Manque de respect à Cogeco: José Théodore tombe dans la méchanceté

Manque de respect à Cogeco: José Théodore tombe dans la méchanceté

Par David Garel le 2025-11-20

La critique de José Théodore hier sur les ondes de Cogeco était vraiment sans pitié.

Il y a des critiques sévères, et il y a ce que José Théodore fait à Jakub Dobeš depuis deux semaines. Le mot « dur » ne suffit plus. Le mot « franc » ne suffit plus.

On parle ici d’un ancien gagnant du Vézina et du trophée Hart, qui est, littéralement, sans pitié. Théodore ne pardonne rien, il n’adoucit rien, il ne nuance rien. Il frappe, encore et encore, comme s’il cherchait à marquer des points dans une attaque personnelle que personne d’autre n’a vue venir.

Et mercredi soir, aux Amateurs de Sports avev Mario Langlois, il a franchi une nouvelle ligne.

On lui demande son analyse du match de lundi soir contre Columbus, il commence par les statistiques. 

« Il a quand même accordé 18 buts dans ses cinq derniers matchs. Tu peux arranger ça comme tu veux. Tu peux calculer ça de la façon que tu veux. C’est pratiquement une moyenne de quatre points par match… »

Mais ce n’est rien comparé à ce qui suit, parce que c’est là que Théodore, encore une fois, choisit la ligne la plus méprisante possible.

Sur le but gagnant de Columbus en tirs de barrage, Théodore ne parle pas d’un mauvais positionnement, d’une hésitation ou d’une erreur technique. Non. Il pousse l’humiliation à un niveau presque comique, comme s’il cherchait à créer un extrait viral.

« En tirs de barrage, tu veux juste ne pas donner un but facile. Puis, sur le but de la victoire… si on regarde la reprise, le métro de Montréal aurait pu passer entre ses jambes. »

C’est du mépris pur. Un manque de respect total.

Le métro de Montréal. Une image volontairement absurde, volontairement humiliante, volontairement disproportionnée. Une manière de dire : c’était tellement ouvert que c’en était ridicule.

Puis il en rajoute :

« Ou la rondelle aurait pu passer en haut de la mitaine, aussi. »

C’est de l’acharnement. Un double-uppercut médiatique. Une façon de rappeler au grand public que non seulement Dobeš a perdu, non seulement il a accordé un but décisif, mais qu’en plus il avait deux trous énormes. Deux. Pas un.

Théo « nargue ». C’est exactement ça. Ce n’est pas un commentaire technique. C’est un commentaire destiné à marquer les esprits, à faire réagir, à frapper.

Et c’est loin d’être la première fois.

On se souvient : Théodore s’était déjà moqué des larmes de Dobeš.

Il n’a pas oublié, et personne n’a oublié, ce moment où Dobeš a pleuré après son match contre les Devils. Théodore avait sauté là-dessus comme un faucon.

Selon Théo, un gardien ne doit pas pleurer. Et il l’avait dit avec cette froideur, ce regard de haut qui résonne encore aujourd’hui. Et c’est ce mépris-là qui revient en boucle. Parce que Théodore ne lâche jamais le morceau. Il revient toujours à la charge.

« Si Dobe pleure après un match au mois de novembre, et s’il joue 16 ans dans la ligue comme moi, il va manquer de larmes. 

Et ce soir : les Capitals vont en rajouter. Washington affronte Montréal, et c’est l’équipe qui, en séries, avait été narguée par… Jakub Dobeš lui-même.

On se rappelle tous : match numéro 3, il est sur le banc, Samuel Montembeault se blesse, ça brasse sur la glace, et Dobeš lance une flèche aux Capitals. Une simple réplique dans un moment d’émotion. 

Mais les Capitals n’ont pas oublié.

Félix Séguin l’a dit clairement : ils vont le narguer toute la soirée, même s’il n’est pas partant.

Et le plus cruel?

José Théodore a joué pour Washington.

Oui. L’ancien gardien qui humilie Dobeš sur les ondes, qui multiplie les commentaires assassins, qui ne rate jamais une occasion de lui rappeler ses erreurs… faisait partie de l’organisation qui va le viser verbalement dans quelques heures.

C’est presque théâtral.

Dobeš, de son côté, a déjà dit à Séguin :

« Je crois que je vais me taire l’an prochain… ce n’était rien de personnel. Je tentais d’aider mes coéquipiers. »

Mais Washington ne l’écoutera pas. Ils vont lui rappeler son geste en séries. Ils vont lui rappeler ses larmes. Ils vont lui rappeler ses statistiques. Ils vont tester sa tête. Et tout ça arrive au pire moment possible : celui où il a besoin de reprendre confiance.

Surtout qu'il sera sur le banc, alors que Montembeault est le partant. Se faire niaiser quand tu ne peux rien faire... ça rend fou...

Théodore en profite pour frapper encore plus fort.

Et ce n’est pas fini. Théodore a poursuivi sur la rotation Montembeault–Dobeš. Pas pour les encourager. Pas pour tempérer. Non.

« On n’a pas un gardien qui gagne 10 millions $. »

C’est une manière subtile, mais brutale, de dire : vous n’avez aucun élite. Sous-entendu : ces gardiens-là, ce ne sont pas des numéros un.

Soyons clairs : Théodore sait ce qu’il fait. Il sait ce qui fait réagir. Il sait qu’une phrase comme « le métro de Montréal aurait pu passer entre ses jambes » fera les manchettes. Il sait qu’un joueur fragile mentalement va entendre ça. Il sait que ça fera grimper les extraits de son segment avec Mario Langlois.

Il fait un show.

Mais un show dur, froid, quasi cruel.

Et pendant que le Canadien navigue dans une situation instable devant le filet…

Pendant que Montembeault vit la pire crise mentale de sa carrière…

Pendant que Dobeš tente de prouver qu’il mérite le filet…

José Théodore tire encore et encore, sans aucune retenue.

Les Capitals vont parler. Ils vont piquer le jeune Tchèque. Ils vont rire. C’est de bonne guerre, comme l’a dit Séguin. Et le gardien du CH devra survivre à cette tempête psychologique.

Mais une chose est sûre :

Ce que Théodore dit publiquement est dix fois plus violent que ce que les Capitals diront sur la glace.

Et c’est là toute la question :

Dobeš peut-il s’élever au-dessus de tout ça?

Montembeault peut-il encaisser la pression?

Et Théodore… va-t-il jamais lâcher prise? Non. Il aime trop ça être baveux...