimité, même chez les anciens pros américains.
Un constat brutal. Une perception qui fait mal. Et une réalité que Cole Caufield devra confronter de front, alors que le monde entier commence déjà à dresser la liste des joueurs pour le prestigieux tournoi olympique.
@spittinchiclets If you’re Billy G are you taking Cole Caufield or Alex DeBrincat for Team USA?
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Malgré ses 8 points en 7 matchs, son temps de jeu moyen de 18 minutes 41 secondes, et sa présence constante dans les moments-clés du Canadien de Montréal, Cole Caufield n’arrive pas à convaincre tout le monde.
Paul Bissonnette, jamais à court d’opinions tranchantes, a résumé la perception actuelle :
« Il me semble que DeBrincat est plus complet. Il est plus fort dans les coins, il va se battre pour des rondelles libres. Cole, lui, c’est plus un pur marqueur. S’il ne score pas, il n’a pas le même impact. »
« Si tu veux bâtir un quatrième trio capable de grinder, DeBrincat est plus utile. Cole, dans un bottom six, il ne fit pas. Il ne joue pas ce style-là. »
Et c’est là tout le drame.
Cole Caufield, qui a longtemps été étiqueté comme un sniper unidimensionnel, a travaillé comme un forcené pour faire mentir ses détracteurs.
Sous la tutelle de Martin St-Louis, il a appris à travailler le long des rampes, à couvrir sa zone, à contribuer en transition. Il ne se contente plus d’attendre la rondelle pour décocher un tir.
Il crée, il récupère, il lit le jeu. Il n’est plus ce qu’il était à ses débuts. Il est plus qu’un canon sur patins.
Et pourtant… dans les hautes sphères du hockey américain, l’étiquette colle encore.
Pendant ce temps, Alex DeBrincat, qui n’a toujours aucun but cette saison, récolte des éloges… simplement parce qu’il joue avec Patrick Kane à Detroit.
Temps de jeu moyen de 17 minutes 48 secondes, 6 points en 6 matchs, mais aucun but. Ça suffit pour séduire certains analystes.
Et surtout, ça suffit pour que DeBrincat passe devant Caufield dans les discussions d’équipe nationale.
« En ce moment, DeBrincat ferait plus de sens dans l’alignement olympique que Caufield »
« C’est pas que Cole est mauvais… mais deux petits gars comme ça dans la même équipe? Les États-Unis vont vouloir du gabarit. »
Et c’est là que l’hypocrisie frappe fort.
Parce que Cole Caufield a justement démontré depuis le début de la saison qu’il n’a pas besoin de gabarit pour s’imposer.
Il prend des mises en jeu importantes, il est utilisé en prolongation, en avantage numérique, et même parfois dans les situations serrées à 5 contre 5.
Il forme un duo redoutable avec Nick Suzuki, et il a même augmenté sa présence défensive.
Mais visiblement, le passé le rattrape. Et les anciennes critiques refont surface au pire moment.
Le verdict
Ce que les gars de Spittin’ Chiclets disent tout haut, plusieurs dirigeants américains le pensent tout bas. Et pour Cole Caufield, ça veut dire une seule chose :
Il va devoir marquer, dominer, et faire taire les critiques pendant encore longtemps.
Ce n’est pas suffisant d’être spectaculaire. Ce n’est pas suffisant d’être aimé. Ce n’est même pas suffisant d’être constant.
Il faut être parfait.
Et tant que ça ne sera pas le cas, il restera le petit gars talentueux qu’on hésite encore à amener dans un tournoi où l’Amérique veut écraser le reste du monde.
Cole Caufield doit devenir l’abeille ouvrière de l’équipe américaine.
Pas juste un sniper flamboyant sous les projecteurs, mais celui qui plonge tête première dans les coins, qui gratte les rondelles, qui construit le jeu dans l’ombre.
Celui qu’on ne remarque pas toujours, mais sans qui la ruche ne produit plus rien.
Pour mériter sa place aux Jeux olympiques, il devra prouver que le miel, cette année, ne coulera pas sans lui.
AMEN