Hier, lors de sa conférence, Martin St-Louis semblait épuisé. Les traits de son visage semblaient plus marqués, ses épaules semblaient un peu plus affaissées. Pourtant, malgré cette apparence de fatigue, il a tenu à rassurer les journalistes présents en affirmant qu'il n'avait pas perdu le moral.
Pour ceux qui le connaissent bien, notamment sa femme et ses enfants, cette fatigue apparente ne passe pas inaperçue.
En l'espace de seulement deux ans, ils ont pu constater à quel point le stress et les exigences du métier ont laissé leur empreinte sur l'ancienne star de la LNH. Martin St-Louis, multimillionnaire avec des avoirs estimés à plus de 60 millions de dollars, pourrait aisément se retirer et profiter d'une retraite paisible avec sa famille. Mais ce n'est pas dans sa nature.
La passion pour le hockey coule dans les veines de St-Louis. Depuis sa jeunesse, il a consacré sa vie à ce sport. En tant que joueur, il a gravi les échelons jusqu'à atteindre le sommet de la LNH.
« C’est un angle que j’ai pris pour enseigner. Être patient, c’est du temps. Mais que fais-tu avec le temps? Il faut être réaliste dans nos objectifs cette saison et c’est pour cette raison que je dis qu’il faut être patient, parce qu’on a beaucoup de jeunes joueurs dans notre équipe.» (crédit: TVA Sports)
«La progression de chaque joueur est différente. Ce qu’il faut comprendre, c’est que la durée pour y arriver n’est pas importante. Mais pendant que tu es patient avec la progression du joueur, tu dois être agressif avec le temps que tu as pour t’assurer que le joueur atteindra ses objectifs. Il faut être intense dans le temps.»
Mais sa passion pour le hockey ne s'est pas éteinte avec sa retraite de joueur. Au contraire, elle s'est transformée en un désir ardent de transmettre son savoir et son expérience aux générations futures.
C'est cette même passion qui l'a conduit à accepter le poste de coach avec le Canadien de Montréal, l'une des équipes les plus prestigieuses de la LNH, mais surtout, l'emploi le plus difficile au Québec.
«Si tu n’es pas capable d’aller chercher le plein potentiel d’un joueur, c’est la faute à qui? Au joueur? À l’entraîneur? Tu ne peux pas aider un joueur qui ne veut pas s’aider, mais le contraire est vrai."
"Tu peux décourager un joueur comme entraîneur. Alors il y a plein de choses qui sont importantes lorsque tu es dans ma position. Ce n’est pas seulement ce que tu enseignes, mais avec quel ton tu vas le faire ou encore quel est ton niveau de patience avec le joueur. Tout ça est important.»
Malgré les hauts et les bas de la saison, malgré les critiques et les pressions, St-Louis reste résolu à poursuivre sa mission avec détermination. Pour lui, le hockey est bien plus qu'un simple jeu. C'est une véritable vocation, un mode de vie.
Bien sûr, il sait que son engagement lui demande beaucoup. Les longues heures passées sur la glace, les voyages incessants, les responsabilités qui ne prennent jamais de pause, la distance avec sa famille...et surtout sa femme...
Tout cela laisse des traces. Mais pour St-Louis, l'essentiel réside dans la satisfaction de voir ses joueurs progresser, dans la passion qu'il partage avec son équipe à chaque match. C'est ce qui le pousse à continuer, malgré les difficultés.
Alors, même si ses proches peuvent s'inquiéter de le voir vieillir prématurément sous le poids des responsabilités, Martin St-Louis demeure convaincu qu'il fait ce qu'il aime, et c'est là l'essentiel.
Car pour lui, il n'y a rien de plus précieux que de vivre sa passion au quotidien, peu importe les sacrifices que cela peut exiger. Et c'est peut-être là le secret de sa résilience, de sa détermination à surmonter les obstacles, match après match.
Malgré une équipe digne de la ligue américaine...