On n’en parle pas assez, mais un scénario captivant se prépare en coulisses de la LNH, et il pourrait faire basculer l’avenir d’une franchise tout entière.
Le Wild du Minnesota, fidèle à son ADN de première ronde et d’éliminations précoces, risque de perdre sa plus grande vedette : Kirill Kaprizov.
L’attaquant russe, électrisant et adoré de ses partisans, sera joueur autonome sans compensation en 2026. Et même si le directeur général Bill Guerin martèle que le dossier est « priorité numéro un », la réalité est toute autre : Kaprizov n’a pas encore signé (il pourra le faire dès le premier juillet(, et ce simple fait suffit à faire frémir les amateurs de hockey du Minnesota… et rêver ceux de Montréal.
Le Wild peut lui offrir un contrat de huit ans dès le 1er juillet. Le propriétaire Craig Leipold s’est même avancé publiquement :
« Personne ne pourra offrir plus d’argent ou de plus longues années que nous. » Une déclaration audacieuse, mais teintée d’angoisse. Parce que si tout était aussi évident, pourquoi Kaprizov n’aurait-il pas déjà apposé sa signature?
Et c’est ici que le Canadien de Montréal entre en scène. Non, Kent Hughes ne peut encore décrocher son téléphone pour appeler l’agent de Kaprizov. Mais une chose est claire : en 2026, le Tricolore aura l’espace salarial, la jeunesse et surtout… une « clique russe » à offrir comme argument décisif.
Depuis des mois, une dynamique intrigante s’installe dans les coulisses du CH. Ivan Demidov, l’un des plus brillants espoirs offensifs de la planète, est déjà une superstar à Montréal.
Mais Demidov ne viendra pas seul. Bogdan Konyushkov, défenseur droitier de 22 ans, débarquera lui aussi au camp de développement cet été.
Il a remporté la Coupe Petrov avec le Torpedo Gorki, a tenu la défense de son équipe pendant cinq prolongations lors d’un match historique en séries VHL, et se prépare déjà mentalement à traverser l’Atlantique. Son contrat KHL expire en 2026. Exactement comme celui de Kaprizov.
Yevgeni Volokhin, le gardien de but repêché en 2023, complète cette ambiance russe. Il a joué 28 matchs dans la KHL cette saison avec le HC Sochi.
À 20 ans, il montre un calme impressionnant, et rêve ouvertement de devenir une étoile de la LNH.
« Mon rêve est de devenir une star de la LNH », a-t-il dit sans détour.
Trois Russes. Trois talents. Trois parcours parfaitement synchronisés pour converger vers Montréal à l’horizon 2026.
Pendant ce temps, au Minnesota, c’est l’incertitude. Kaprizov a subi une opération majeure en janvier et n’est revenu qu’en avril, juste à temps pour… une autre élimination au premier tour. Comme chaque année. Comme toujours.
Le Wild a beau être compétitif, il ne l’est jamais assez. Il n’a pas la profondeur, il n’a pas les espoirs nécessaires pour entourer Kaprizov avec une relève dynamique.
Le DG Guerin essaie de rassurer, de dire que tout est sous contrôle. Mais Kaprizov, dans ses rares déclarations publiques, semble lucide : « Tout le monde veut gagner. Moi aussi. »
On peut sentir qu'il commence à se demander si gagner est possible au Minnesota.
Et c’est là que le rêve montréalaise prend forme.
L’idée de voir Kirill Kaprizov en uniforme du Canadien fait sourire certains… et transpirer d’envie d’autres. Mais elle repose sur des bases solides.
D’abord, le facteur économique. En 2026, le CH sera libéré de plusieurs contrats lourds, avec notamment le départ de Carey Price de la liste des blessés à long terme. La masse salariale pourra accommoder un contrat d’élite.
Certes, le Wild peut lui offrir huit ans, alors que Montréal ne pourrait offrir que sept. Mais Kaprizov n’a jamais été un joueur motivé uniquement par l’argent. Sinon, il serait resté dans la KHL. C’est un artiste. Un passionné. Il veut gagner. Il veut de la passion autour de lui. Et il veut, aussi, se sentir chez lui.
Avec Demidov, Konyushkov et Volokhin déjà dans bassin d'espoir montréalais, le CH serait la seule équipe de la LNH à offrir une micro-culture russe crédible, stable, encadrée. Ce ne sont pas des « passagers ». Ce sont des piliers potentiels.
Et ce sentiment ne passe pas inaperçu. Konyushkov lui-même, en entrevue, a souligné qu’à son arrivée, les vidéos de Demidov passaient en boucle dans le vestiaire. Il a vu, lui aussi, comment Montréal célèbre ses talents. Il a vu les réseaux sociaux exploser à chaque action d’Ivan. Il a compris.
Il serait naïf de croire que Kent Hughes n’a pas déjà considéré ce scénario. L’homme ne laisse rien au hasard. En 2024, il a mis la main sur Demidov. Et en 2025, il a fait tout ce qu’il fallait pour s’assurer que le camp de développement du CH soit le théâtre de la réunion russe.
Quand on observe le silence stratégique autour de Konyushkov – à qui personne n’a même félicité pour sa Coupe Petrov.
Ce que plusieurs ignorent, c’est que Bogdan Konyushkov a connu une fin de saison absolument inusitée, qui en dit long sur sa détermination… mais aussi sur les zones grises entourant sa relation avec le Canadien.
Après avoir été éliminé tôt en séries de la KHL avec le Torpedo de Nijni Novgorod, il a été rétrogradé volontairement dans la VHL, soit la ligue américaine du hockey russe, afin d’aider le Torpedo de Gorki, club-école de l’organisation, à remporter le championnat.
Et c’est exactement ce qu’il a fait : 13 points en 17 matchs éliminatoires, dont un marathon historique de 158 minutes contre Chelmet, dans lequel il a joué près d’une heure.
Pourtant, malgré cet exploit, il confie n’avoir reçu aucune communication directe ou félicitations de la part du CH. Aucun plan de développement personnalisé. Aucune mention officielle. Il a simplement reçu des vidéos d’un défenseur de la LNH en guise de référence.
Il se sent dans l’inconnu… mais tient bon. S’il participe au camp de développement cet été, c’est uniquement parce qu’il a enfin obtenu son passeport et reçu son visa pour le Canada. Et non parce qu’un plan concret l’y attend.
Voilà pourquoi ce camp représentera bien plus qu’un simple séjour estival pour lui : ce sera une audition capitale, une façon de forcer la main d’une organisation qui, jusqu’ici, semble hésiter à le considérer sérieusement.
On comprend que le CH joue le long terme. Il ne veut pas brusquer. Il observe. Il attend.
Mais il attend pour frapper fort.
Et si Kaprizov décidait de ne pas signer cet été? Si le Wild entrait dans la saison 2025-26 sans prolongation en poche? Le téléphone de Bill Guerin ne cesserait de sonner. Et celui de Pat Brisson, l’agent de Kaprizov, aussi.
Le CH pourrait-il être en pole position?
Il ne faut pas oublier que l’organisation n’a pas peur des gros coups. Elle a tenté Dubois. Elle a tenté Zegras. Mais ici, on parle d’un joueur top-5 LNH, en pleine possession de ses moyens, qui serait entouré d’un noyau jeune, russe, motivé, cohérent.
Konyushkov pourrait jouer dans le top-4 un jour selon certains médias russes. Volokhin pourrait devenir un gardien numéro 1 dans sa tête. Demidov sera probablement une vedette d’ici là.
Pourquoi Kaprizov dirait-il non?
Le Wild veut garder Kaprizov. Il est leur plan A, B et C. Mais l’absence de signature aujourd’hui est un signal d’alarme. Et pendant que le Minnesota s’épuise dans des séries sans lendemain, Montréal prépare quelque chose de plus grand.
Quelque chose de russe. Quelque chose de puissant. Quelque chose de planifié.
En 2026, si Kirill Kaprizov veut enfin jouer pour gagner, s’immerger dans une culture hockey passionnée, retrouver ses racines, et s’entourer de compatriotes aussi affamés que lui…
Alors, il n’aura qu’une seule vraie destination.
Le Centre Bell.