Joshua Roy en a vu de toutes les couleurs ces derniers mois.
Traité de sans-cœur pour son absence à une séance de signatures, qualifié de party boy pour ses anciennes fréquentations dans la maison d’Alexis Lafrenière, et accusé de se traîner les patins sur la glace, le jeune attaquant québécois a été la cible de critiques parfois injustes.
Pourtant, aujourd’hui, Roy tient sa revanche alors qu'il a été rappelé par le Canadien de Montréal. Il a su transformer les obstacles en carburant pour avancer, prouvant que son sérieux et son talent méritent une place au sein de la LNH.
Tout a commencé avec l’événement de signatures organisé par Universe Collectibles à Vaudreuil. Prévu de 14h30 à 15h30, l’absence non annoncée de Roy a laissé une soixantaine de fans déçus et sans explications.
L’organisateur, Francis Benoît, s’est senti floué et n’a pas manqué d’exprimer sa frustration :
« Malheureusement, Joshua a décidé de ne pas se présenter sans explication. Nous sommes vraiment désolés pour les jeunes fans. »
Rapidement, les rumeurs ont fusé, évoquant un manque de professionnalisme ou un oubli. Cependant, selon Olivier Fortier, agent de Roy, une clause contractuelle imposée par Upper Deck interdisait au joueur de participer à des séances d’autographes non approuvées.
Cette explication, bien que légitime, est arrivée trop tard, laissant l’incident entacher la réputation de Roy.
Pour comprendre Joshua Roy aujourd’hui, il faut regarder au-delà des critiques passées. Pendant longtemps, des rumeurs sur son comportement hors glace ont circulé.
Pourtant, selon une source proche (son colocataire), Roy a radicalement changé son mode de vie depuis plusieurs mois.
Fini les sorties nocturnes et les écarts alimentaires. Le jeune attaquant s’est imposé une discipline de fer, allant jusqu’à mesurer son pourcentage de gras et suivre un régime strict.
« Le gars n'est pas sorti au bar depuis plusieurs mois. Il sait que ce camp est crucial pour sa carrière », a confirmé un colocataire.
Ce sérieux s’est également reflété dans son attitude à Laval. Pascal Vincent, entraîneur-chef du Rocket, a salué son engagement :
« Joshua a une excellente attitude. Il possède les habiletés et le talent. Il faut juste s’assurer qu’il continue à grandir et progresser. »
Malgré ses efforts, Roy a débuté la saison dans la Ligue américaine, où il gagne seulement 80 000 $ par année, loin des 835 000 $ qu’il aurait touché dans la LNH s'il avait perçu son salaire de la grande ligue depuis le début de l'année.
Certes, Roy a reçu un bonus de 85 000 $ au début de la saison, mais cela ne suffit pas à compenser la perte énorme qu’il a subit en étant rétrogradé après le camp.
Pendant ce temps, des joueurs comme Alex Newhook, dont le rendement offensif laisse à désirer, empochent un salaire annuel de 2,9 millions de dollars.
Une situation qui fait grincer des dents, d’autant plus que Roy, malgré son talent évident, a été traité comme un simple espoir de second rang.
Pour certains, cette décision de Kent Hughes était une manière de responsabiliser Roy, en lui montrant que chaque détail compte, même hors de la glace.
La décision de Kent Hughes et de la direction du Canadien semble en effet claire : utiliser la situation financière de Roy comme levier pour influencer son comportement hors glace.
En tardant à le rappeler, malgré son comportement exemplaire, l’organisation lui a envoyé un message fort : le talent seul ne suffit pas, il faut une attitude irréprochable.
« C’est une manière de responsabiliser les jeunes joueurs, de leur montrer que leurs choix de vie ont des répercussions directes sur leur carrière et leur portefeuille », estime un proche du dossier.
Mais cette punition financière était-elle vraiment la bonne approche ?
Roy, qui a prouvé qu’il méritait une chance, pourrait voir sa confiance et sa motivation affectées par cette méthode sévère.
Joshua Roy n’est pas parfait, mais il est temps de reconnaître les progrès qu’il a faits. Les critiques sur son comportement passé sont injustifiées à l’aune de ses récents efforts.
S’il n’a pas encore retrouvé sa place dans la grande ligue, ce n’est qu’une question de temps avant qu’il force la main de l’organisation.
Roy mérite mieux, et surtout, il mérite d’être jugé sur son présent, pas sur un passé qui ne reflète plus la réalité. Si le Canadien de Montréal veut vraiment maximiser le potentiel de ce jeune talent, il était temps de lui donner l’opportunité qu’il a travaillée si dur pour mériter.
Car, au-delà des chiffres, Roy est prêt à prouver qu’il appartient à la LNH — et non à Laval.
La rondelle est dans son camp.