Dans un retentissant coup de tonnerre médiatique, Gilbert Rozon, le fondateur déchu de Groupe Juste pour rire, pointe du doigt Geoff Molson, propriétaire du Canadien de Montréal et d'Evenko, l'accusant ouvertement d'être l'un des principaux responsables de la chute de son empire humoristique.
Dans une sortie publique incendiaire, Rozon fustige les géants aux "moyens financiers quasi illimités", tels que Bell et Evenko, pour avoir laissé sombrer Juste pour rire.
Selon Rozon, cette entreprise, un fleuron international de l'humour avec une histoire de 40 ans, aurait pu être préservée si ses actionnaires, notamment Bell, Evenko et Creative Artists Agency (CAA), avaient agi de manière responsable.
Mais au lieu de cela, Rozon affirme que Juste pour rire a été précipité vers sa chute par des décisions désastreuses prises par ses partenaires financiers.
Dans une lettre ouverte adressée à La Presse, Rozon ne mâche pas ses mots, dénonçant le rôle joué par Bell, Evenko et CAA dans la débâcle de Juste pour rire. Il exprime son incrédulité face à la situation, soulignant que ces entreprises disposaient de ressources financières considérables mais ont négligé de sauver l'entreprise.
« Je ne pouvais imaginer une catastrophe comme celle-là pour la simple et bonne raison que ces entreprises disposent de moyens financiers quasi illimités.. Ils avaient entre les mains un fleuron international de l’humour qui existe depuis 40 ans. C’était pour moi inimaginable. » (crédit: La Presse)
Les relations entre Rozon et Molson, déjà tendues, atteignent un nouveau sommet de tension alors que Rozon accuse ouvertement Evenko, propriété de Molson, d'avoir contribué à la chute de Juste pour rire.
Il dénonce les commissions exorbitantes exigées par Evenko pour la vente de commandites, ainsi que d'autres contraintes financières imposées à Juste pour rire.
"Evenko demandait des commissions de 15 % pour la vente de commandites et des frais de gestion supérieurs à 1,5 million de dollars pour l’organisation du festival Juste pour rire. Cela a contribué à fausser toute la structure financière. Comment peut-on vivre en étant privé de plusieurs millions en commandites chaque année ?"
Rozon révèle également que la vente de Juste pour rire en 2018 a été entachée de controverses, avec le renvoi de nombreux membres de la direction (dont ses quatre soeurs) juste avant la conclusion de la vente. Ces renvois, selon Rozon, ont affaibli l'entreprise et gâché sa capacité à prospérer.
"Toutes les personnes qui ont été congédiées partageaient la même caractéristique : faire de l’argent. On se débarrassait d’une équipe exceptionnelle. Cela défiait toutes les règles du gros bon sens. Je l’avais immédiatement soulevé, notamment auprès des Américains."
Malgré les accusations et les révélations fracassantes de Rozon, Geoff Molson et Evenko ont jusqu'à présent choisi de garder le silence, refusant de commenter les propos du fondateur déchu de Juste pour rire.
Dans cette saga d'accusations et de récriminations, Rozon continue de clamer son innocence face aux accusations d'inconduite auprès de plusieurs femmes qui ont entaché sa réputation et menacé son empire humoristique. Il se tourne désormais vers les tribunaux dans l'espoir de recouvrer les millions qu'il estime lui être dus.
Alors que Juste pour rire lutte pour sa survie, Rozon exhorte les potentiels acquéreurs à prendre en considération l'importance de la marque et de son héritage, espérant qu'elle sera rachetée par quelqu'un qui "aime la marque" et "comprend sa culture francophone".
Disons que Rozon, après ses agissements envers les femmes, est mal placé d'accuser Geoff Molson de quoi que ce soit. Il devrait se garder une petite gêne avant de pointer les autres du doigt.
Sa stratégie est claire et nette. Il tente de détourner l'attention de son passé sombre en accusant Molson et Bell d'avoir causé la perte de Juste pour rire.
C'est ce qu'on appelle un petit homme...dans tous les sens du terme...