- José Théodore veut...qu'on arrête d'ESPIONNER CAREY PRICE...

«Nous sommes rendus en novembre et on cherche toujours le vrai Carey Price, mais au moins, avec quatre victoires à ses cinq derniers matchs, le Canadien respire mieux. Charlie Lindgren a été incroyable à Chicago, dimanche, et l’attaque se réveille. Enfin, les partisans du Canadien ont de l’espoir et ce n’est pas trop tôt."

«Pourtant lundi dernier, le 30 octobre, nous étions tous perplexes avant le match à Ottawa, lorsque nous avons appris que Claude Julien avait accordé un repos à Price et qu’Al Montoya affronterait les Sénateurs. L’idée de Julien était de donner du temps à Price pour travailler avec Stéphane Waite et retrouver ses moyens."

«Julien avait déjà fait la même chose avec moi alors que j’en arrachais avec le Canadien. "Tu ne joues pas le prochain match. Travaille avec Roland Melanson", m’avait-il dit. Ça m’avait fouetté et j’avais rebondi. Ce ne fut pas le cas avec Price, jeudi.

«Lundi, le Canadien a répondu avec une victoire festive de 8 à 3 sur les Sénateurs avec Montoya devant le filet. On espérait voir enfin le vrai Price, jeudi au Minnesota, mais encore une fois, il a été mauvais. Après cinq minutes, le Canadien tirait déjà de l’arrière 2 à 0. À nouveau, Price a alloué deux buts rapides, soit en l’espace de dix secondes. Le lendemain, on apprenait qu’il souffrait d’une blessure mineure.»

«L’attitude de Price m’agace, mais je vais me porter à sa défense en ce qui concerne la blessure. C’est rare qu’un gardien qui dispute tout un match se dise en santé et soit incapable de pratiquer le lendemain et le surlendemain. C’est inhabituel, ça paraît louche, mais ça peut arriver. Je crois qu’il est blessé et j’espère que les médias vont le laisser tranquille là-dessus."

«Lorsque je m’étais blessé chez moi au talon en 2006, certains avaient des doutes et l’animateur Michel Villeneuve avait envoyé un caméraman m’espionner. Il était caché dans les buissons, mais il a bien vu que j’avais des béquilles. Je n’en revenais pas de cette intrusion.

«Au moins, Claude Julien ne s’est pas servi de la blessure pour expliquer le mauvais début de saison de Price."

«J’ai parlé de l’entraînement estival de Price la semaine dernière, mais aujourd’hui, mis à part sa blessure mineure au bas du corps, il souffre surtout de la plus grosse blessure pour un gardien, la perte de confiance.

«On le voit dans son comportement et il est temps que Price le réalise et l’admette. T’as beau dire que tes statistiques ne t’intéressent pas, quand ta moyenne frise les quatre buts par matchs, tu devrais t’en préoccuper. Quand un gardien d’élite n’arrête plus rien et qu’il semble toujours au-dessus de ses affaires, ça paraît mal, comme lorsqu’il s’est fait retirer du match à Washington.»

«Price est reconnu pour son calme olympien et ça peut aider à passer à travers une saison de 82 matchs, mais le hockey est un sport d’émotions. Pour gagner en séries, ça prend de l’émotion. Au printemps dernier, je sentais plus d’émotion chez Henrik Lundqvist que chez Price.

«Je n’ai pas gagné la coupe, mais c’est évident que des gars comme Patrick Roy, Martin Brodeur, Jonathan Quick ou Tim Thomas l’ont gagnée en jouant avec émotion.

«C’est ce que je veux voir chez Price, mais je me demande d’où proviendra le déclic. Le Canadien est déjà dans une situation critique et il faut jouer avec l’énergie du désespoir.

«C’est ce qu’on a vu de Lindgren, dimanche. Qui sait ? C’est peut-être lui qui va provoquer le déclic chez Price."

«Price va se ressaisir un jour, mais en attendant, espérons que Lindgren s’affirme car le Canadien ne m’inquiète pas comme équipe. Jusqu’ici, le problème a été devant le filet.»

Votre Voix