La relation entre Jonathan Marchessault et les Golden Knights de Vegas s'est envenimée d'une manière qui semblait inimaginable il y a quelques années.
Alors qu'il était l'un des piliers de la franchise depuis sa création en 2017, le Québécois se retrouve aujourd'hui à Nashville, portant en lui une colère qui ne s'estompe pas.
Marchessault avait fait de Vegas sa maison, tant sur la glace que dans la communauté. Après tout, il était devenu non seulement un joueur vedette, mais aussi le meilleur pointeur de l'histoire de l'équipe, contribuant de manière significative à la conquête de la Coupe Stanley en 2023.
Malgré ces accomplissements, l'offre tant espérée d'un contrat qui le respecte ne s'est jamais matérialisée.
Kelly McCrimmon, le directeur général des Golden Knights, a pris la décision difficile de ne pas prolonger Marchessault, justifiant cette décision par des considérations liées au plafond salarial et à l'âge du joueur.
« Offrir un contrat de cinq ans à un joueur de 33 ans était une prise de risque que nous n'étions pas prêts à assumer », a-t-il déclaré.
Pourtant, pour Marchessault, ces explications ne sont que des prétextes ridicules pour masquer une trahison.
Lors des discussions avec les Golden Knights, Marchessault a reçu une proposition inattendue, pour ne pas dire odieuse : un contrat de quatre ans pour 24 millions de dollars, mais étalé sur 18 ans, jusqu'en 2042.
Pour le joueur, cette offre ressemblait davantage à une insulte qu'à une reconnaissance de ses contributions.
Les Golden Knights se sont défendus de lui avoir proposé une offre de contrat insultante. Leurs arguments?
Le contrat couvrait une période de quatre ans avec un salaire supposément annuel de 6 millions de dollars, mais la réalité est que les paiements étaient répartis sur 18 ans, jusqu'en 2042.
Au lieu de recevoir l'intégralité de son salaire durant les quatre années de contrat, Marchessault aurait perçu les paiements étalés sur 18 ans.
Cela signifie qu'il aurait continué à recevoir des "petits" chèques de la part des Golden Knights bien après la fin de son contrat et de sa carrière active.
Comme si le DG de Vegas, Kelly McCrimmon, voulait que Marchessault oublie le concept de l'inflation. Comme si de l'argent aujourd'hui allait valoir la même chose dans 18 ans.
Surtout que le Québécois n'aurait pas eu de chance de placer ses billets verts pour faire mousser l'argent à la Bourse ou dans tout autre investissement.
En d'autres mots, au final, considérant qu'un rendement à la Bourse minimum est autour de 8 pour cent, Marchessault aurait perdu des millions de dollars en ne pouvant pas investir son argent...gelé...
L'étalement des paiements sur une période aussi longue présente plusieurs risques pour le joueur, notamment la possibilité de ne pas recevoir son argent en cas de situations imprévues comme un arrêt de travail dans la LNH.
Les Golden Knights ont tenté d'utiliser cette technique pour gérer leurs contraintes salariales tout en conservant le joueur. Selon le DG de Vegas, Marchessault aurait dû accepter d'aider ses dirigeants de cette façon.
Marchessault a perçu cette offre comme une insulte plutôt qu'une reconnaissance de ses contributions à l'équipe.
Cette proposition montre une approche créative de la gestion des finances par les Golden Knights, mais elle a finalement contribué à la détérioration des relations entre l'organisation et Marchessault.
Il est passé par une colère noire, laissant transparaître la frustration d'avoir été poussé vers la sortie après avoir tout donné à l'organisation.
Finalement, Marchessault a tourné la page en signant un contrat de cinq ans avec les Predators de Nashville, pour un total de 27,5 millions de dollars.
Bien que financièrement stable, cette nouvelle aventure à Nashville commence avec un sentiment d'inachevé. Pour les fans de Vegas, le départ de Marchessault marque la fin d'une époque.
Pour lui, c'est le début d'un nouveau chapitre, mais avec une amertume persistante.
Marchessault ne pardonnera jamais à McCrimmon de l'avoir traité comme un simple pion, et ce sentiment de trahison continuera de le hanter, même s'il réussit à Nashville.
« Je n’aurais jamais pris cette décision-là », a-t-il déclaré.
"Si j'avais été DG, je m'aurais respecté."
Pour Marchessault, la blessure est profonde, et l'histoire avec Vegas, bien qu'elle soit derrière lui, est loin d'être oubliée.
La revanche est un plat qui se mange froid...