Il y a un an, son nom faisait vibrer les partisans. Joshua Roy, ce vol du repêchage 2021, le rêve du marqueur québécois, devait incarner la relève locale du Canadien.
Aujourd’hui, il n’est plus qu’une monnaie d’échange, un nom qui circule dans les coulisses comme un simple « throw-in » dans les offres de Kent Hughes. Et la raison ? Deux mots : Zachary Bolduc.
L’arrivée de Zachary Bolduc à Montréal a été la confirmation brutale que Joshua Roy n’est plus dans les plans. Bolduc, c’est tout ce que Roy aurait dû être : un ailier capable de jouer dans le top-6, énergique, complet, prêt pour la LNH. Là où Roy a trébuché, Bolduc a explosé.
Ce n’est pas compliqué : le poste que Bolduc occupera cette saison était autrefois réservé, dans les rêves des dirigeants, à Joshua Roy.
Mais ses ratés au camp 2024, sa saison correcte mais sans éclat à Laval (35 points en 47 matchs), et son incapacité à s’imposer dans la LNH ont scellé son sort.
Tout est lié à un autre dossier brûlant : la transaction confirmée de Carey Price après le 1er septembre.
Le Canadien va bouger Price après le versement de son dernier boni de 5,5 M$. Dès le 2 septembre, son contrat, 10,5 M$ de cap hit, mais seulement 2 M$ en salaire réel (60 % couverts par l’assurance), sera expédié vers une équipe cherchant à atteindre le plancher salarial : Sharks de San Jose, Penguins de Pittsburgh, ou Blackhawks de Chicago.
Pourquoi après le 1er septembre ? Parce qu’aucune équipe ne veut payer ce boni, mais toutes sont prêtes à absorber un cap hit artificiel à bas coût pour se protéger après avoir vendu leurs gros contrats à la date limite.
Une fois Price parti, Hughes et Gorton auront une vraie marge de manœuvre (près de 19,2 M$ en espace utile). Et là, le plan est clair : viser un centre top 6. Le rêve : Mason McTavish (Anaheim). Les plans B : Casey Mittelstadt (Buffalo) ou Pavel Zacha (Boston).
Dans tous les scénarios, un jeune joueur « non essentiel » mais encore attirant sera ajouté pour faire pencher la balance. Et c’est là que Joshua Roy devient le sacrifice parfait :
Pas assez bon pour être intouchable.
Assez talentueux pour séduire une équipe en reconstruction.
Les Bruins, par exemple, cherchent de la profondeur offensive et pourraient voir en Roy un projet à relancer dans leur reconstructiom.
Les Bruins veulent se rajeunir et pourraient demander Roy et un autre espoir pour Zacha.
Roy est coincé : pas assez explosif pour déloger Bolduc du top 6, pas assez physique pour survivre dans le bottom 6. Martin St-Louis a été clair :
« La LNH n’est pas une ligue de développement. Si tu veux rester ici, donne-nous une raison de te garder. »
Cette raison, Roy ne l’a pas donnée. Pire, il a terni son image avec l’épisode qui a marqué le Québec sportif.
En octobre dernier, l’attaquant avait tout simplement boudé une séance d’autographes prévue à Vaudreuil, laissant sur place plus de 100 partisans qui s’étaient déplacés pour le voir.
L’organisateur a été « ghosté » en bonne et due forme : aucun appel, aucun message, rien. Le lendemain, son agent, Olivier Fortier, avait tenté de calmer le jeu en promettant qu’une nouvelle date serait fixée, peut-être même à titre bénévole pour réparer l’erreur.
On parlait quand même d’un manque à gagner de plus de 5 000 $ pour les organisateurs. Mais après un bref échange de 24 heures, silence radio.
Depuis, Fortier ne répondait plus aux messages, pas plus qu’aux demandes de contact par X ou via la NHLPA. Même une tentative par le site de l'agence Wasserman a été un échec.
Dans un marché comme Montréal, où les jeunes joueurs sont scrutés jusque dans leurs interactions avec le public, ce genre d’absence ne passe pas inaperçue.
Selon des proches du dossier, la décision n’aurait pas été prise par Roy seul. Son agent, Olivier Fortier, aurait joué un rôle dans cette annulation de dernière minute, arguant que ce genre d’événement hors calendrier officiel ne faisait pas partie de ses priorités actuelles et qu'il ne pouvait pas se présenter parce qu'il était déjà sous contrat avec "Upper Deck", qui ne lui permettait pas de signer des autographes en dehors de la bannière de la marque de cartes de sports.
L’objectif était de limiter les distractions et de concentrer sur sa saison. Une justification qui peut sembler logique dans une optique purement sportive, mais qui a laissé un goût amer à plusieurs partisans et même à certains membres de l’entourage du club.
Ce genre de petit incident peut sembler anodin, mais dans l’évaluation globale d’un espoir, il pèse. Les dirigeants de la LNH accordent une importance considérable à l’image publique et à l’engagement communautaire.
Manquer une telle occasion de se connecter à la base de fans, surtout dans une ville où la passion est si intense, c’est un faux pas que d’autres jeunes de l’organisation n’auraient jamais commis.
En interne, le calendrier est clair et sans pitié :
1er septembre : Carey Price reçoit son boni.
2 septembre : le contrat est échangé (probabilité très forte : San Jose).
Septembre : libération de la masse salariale et transaction pour un centre.
Et... Roy inclus dans le deal pour adoucir la facture en choix ou prospects...
C’est une mécanique froide, mais logique. Roy n’est plus une priorité de développement. Il est devenu un outil de négociation.
Et après ?
Si Roy est échangé, il pourrait enfin obtenir un vrai rôle dans une équipe qui lui donnera de la glace en avantage numérique et des compagnons créateurs.
Mais s’il reste à Montréal, il risque de voir sa carrière stagner à Laval, dans l’ombre de Bolduc et Demidov.
La conclusion est brutale : l’arrivée de Zachary Bolduc a été le début de la fin pour Joshua Roy. La transaction de Carey Price sera le coup de grâce.
L’avenir de Joshua Roy à Montréal ne tient plus qu’à un fil… et ce fil se rompra au moment même où Carey Price quittera officiellement la masse salariale du CH.
San Jose, Pittsburgh, Chicago pour Price... Anaheim ou Boston ou ailleurs pour Roy. Peu importe la destination, ce qui est sûr, c’est que Joshua Roy ne portera plus longtemps le chandail bleu-blanc-rouge.
Ainsi va la vie...