Le Canadien de Montréal reçoit les Capitals de Washington ce soir au Centre Bell. En apparence, un autre match ordinaire de saison. Mais dans les coulisses, une présence intrigue : un recruteur des Jets de Winnipeg a été formellement identifié dans les gradin: Ryan Caldwell.
Et il ne s’agit pas d’un hasard. Les rumeurs sont fondées : Brad Lambert est officiellement sur le marché, les Jets ont autorisé son agent à explorer les options, et Winnipeg regarde maintenant ce qu’ils pourraient obtenir en retour.
Mais ce n’est pas Filip Mesar qu’on épie ce soir. Même si Mesar a été repêché au 26e rang du repêchage 2022, quatre rangs seulement avant Lambert (30e), il évolue à Laval, on on le traite de flop à qui mieux mieux, bref, un candidat logique pour Lambert.
Pas ce soir. Il n’est pas sur la glace. Il n’est pas sur le banc. Il n’est même pas à Montréal. Alors, qui vise le recruteur des Jets?
Toutes les flèches pointent vers Joshua Roy. Et c’est là que le puzzle devient clair comme de l'eau de roche.
Roy n’a jamais trouvé sa place dans l’organigramme du CH, malgré ses statistiques junior flamboyantes. Il a marqué, il a produit, il a progressé sur le plan physique... dans la ligue américaine.
Mais il n'est tout simplement pas capable d'atteindre le niveau supérieur dans la LNH. Il est aujourd’hui vu par plusieurs comme un ailier sans identité, sans conviction, sans engagement.
À l’interne, l’organisation ne veut pas lui offrir un contrat cet été. Il devient joueur autonome avec restriction, mais personne n’a vraiment l’intention de le protéger. En coulisses, on parle d’un désintérêt mutuel. Roy, de son côté, sait que sa chance est passée. Il veut un nouveau départ.
Et Brad Lambert, à Winnipeg, vit exactement la même chose.
Repêché comme un espoir de premier plan, il a ébloui dans le junior, presque atteint le point par match dans la AHL en 2023-2024, mais n’a pas su s’imposer dans la LNH.
Cette saison, il a été utilisé dans seulement quatre matchs par les Jets. Il a été effacé, invisible, en manque de confiance.
Son différentiel de -30 la saison dernière dans la ligue américaine a été la goutte de trop. Reste qu'il a du talent à revendre comme jamais:
Le club ne croit plus en lui, au point de donner carte blanche à son agent pour trouver un nouvel endroit. Et c’est exactement le profil qui colle à Roy : un espoir en chute libre, mais encore récupérable.
Le lien est trop évident. Roy pour Lambert. Québec contre Finlande. Ailier contre centre. Joueur en fin de parcours chez le CH contre joueur rejeté par les Jets. Même sentiment d’urgence. Même besoin de relance.
Ce genre d’échange arrive souvent : un un-contre-un entre deux anciens prospects qui ne cadrent plus dans leur organisation.
Mais tout est aligné. Winnipeg ne veut pas de vétérans. Ils veulent un projet. Un jeune qui a besoin de se refaire. Et Montréal a trop de congestion à l’aile avec Slafkovsky, Demidov, Caufield, Bolduc.
Un Roy ne rentre plus dans l’équation, surtout que sa réputation de "party boy" est ancré dans l'air du Centre Bell.
Tandis que Lambert, un centre droitier de 6 pieds 1, explosif, intelligent, pourrait facilement devenir le troisième pivot du futur à Montréal, entre Suzuki et Dach.
Et c’est là que ça devient plus qu’un simple échange d’espoirs. C’est une façon pour chaque organisation de dire :
« On n’a pas échoué, faut juste changer le "fit". »
Le CH a souvent regretté d’avoir pris Mesar devant Lambert. Ce serait une manière de rattraper l’erreur. Et dans le vestiaire, il n’y aurait pas de résistance.
Roy n’est pas vu comme une pièce indispensable. Au contraire. Plusieurs joueurs sentent qu’il vit ses derniers moments à Montréal. Et si un club comme les Jets est prêt à miser sur son potentiel offensif, tant mieux.
On peut se demander ce que pense Roy de cette possibilité. Winnipeg est la pire ville au Canada. Mais tout indique qu’il serait favorable à un départ. Il a été rétrogradé, repositionné, ignoré dans les moments importants.
Il sait que sa place est fragile. Et Lambert, de son côté, rêve d’un marché comme Montréal, où l’on donne une vraie chance aux jeunes. Une équipe où Martin St-Louis pourrait lui redonner confiance. Où les projecteurs pourraient raviver sa flamme.
Ce soir, il y a 19 joueurs sur la glace, mais les yeux du recruteur des Jets seront fixés sur un seul : Joshua "party boy" Roy.
