La revanche de Michel Bergeron envers Martin St-Louis donne des frissons dans le dos

La revanche de Michel Bergeron envers Martin St-Louis donne des frissons dans le dos

Par David Garel le 2025-01-31

Michel Bergeron l’a toujours affirmé : Patrick Roy aurait dû être l’entraîneur du Canadien de Montréal.

Et aujourd’hui, avec la montée fulgurante des Islanders sous les ordres de Roy et l’effondrement du CH sous Martin St-Louis, Bergeron jubile.

Sa prédiction s’avère exacte et il ne manque pas une occasion de le rappeler.

Après la cuisante défaite du Canadien contre le Wild du Minnesota, Martin St-Louis a cherché des explications, mais ses paroles sonnaient creux.

« Nous avons manqué de jus », a-t-il lâché en conférence de presse. 

« Nous avons patiné, nous avons essayé des choses, mais nous avons eu un manque d’énergie. »

Un aveu d’impuissance qui a immédiatement fait réagir.

Car ce manque de « juice », c’est exactement ce que Michel Bergeron reproche à St-Louis depuis des mois.

Il l’a toujours considéré comme un coach trop intellectuel, trop réfléchi, pas assez ancré dans l’intensité et le feu sacré nécessaire pour mener une équipe au succès.

Et alors que St-Louis se cherche encore, Patrick Roy lui, impose sa marque avec les Islanders.

Son équipe, considérée comme vieillissante, est en pleine ascension avec six victoires consécutives.

L’ADN de Roy commence à se faire sentir : un hockey structuré, intense, et surtout, une équipe qui ne lâche jamais.

Bergeron avait vu juste

Bergeron n’a jamais mâché ses mots sur St-Louis. Dès l’annonce de sa nomination, il avait prévenu que cette embauche était un pari risqué.

« Ce n’est pas un entraîneur de la LNH », répétait Bergeron sur les ondes de TVA Sports. 

« Il n’a jamais coaché au niveau professionnel et là, on lui donne le Canadien ? C’est une blague ! »

Et aujourd’hui, il ne se prive pas pour souligner que ses critiques étaient fondées. Il a toujours affirmé que St-Louis n’avait pas l’expérience pour affronter les tempêtes de la LNH et qu’il finirait par être dépassé par la situation.

De l’autre côté, Patrick Roy a su imposer sa patte dès son arrivée à Long Island. Il a remis de l’ordre dans une équipe qui semblait sans identité et il a redonné confiance à ses joueurs.

Il n’a pas cherché d’excuses, il a pris ses responsabilités et a imposé sa vision du hockey.

« Chaque jour est une opportunité d’être meilleur. Peu importe ce qui s’est passé la veille, aujourd’hui est une nouvelle chance », a confié Mathew Barzal à propos de Roy.

 « Il est direct, il est intense, mais surtout, il est honnête avec nous. »

Un discours que Bergeron aurait aimé entendre à Montréal.

Pendant ce temps, le CH plonge. Quatre défaites de suite, une équipe amorphe et un entraîneur qui cherche encore des réponses.

St-Louis tente de rassurer, mais ses propos ne convainquent plus personne.

« Nous avons perdu notre swagger », a-t-il admis après la défaite contre le Wild. 

« Nous devons le retrouver rapidement. »

Un constat inquiétant à ce stade de la saison. Pendant que Roy galvanise ses troupes, St-Louis semble être en mode survie.

Michel Bergeron, lui, savoure le moment. Il voit Patrick Roy prouver qu’il est un véritable coach de la LNH tandis que St-Louis est en train de perdre pied.

Il a toujours clamé que Roy était l’homme de la situation pour Montréal et aujourd’hui, de plus en plus de partisans commencent à le croire.

Quand on prend du recul et qu’on compare la situation des Islanders et du Canadien, une question troublante s’impose : qui a réellement le meilleur alignement sous la main ?

D’un côté, Patrick Roy doit composer avec une équipe vieillissante, un bassin d’espoirs désertique, un premier défenseur blessé (Noah Dobson) et un groupe qui, sur papier, n’a aucune chance de rivaliser avec les meilleures formations de la LNH.

Pourtant, Roy ne se plaint jamais. Il refuse de voir son équipe comme une cause perdue, il refuse de chercher des excuses. 

De l’autre, Martin St-Louis dispose d’une équipe jeune, dynamique, avec un avenir prometteur et un alignement qui, malgré ses failles, est bien plus équilibré que celui des Islanders.

Mais au lieu de s’élever dans l’adversité, il semble souvent multiplier les justifications au lieu d’amener ses joueurs à surmonter les difficultés.

Si le CH continue sur cette pente descendante et que les Islanders de Roy poursuivent leur irrésistible ascension, il ne serait pas surprenant d’entendre les partisans du Centre Bell scander le nom de Patrick Roy et réclamer son retour au bercail.

En attendant, Bergeron peut savourer sa revanche. Il a vu juste, et l’histoire lui donne raison. Pour l'instant.

Car il n’avait pas dit un mot quand le Canadien allait bien.

Pendant plusieurs semaines, le "Tigre" est resté silencieux, observant l’ascension du CH sous et de Martin St-Louis.

Mais voilà que les Canadiens plongent, enchaînant les contre-performances, et Bergeron a recommencé à rugir. Il s’acharne sur l’entraîneur montréalais au moindre faux pas, prêt à rappeler à tous qu’il n’a jamais cru en lui.

Dès le départ, Bergeron ne s’est pas caché : il voulait Patrick Roy comme entraîneur du Canadien. Il n’a cessé de répéter que St-Louis était trop inexpérimenté et qu’il finirait par être dépassé par la réalité impitoyable de la LNH.

"C’est quoi l’identité du Canadien?" rugissait-il sur les ondes de TVA Sports.

Le "Tigre" a toujours affirmé que l’approche de St-Louis, trop pédagogique et philosophe, ne pouvait pas fonctionner dans la LNH.

Il a répété que ce n’était pas un entraîneur, mais un animateur de pastorale, incapable d’imposer une structure à ses joueurs.

Après la dernière défaite humiliante du CH contre le Minnesota, Martin St-Louis s’est présenté devant les médias avec un discours qui commence à tanner ses détracteurs.

Le problème, c’est que ce n’est pas le CH qui manque de jus. C’est Martin St-Louis lui-même. On sent qu’il est épuisé, à court de solutions.

C'est lui qui a perdu son "swagger".

"Il faut arrêter de jouer à l’animateur de pastorale!" s’est-il exclamé.

"Ce n’est pas comme ça que tu gagnes dans la LNH! Il faut de la hargne, du caractère! Ce que je vois en ce moment, c’est une équipe molle, une équipe qui n’a pas d’identité!"

Bergeron le sait, il a toujours eu raison. Il le martèle depuis le début : St-Louis n’est pas un entraîneur fait pour gagner. Et avec la chute du CH, il voit son heure de gloire arriver.

L’ironie du sort, c’est que St-Louis était le favori pour le Jack Adams il y a quelques semaines. Il était vu comme l’entraîneur qui transformait une équipe jeune en réelle menace. Mais aujourd’hui? Il est en train de tout perdre.

Pendant que le CH s’effondre, Patrick Roy accumule les victoires avec les Islanders. Roy a trouvé le moyen de relancer son équipe, de lui redonner du caractère. Avec six victoires consécutives, les Islanders sont à deux doigts des séries éliminatoires.

Et aujourd’hui, c’est Roy qui est en train de voler le Jack Adams à St-Louis. Le monde du hockey commence à se poser des questions : qui a fait le meilleur travail? Qui a su transcender son équipe?

Bergeron doit en rire.

 "Je l’avais dit!" doit-il se dire.

Il a toujours su que Roy était un véritable entraîneur, un leader capable d’amener une équipe plus loin. Pendant que St-Louis cherche encore à comprendre pourquoi son équipe manque de "jus", Roy lui, fait gagner la sienne.

Avec la descente aux enfers du Canadien, Michel Bergeron sait que son combat contre Martin St-Louis est sur toutes les lèvres.

La fin de saison s’annonce cruciale. Si le CH continue de couler, la pression deviendra insoutenable pour St-Louis.

Et si les Islanders de Patrick Roy se qualifient pour les séries? Là, la discussion sur l’avenir de St-Louis à Montréal deviendra inévitable.

Bergeron attend ce moment avec impatience. Il n’a jamais dévié de sa position.

Et aujourd’hui, tout porte à croire qu’il aura le dernier mot.

C’est précisément là que la revanche de Michel Bergeron prend tout son sens. Il a toujours clamé que Patrick Roy était l’homme de la situation pour Montréal.

Il a toujours dénoncé le manque d'autorité de St-Louis, son approche trop douce, trop théorique.

Aujourd’hui, alors que Roy surpasse toutes les attentes avec si peu et que St-Louis semble perdre le contrôle avec beaucoup plus d’outils à sa disposition, le constat est glaçant.

Et si Michel Bergeron avait raison depuis le début ?

Et si Patrick Roy était le coach que Montréal attend depuis trop longtemps ?

Le simple fait d’y penser nous donne des frissons dans le dos.