Pas de pitié au Centre Bell.

En entrevue de la Suisse avec le journaliste de la Presse, Guillaume Lefrançois, David Reinbacher explique comment il a appris qu'il était retranché du camp du Canadien de Montréal et que le soir même, il devait prendre l'avion vers l'Europe le soir.

Nous sommes le 30 septembre. David Reinbacher vient de jouer 16 minutes, alors qu'il a joué un match très moyen contre les Maple Leafs de Toronto. (défaite de 3-1). 

Voici la scène décrite par le journaliste de la Presse. Une scène complètement irréelle. 

Reinbacher sort du sauna et enfile son complet. Il se dirige vers le buffet pour faire le plein d’énergie avant de filer.

« Personne ne savait que l’équipe retranchait des joueurs ce soir-là », explique-t-il. On en comprend que lui non plus ne s’attendait pas à une annonce.

Jusqu’à ce qu’il croise Alex Case, secrétaire de route du Tricolore. « Caser me dit : “As-tu une seconde ?” Et il me montre un billet d’avion. Donc j’ai compris. « Ensuite, j’ai rencontré Martin [St-Louis], Kent [Hughes] et Jeff [Gorton] dans le bureau. Ça a bien été, ils m’ont laissé sur une note positive. »

C'est de cette façon qu'on traite un espoir de premier plan? Un 5e choix au total? Le CH est chanceux que Reinbacher soit un jeune bien poli, humble et modeste, car cette façon de faire en aurait fâché plusieurs. Juste pour vous donner un exemple, quand Matvei Michkov est arrivé à l'aéroport de Nashville pour le repêchage, il s'attendait à être accueilli par des agents de la LNH qui l'auraient amené à son hôtel en limousine. Disons qu'il était étonné quand il a réalisé que personne ne l'attendait. 

Reinbacher ne s'en fait pas outre-mesure avec le comportement du CH à son égard. Il comprend que le hockey est une "business" et qu'il ne faut pas prendre les choses personnelles.

Voici ce que le défenseur a affirmé à propos de cette expérience pour le moins bizarre.(crédit: Guillaume Lefrançois, La Presse).

« J'ai trouvé ça spécial, mais j’imagine que c’est comme ça qu’ils font les choses. C’est une business dure. Si tu performes, ça va. Sinon… ».

Wow. Reinbacher n'a pas terminé sa phrase. Il est clair qu'il a été blessé au fond de lui par cette approche brutale et sans détour. Il nous semble que lorsque tu es un choix "TOP 5", tu mérite de te faire bien traiter par l'organisation qui te choisit. Tiens, ton billet d'avion, merci bonsoir...il nous semble que c'est dur et que ça manque de tact.

Au moins Reinbacher assure qu'il a vu le trio Hughes-Gorton-St-Louis et qu'il a reçu des mots encourageants en vitesse avant de filer pour l'aéroport afin d'embarquer dans son avion le plus rapidement possible. Reinbacher a résumé cette rencontre en 3 phrases au journaliste de la Presse.

“Essaie d’avoir de l’assurance (swagger), fais des jeux. Pas besoin de te préoccuper de prouver aux autres à quel point tu es bon. On a vu ce que tu peux faire. Concentre-toi sur ton développement.” »

Un peu plus et Rodger Brulotte criait: "Bonsoir, il est parti!!!"

On ne peut concevoir que nos meilleurs espoirs sont traités ainsi. Les Flyers de Philadelphie ont dit à tous leurs employés de quitter l'amphithéâtre des Flyers, car Daniel Brière voulait que Michkov puisse visiter les installations de l'équipe en solo, sans distraction, comme un prince.

Reinbacher, lui, se fait envoyer à l'aéroport directement, pratiquement comme un immigrant qui n'a pas réussi à passer la frontière. On exagère à peine. Il est vraiment temps que le CH apprenne à se compoter avec plus de classe à l'endroit de leurs espoirs. Cette façon de faire est indigne de la plus grande organisation de l'histoire du hockey.

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