Ras-le-bol des journalistes: Jakub Dobeš arrogant avec la presse

Ras-le-bol des journalistes: Jakub Dobeš arrogant avec la presse

Par David Garel le 2025-12-14

À ne pas inviter au même party: Jakub Dobeš et les journalistes.

Le gardien n'a vraiment pas apprécié ce que les médias racontent depuis des jours. Ce soir, à Montréal, Jakub Dobeš a arraché le récit qu’on avait écrit pour lui, l’a déchiré ligne par ligne, et l’a remplacé par son propre chapitre : un match monumental contre Connor McDavid et les Oilers, un match où il a refusé d’être effacé, refusé d’être échangé, refusé d’être le gardien qu’on enterre déjà.

Ce soir, il n’a pas seulement gagné.

Il s’est vengé.

Parce que Dobeš n’a rien oublié de la semaine qu’il vient de vivre : les textes, les segments radio, les rumeurs qui disaient que le Canadien voulait s’en débarrasser, les analyses annonçant déjà que Fowler allait prendre sa place, que Montembeault allait rester parce que personne ne voulait de lui sur le marché, que le Tchèque de 24 ans allait se retrouver à Laval, classé dans la catégorie des erreurs de développement.

Et quand un journaliste, ce soir, lui demande s’il ressentait une pression supplémentaire avec la montée fulgurante de Fowler, il répond avec une franchise glaçante :

« La pression, c’est vous qui la mettez sur les gens. Pas moi. Je fais mon travail, et si je n’écoute pas ce que vous dites, tout va très bien aller. »

Ouch. Son entrevue est cinglante:

En d'autres mots: j’ai entendu tout ce que vous avez dit… et je m’en fous.

Mais je ne l’ai surtout pas oublié.

Ce n’est pas un hasard si chaque arrêt de Dobeš ce soir respirait la rage contenue. Ce n’était pas un gardien nerveux, ni un gardien qui se battait pour survivre.

C’était un gardien qui jouait pour prouver quelque chose à quelqu’unl au public, aux médias, à l’organisation, peut-être même à St-Louis.

Et cette énergie-là, elle transperçait les séquences clés : le 5-contre-3 d’entrée de match, où il affronte McDavid, Hyman, Draisaitl, Bouchard et Nugent-Hopkins, une super unité qui fait peur à la moitié de la ligue, et où il reste complètement de glace, multipliant les arrêts impossibles.

Quand on lui demande comment il a vécu cette séquence de deux minutes infernales, il sourit presque, et répond :

« Tu les regardes tellement souvent que tu finis par savoir ce qu’ils cherchent. On les a joués cette année, je savais ce qu’ils allaient faire, et les gars ont fait le reste. »

La différence entre un gardien écrasé par le moment et un gardien qui s’approprie le moment.

Et sa réponse concernant McDavid montre qu'il n'a peur de rien.

« Il ne sera jamais facile à affronter. C’est le meilleur au monde. La vitesse, les mains, l’intelligence… c’est jamais facile. Mais ça a plutôt bien été ce soir. » Dans le match le plus important de sa jeune carrière. Après une semaine où son nom circulait littéralement dans les coulisses comme « futur partant pour Laval ».

Et puis, il y a la phrase la plus chargée de toute son entrevue, celle qui n’est pas un message, mais une balle perdue adressée directement à ceux qui doutaient de lui.

« Ici, c’est ma deuxième famille. Tout ce qui compte, c’est l’interne. Ce qui vient de l’extérieur, vos critiques, on ne les écoute pas. »

Dobeš a tout lu, tout vu, tout entendu, même s'il dit le contraire. Il a été blessé par ce qui s’est dit.

ll a senti que les projecteurs passaient sur Fowler.

Il a vu Montembeault être traité comme le numéro un public en début d'année, alors que lui, avec ses performances, méritait mieux.

Et ce soir, il a décidé de remettre les pendules à l’heure.

La vérité, c’est que le match contre Edmonton était une partie à enjeu personnel immense : 

S’il s’écroulait : Laval dès demain matin.

 S’il résistait : il sauvait sa saison.

S’il brillait comme ça : il relançait complètement le débat sur la hiérarchie.

Et il a choisi la troisième option.

La seule qui force le CH à réévaluer ses plans. La seule qui oblige St-Louis, Gorton et Hughes à se rasseoir autour d’une table.

Dobeš n’a pas seulement gardé les buts ce soir.

Il a repris sa place.

Il a rappelé qu’il n’était ni un bouche-trou, ni un futur exilé, ni le nom à effacer pour faire de la place à Fowler.

Il a rappelé qu’il était un gardien de la Ligue nationale, un vrai, capable de battre une équipe menée par le joueur le plus dangereux de sa génération.

Et surtout, il a confirmé que Samuel Montembeault vit sur le respirateur artificiel. Dommage qu'il ne soit indésirable sur le marché des transactions.

À la place de Kent Hughes, on l'enverrait au ballottage direct.