Le retour de Kirby Dach dans la formation du Canadien a scellé le sort de Joshua Roy.
Le jeune ailier québécois est laissé de côté, condamné à regarder ses coéquipiers depuis la passerelle pendant que sa carrière montréalaise s’effondre. Sept minutes cinquante-huit de jeu hier à Calgary, puis le silence. Le message de Martin St-Louis ne pourrait pas être plus clair : Roy n’a plus d’avenir à Montréal.
Ironie du sort : malgré sa mise à l’écart, Roy touche actuellement un salaire pro-rata de joueur de la LNH. Son contrat de 835 000 $ par saison lui rapporte plus de dix fois son salaire de base à Laval (80 000 $), simplement pour réchauffer le banc pendant le voyage dans l’Ouest. Un luxe amer pour un joueur autrefois présenté comme l’un des joyaux du développement québécois.
Car ce n’est pas une surprise. Dans les coulisses du Centre Bell, la rumeur circule depuis des semaines : Joshua Roy va demander une transaction.
Sa relation avec St-Louis est brisée. Le coach l’ignore, refuse de parler de lui, et même Pascal Vincent, à Laval, semble admettre que le joueur ne fait plus partie des plans du club.
Selon plusieurs sources, Kent Hughes a déjà tenté de l’inclure dans diverses discussions d’échange : Zacha, McCann, Crosby… toujours comme pièce secondaire, jamais comme espoir central. Une humiliation de plus, surtout que personne n'en veut sur le marché.
Pour obtenir un Jared McCann, un Sidney Crosby ou un Pavel Zacha, disons que Joshua Roy ne vait pas cher de la livre, même dans un immense "package deal".
Et pendant ce temps, Zachary Bolduc, arrivé dans l’échange de Logan Mailloux, prend toute la place. Plus rapide, plus complet, plus utile aux yeux du staff. Le message ne pourrait pas être plus clair : Bolduc est le futur, Roy appartient au passé.
Le plus tragique ? Roy avait tout fait pour mériter une seconde chance. Il avait changé son mode de vie, perdu du poids, abandonné les soirées, s’était recentré sur sa carrière. Mais Montréal, fidèle à ses contradictions, l’a puni pour son passé et oublié ses progrès.
Aujourd’hui, il ne reste qu’un constat : Joshua Roy ne rejouera plus pour le Canadien. Sa demande de transaction n’est plus une menace, c’est une certitude.
Et si le CH tarde à agir, le jeune Beauceron pourrait bien faire exploser la bombe médiatique lui-même. Parce qu’à Montréal, quand un Québécois est puni sans raison claire, une tempête médiatique suit toujours.
Joshua Roy, aujourd’hui, est à un carrefour.
Ce n’est plus seulement une histoire de talent gâché ou de place dans l’alignement. C’est une question de survie professionnelle. Et à Montréal, quand la confiance se brise, il n’y a pas de seconde chance.
Kent Hughes et Martin St-Louis n’ont pas simplement sanctionné un joueur. Ils ont condamné un comportement, une réputation, une attitude.
Dans un vestiaire où les jeunes comme Demidov, Bolduc ou Kapanen s’entraînent comme des machines, Roy est synonyme de tache. On l’observe, on le juge, on le tolère à peine.
Le message qui circulait parmi les vétérans est sans équivoque : tu veux être un pro, agis comme un pro.
Joshua Roy agissait comme un adolescent en retard sur la vie.
Ce qui inquiètait le plus le Canadien, ce n’est pas son coup de patin, ni son sens du jeu, mais son incapacité à comprendre les conséquences de ses gestes.
Chaque sortie de trop, chaque soirée où il fermait les bars, chaque entraînement où il manquait d’énergie, tout ça s’accumulait comme des dettes qu’il n’ajamais arrivé à rembourser.
Pourtant, Joshua Roy avait tout fait. cet été. Couru plus vite, travaillé plus fort, maigri, grandi. Il s’était convaincu qu’il serait enfin dans la photo officielle d’octobre.
Ce qui rend tout cela encore plus cruel, c’est que Joshua Roy a respecté chaque consigne.
L’été dernier, il a suivi le plan à la lettre : programme de conditionnement intensif, perte de poids, discipline stricte. Il l’avait dit à TVA Sports : « C’est le plus en forme que j’ai été de toute ma vie. »
Tout le monde voulait y croire. Tout le monde voyait en lui un Québécois prêt à s’imposer dans le top 9.
Mais au moment de vérité, Martin St-Louis a tourné le dos.
Parce que le CH n’a jamais vu Joshua Roy comme un projet à long terme.
Il n’est pas un joueur repêché par Kent Hughes ou Jeff Gorton. Il est un héritage de Marc Bergevin, un espoir toléré, jamais adopté. Et dans une organisation qui veut façonner ses propres joueurs, ce genre de détail tue des carrières.
Pendant ce temps, la hiérarchie s’est refermée sur lui comme une trappe :
Et c’est là que la trahison prend tout son sens.
Cet été, il s'imaginait aux côtés de Dach et Demidov. Il voyait déjà le scénario parfait : le kid de Saint-Georges-de-Beauce qui rallume la fierté québécoise au Centre Bell.
Mais Hughes et St-Louis ont fermé le livre avant même le premier chapitre.
La vérité, c’est que Roy n’a jamais eu sa vraie chance. Il a été victime d’un changement de cycle, d’une reconstruction qui ne voulait pas de lui.
Parce qu’au Canadien, on dit souvent qu’on veut « développer les jeunes ».
Mais dans les faits, on choisit ceux qui cadrent dans le plan — et on enterre les autres.
Joshua Roy, lui, vient de comprendre qu’il faisait partie de la deuxième catégorie.
Le plus ironique dans cette histoire, c’est que Roy est lucide.
Ceux qui l’ont croisé récemment le disent amer, conscient qu’il a tout gâché avant de se réveiller trop tard, mais incapable de se détacher complètement du personnage qu’il s’est créé.
Un gars drôle, charismatique, sociable… mais qui était prisonnier d’un mode de vie incompatible avec la LNH moderne.
Il a changé... mais c'était trop tard...
