TVA referme les pots cassés : Kristopher Letang refait la paix avec Montréal

TVA referme les pots cassés : Kristopher Letang refait la paix avec Montréal

Par André Soueidan le 2025-12-19

Difficile de croire au hasard quand Kristopher Letang réapparaît soudainement dans l’espace public montréalais, caméra allumée, sourire doux, mots choisis, au CHU Sainte-Justine, quelques jours à peine après une sortie médiatique qui a laissé un goût amer à bien des partisans.

Le timing est trop parfait pour ne pas être observé.

Le Canadien reçoit les Penguins samedi, retourne à Pittsburgh dimanche. Montréal redevient le centre de l’attention.

Et Letang revient rappeler, calmement, qu’il a Montréal tatoué sur le cœur.

Le malaise, lui, était réel. Pas inventé. Deux phrases lancées trop vite dans un balado, une nuance mal maîtrisée entre partisans et membres des médias, et voilà que l’opinion publique s’emballe.

Renaud Lavoie a tenté de calmer le jeu, d’expliquer que Letang visait les journalistes qui parlent au “on” comme s’ils faisaient partie de l’équipe.

Peut-être. Mais la frontière est mince, et dans un marché comme Montréal, chaque mot pèse lourd. Letang a trop parlé. Et surtout, il a parlé sans filet.

Puis vient Sainte-Justine. Dix mille dollars de cadeaux. Une visite pendant les Fêtes. Des enfants, des familles, des sourires vrais.

Pas un nouveau geste pour Letang ... une continuité.

Ce rappel-là est important, parce que ce geste n’est pas une opération ponctuelle ni une première visite improvisée.

« Ça fait longtemps que je suis associé avec Sainte-Justine. Dans le passé, j’ai amené la Coupe Stanley. J’ai fait des dons au travers de ma fondation aussi », explique Kristopher Letang, calmement, sans chercher à se donner des airs.

Le partenariat avec Amazon n’est qu’un prolongement logique de cette implication :

« Amazon a décidé de donner tous les cadeaux comme donation, donc ils m’ont demandé de faire un partenariat ».

Le contexte du temps des Fêtes revient constamment dans son discours, avec une lucidité qui dépasse le hockey :

« C’est un moment difficile pour les familles, pour les enfants… tu aimerais ça être à la maison ».

Letang insiste aussi sur son lien avec la ville :

« C’est d’ici que je viens. C’est d’ici que je veux redonner ».

Et la phrase qui résume tout, sans détour, tombe naturellement :

« On n’a pas tous la même chance dans la vie. Quand des enfants sont dans cette situation-là, et que moi je suis dans la situation que je suis en ce moment, la moindre des choses, c’est d’essayer de redonner »

Et quand il ajoute que, parfois, les joueurs vivent « dans leur petit monde de hockeyeurs », mais que la santé, la famille et les enfants sont plus importants que le hockey, le message frappe juste.

Est-ce que TVA Sports profite de l’occasion pour réparer les pots cassés?

Probablement.

Est-ce qu’il y a une volonté claire de refermer le débat avant qu’il ne dégénère davantage? Évidemment.

Mais réduire ce moment à une simple opération de relations publiques serait trop facile.

Les gestes existent. Ils sont réels. Et ils précèdent largement la controverse.

Reste que l’épisode rappelle une vérité brutale : à Montréal, l’amour du public est immense, mais fragile.

Une phrase mal placée peut fissurer une relation construite sur des années.

Letang le sait. Il l’a senti. Et sans le dire ouvertement, il est revenu rappeler qui il est, d’où il vient, et pourquoi Montréal compte encore.

Pas besoin de grands discours. Pas besoin de justifications interminables.

Un geste posé au bon endroit, au bon moment, pour les bonnes raisons. Avant Noël, devant des enfants malades, loin du bruit de la patinoire.

La paix ne se décrète pas. Elle se regagne. Et cette fois, Montréal a choisi d’écouter.

AMEN