Florian Xhekaj a décidé de défigurer Michael Pezzetta.
Le geste de l'ancien plombier du CH a été tellement sale.
La bagarre générale survenue vendredi soir à la Place Bell entre le Rocket de Laval et les Marlies de Torontto n’est pas née d’un accrochage banal, ni d’un regard de travers, mais d’une mise en échec dans l’angle mort, tardive, infligée à Marc Del Gaizo, un geste qui a immédiatement gelé l’aréna et fait basculer la soirée dans une autre dimension
À partir de ce moment précis, tout ce qui relevait du score (victoire de 5-2 de Laval), du classement ou même de la rivalité sportive est devenu secondaire. Il n’y avait plus de débat. Il n’y avait plus de calcul.
Il y avait une ligne qui venait d’être franchie, et Florian Xhekaj n’a pas hésité une fraction de seconde. Peu importait le fait que Michael Pezzetta soit un ami de longue date de son grand frère Arber, quelqu’un avec qui les liens existent hors glace:
À cet instant-là, l’amitié n’existait plus, parce que le code, lui, avait été violé, et quand le code est violé, la réponse est immédiate.
Xhekaj est entré dans ce combat pour régler quelque chose, pas pour faire un spectacle, pas pour amuser la galerie, mais pour signifier clairement que ce genre de geste n’est pas toléré, peu importe le chandail porté ou les relations personnelles.
La correction a été sévère. Et elle a laissé Michael Pezzetta marqué, physiquement et symboliquement, au point où la suite du match est devenue presque une "blackout total", tant le choc était encore évident dans les gradins.
Pour voir le combat en caméra rapproché, la vidéo nous donne la chair de poule:
FLORIAN XHEKAJ 🥊 MICHAEL PEZZETTA pic.twitter.com/boAEjTXonD
— Rocket de Laval (@RocketLaval) December 13, 2025
La mêlée qui a suivi, les bancs qui se vident, les inconduites, les pénalités massives, tout cela n’a fait que confirmer une chose : le Rocket n’acceptait pas ce qui venait de se produire, et Florian Xhekaj en a été l'électrochoc.
Dans un vestiaire, ce genre de réponse ne se discute pas. Elle est comprise. Elle est acceptée. Elle est même respectée. Parce qu’elle s’inscrit dans une logique très simple que tous les joueurs connaissent : certaines actions appellent une réaction immédiate, et ne pas répondre est parfois pire que répondre trop fort.
Mais une fois la poussière retombée, une fois les lumières éteintes et les vidéos partagées en boucle sur les réseaux sociaux, une autre réalité s’impose, plus inconfortable, plus silencieuse, et infiniment plus lourde.
Michael Pezzetta, au-delà du rôle qu’il a joué dans cette séquence précise, est un joueur qui traverse depuis des mois une spirale inquiétante, un lent glissement vers la retraite, où chaque combat devient une audition de trop, chaque mise en échec un pari supplémentaire avec son propre corps, et chaque humiliation publique un clou de plus dans le cercueil d’une carrière qui semblait pourtant portée par une énergie sincère et un amour réel du jeu.
Son parcours récent ressemble de plus en plus à celui de tant d’autres joueurs coincés dans ce rôle ingrat de combattant de dernier recours, où l’on te demande d’être prêt à tout donner sans jamais te garantir quoi que ce soit en retour.
Les ballottages, les rétrogradations, les contrats précaires, l’exposition médiatique cruelle, tout cela use un homme bien avant que le corps ne lâche complètement.
Et quand on ajoute à cela les coups répétés à la tête, les combats où l’on encaisse plus qu’on ne riposte, les soirs où l’on devient un symbole plutôt qu’un joueur, l’inquiétude devient légitime, non pas comme jugement, mais comme constat humain.
Personne ne peut regarder ce combat-là, puis revoir le parcours récent de Pezzetta, sans penser à sa famille, à ses proches, à ceux qui regardent ces images avec une boule dans la gorge, conscients que derrière le casque et le rôle se trouve un être humain qui paie un prix réel, cumulatif, souvent invisible jusqu’au jour où il devient impossible à ignorer.
Le hockey professionnel adore raconter des histoires de résilience, de courage, de sacrifice, mais il parle beaucoup moins des conséquences à long terme, des corps qui lâchent, des esprits qui s’effondrent, et des joueurs qui réalisent trop tard que leur valeur, aux yeux du système, était conditionnelle à leur capacité d’encaisser des coups au visage.
Ce qui s’est passé vendredi soir à Laval restera comme un moment de vérité , à la fois pour Florian Xhekaj, qui a démontré sans ambiguïté qu’il ne tolère aucune zone grise lorsqu’un coéquipier est mis en danger.
Le message à Kent Hughes et Jeff Gorton est puissant. Je suis un homme fort de luxe... et "NHL-ready".
Pour Michael Pezzetta, dont la trajectoire actuelle ressemble de plus en plus à celle d’un joueur que la ligue ne sait plus comment utiliser autrement que comme agneau scarifié.
Encore une fois, le plombier a été humilié aux poings. Au point de voir ses cicatrices, visibles et invisibles, et une question qui persiste longtemps après la fin du match : doit-on s'inquiéter pour la vie de Pezzetta?
Derrière chaque combat spectaculaire se cache souvent une détresse beaucoup plus silencieuse et laissent des traces bien au-delà de la sirène finale.
Pezzetta ne va pas bien. Et ce soir, quand il va se coucher dans son lit la face enflée... il va commencer à se dire que la fin approche...
