Propos inacceptables: Martin St-Louis ne mérite pas Jakub Dobeš

Propos inacceptables: Martin St-Louis ne mérite pas Jakub Dobeš

Par David Garel le 2025-11-05

Martin St-Louis ne l’avouera jamais publiquement. Il ne le dira pas à son point de presse, ni même à micro fermé. Mais tout le monde dans le vestiaire l’a compris : le plan de mardi a échoué.

Le match face aux Flyers de Philadelphie devait être la rampe de lancement de Samuel Montembeault. L’idée, simple en surface, était de lui redonner confiance contre une équipe vulnérable, pour ensuite enchaîner avec un départ jeudi contre les Devils. Deux départs consécutifs pour installer un narratif de numéro un. Pour reprendre le contrôle du filet. C’était calculé. Et risqué.

Montembeault accorde trois buts sur les six premiers tirs. Il est hué au Centre Bell. Une partie de la foule le tourne en dérision. Et Martin St-Louis se retrouve coincé. Parce que malgré une bonne deuxième moitié de match du Québécois, la défaite est là. Le plan a pris l’eau.

Et c’est Jakub Dobeš qui en paie le prix. Même si le Tchèque sera de retour devant le filet contre les Devils, St-Louis l'envoie... parce qu'il n'a pas le choix..

Un traitement inacceptable pour un gardien irréprochable.

Le jeune "stud"  n’a toujours pas connu la défaite cette saison. Il a été élu troisième étoile du mois d’octobre, affiche des statistiques solides et une constance que Montembeault peine à offrir. Et pourtant, il n’a pas joué une seule minute en novembre.

Dans un monde rationnel, ce serait incompréhensible. Dans la réalité de Martin St-Louis, c’est simplement un dossier mal géré.

L’entraîneur-chef se garde bien de critiquer son gardien québécois. Il a parlé des bonnes séquences en deuxième période, évitant soigneusement le sujet de la première.

Il a évoqué le besoin « d’un gardien qui peut prendre le rythme d’un numéro un ». Il avait besoin que Montembeault gagne. Pour légitimer le plan. Pour fermer la porte à la « controverse » entre les poteaux.

Mais maintenant que le CH a échappé une avance de 4-3 et perdu en fusillade, St-Louis est forcé de revenir à Dobeš.

Et entre les lignes, on lit clairement que ce n’est pas ce qu’il voulait.

Le plus troublant dans cette situation, c’est que Dobeš, lui, a fait tout ce qu’on attendait de lui. Il performe, il gagne, il ne fait pas de vagues. Et malgré cela, il est utilisé comme un moins que rien. 

St-Louis vante les « intentions » de ses joueurs, un terme qu’il affectionne particulièrement. Il a dit de Dobeš que ses intentions sont bonnes, qu’il progresse, qu’il montre qu’il peut grandir. Parfait. Mais alors pourquoi le laisser sur le banc, match après match, pendant que Montembeault s’enlise?

«Je crois que tu dois avoir un gardien capable de prendre le gros de la charge de travail et je pense que ce gardien est Montembeault. Nous travaillons présentement dans cette direction.» affirme St-Louis de manière honteuse.

Des propos tout simplement inacceptables.

À ce stade, on n’est plus dans la gestion d’effectifs. On est dans la gestion d’émotions. Et ça commence à ressembler à du favoritisme.

Une gestion fragile, qui pourrait coûter cher.

Dans la LNH d’aujourd’hui, tu gagnes avec deux bons gardiens. C’est la règle. Martin St-Louis le sait. Il l’a dit. Mais il ne l’applique pas. Il parle de « contexte », de « dynamique de match », de « périodes différentes »… mais jamais d’équité ou de mérite. Et sur ce point, Dobeš est victime d’une logique tordue.

Quand on demande à St-Louis s’il voit des tendances inquiétantes dans les matchs récents, il répond :

« C’est deux contextes différents. Un, on est en troisième période à essayer de fermer une game. L’autre, on commence une game. »

Impossible pour lui de faire une lecture globale sur les performances. Mais tout le monde voit que l’équipe accorde souvent des buts rapides. Tout le monde voit que le problème est Montembeault devant le filet. Tout le monde voit que Dobeš offre une stabilité que Montembeault n’apporte pas présentement.

St-Louis protège le Québécois à tout prix. Il refuse d’admettre que le premier tir du match, un “high tip” dans la slot, est le résultat d’un gardien mal positionné ou en retard mentalement. Il pointe plutôt le doigt sur les joueurs devant lui. Toujours.

Et pourtant, après le match, Montembeault a reconnu lui-même que sa tête « tournait » après le 3-0. Qu’il n’avait plus rien à perdre. Qu’il a juste « essayé de jouer ».

Ce sont des propos honnêtes, mais révélateurs. Ce sont des signes clairs d’un gardien qui ne contrôle pas son match. Et ce n’est pas la première fois que ça arrive.

Pendant ce temps, Dobeš voit tout ça depuis le banc. Il voit Montembeault faire des gaffes, être hué, laisser échapper des avances… et obtenir les éloges du coach. Il voit le CH perdre des points au classement. Et il se demande, légitimement : que dois-je faire de plus?

C’est une question qui mérite une réponse. Mais Martin St-Louis ne la donnera jamais.

Pas publiquement.

Car il sait que son plan n’a pas fonctionné. Il sait que la manière dont il traite Dobeš est tout simplement inacceptable.

Si le tchèque gagne jeudi, le débat va reprendre de plus belle. 

Et cette fois, Martin St-Louis ne pourra plus protéger son chouchou.