Transaction Montréal-Calgary: les informations de Maxim Lapierre frappent

Transaction Montréal-Calgary: les informations de Maxim Lapierre frappent

Par David Garel le 2025-10-22

Le nom de Nazem Kadri est sur toutes les lèvres à Montréal, alors que le CH affronte les Flames ce soir.

Depuis le début de l’été, son nom a été prononcé constamment dans l’entourage du CH. Et pourtant, malgré une volonté manifeste de venir jouer sous les projecteurs du Centre Bell, malgré un feu vert personnel donné à une transaction, malgré même une situation contractuelle plus avantageuse que celle de plusieurs autres centres disponibles, Kadri s’est buté à un mur : Kent Hughes n’a jamais mordu à l’hameçon.

Le directeur général du Canadien, prudent, méthodique, a refusé l’idée de faire de Kadri son deuxième centre. Même lorsque Calgary offrait de retenir une portion importante de son salaire. Même lorsque Kadri faisait savoir, par ses représentants, qu’il était prêt à venir à Montréal « demain matin ».

Inutile de rappeler que le Canadien de Montréal est l'équipe de son père... et celle de son enfance. La photo dit tout!

Et même lorsque les rumeurs ont circulé sur le fait qu’il avait déjà accepté l’idée d’être échangé, pourvu que ce soit au CH.

Rejeté par Kent Hughes, rejeté par une direction qui ne voulait pas d’un centre vétéran de 34 ans avec du caractère. Spécial, quand on pense à tout ce qu’on a reproché à cette équipe depuis deux ans.

Ce rejet a laissé des traces. Et aujourd’hui, avec la liste d’Équipe Canada pour le camp olympique de Milan 2026, c’est un second désaveu public que Kadri a encaissé.

Son nom n’y figure pas. 42 joueurs ont été invités. Pas lui. En réaction à la publication de la liste sur Instagram, Kadri a simplement commenté : « ??? ». Trois points d’interrogation. Une blessure d’ego. Une incompréhension.

Et pourtant, l’attaquant des Flames a récolté 67 points, dont 35 buts, en 82 matchs la saison dernière. Il a été l’un des seuls moteurs offensifs d’une équipe de Calgary en crise. Il a joué dur. Il a montré qu’il avait encore de l’essence dans le réservoir. Il n’en fallait pas plus pour relancer la rumeur qui refuse de mourir à Montréal : Nazem Kadri au Canadien, est-ce encore possible?

Le contexte a changé. Kadri n'a amassé que 4 maigres passes en 7 matchs, tout en affichant un différentiel de -7. Les Flames sont bons derniers dans la LNH et visent clairement Gavin McKenna.

Kadri vaut beaucoup moins qu'il ne valait cet été. Et son salaire de 7 M$ jusqu'en 2029 est raisonnable, surtout si les Flames retiennent une grosse partie.

Pendant ce temps, Kirby Dach, celui qu’on projetait comme le centre numéro deux du futur, peine à retrouver sa place dans l’alignement, entre blessure mineure et perte de confiance.

Il se fait démolir sur les réseaux sociaux. Il traîne le fardeau de sa fragilité chronique, de ses blessures successives, de ses performances en dents de scie. Et dans les coulisses, les Flames de Calgary le savent. Eux qui, selon plusieurs sources bien connectées, ont ciblé Dach comme une cible potentielle dans un échange… contre Kadri.

C’est dans ce climat d’incertitude qu’est survenue une déclaration qui fait beaucoup de bruit dans les médias québécois : celle de Maxime Lapierre. L’ancien du Canadien n’y est pas allé par quatre chemins : pour lui, Kadri est la solution évidente.

« Pour moi, c’est le joueur le plus réaliste à aller chercher. On parle beaucoup de Sidney Crosby, mais je ne comprends pas pourquoi on ne parle pas davantage de Nazem Kadri.

Calgary est dernier ou parmi les dernières équipes de la ligue. Kadri est un excellent centre. Il joue sur 200 pieds, il est physique, il a déjà évolué dans un marché canadien. Son contrat n’est pas si long ni si coûteux. Je pense qu’il serait parfait comme deuxième centre. »

Ce n’est pas une simple déclaration. Elle vient d’un gars qui connaît la dynamique montréalaise, qui sait ce que ça prend pour jouer ici, qui sent les mouvements de vestiaire.

Pour Lapierre, Kadri n’est pas seulement une bonne idée. C’est une évidence. Il incarne le centre numéro deux parfait : un joueur physique, fiable défensivement, expérimenté, qui a gagné une Coupe Stanley. Un gars qui en impose. Pas une jeune promesse. Pas une énigme physique. Un joueur établi, respecté, et surtout, disponible.

« Kadri n’est plus un centre numéro un, je suis totalement d’accord là-dessus. Mais s’il débarque à Montréal comme centre numéro deux, il va donner du fil à retordre à bien des équipes. »

« C’est un ancien des Knights de London, il a joué à Toronto, il a connu des entraîneurs durs, d’autres plus permissifs. Il a gagné la Coupe Stanley. Il a du respect dans la ligue. 

Le fait que Calgary soit au dernier rang de la LNH rend la chose encore plus plausible. Les Flames veulent reconstruire. Craig Conroy veut se départir de vétérans. Il veut accumuler des choix, des jeunes, du capital futur.

Il sait que Kadri a encore de la valeur. Et il voit le dossier Kirby Dach à Montréal : un jeune centre, en difficulté, qui pourrait bénéficier d’un changement de décor.

Calgary le surveille attentivement. Montréal, de son côté, ne ferme pas complètement la porte. Mais ce qui freine tout pour l’instant, c’est que Kent Hughes garde ses cartes pour Sidney Crosby. 

Car oui, selon les informations que nous avons reçues, le CH croit encore pouvoir convaincre Pittsburgh de lui céder Crosby dans une transaction choc à la date limite. Et c’est pour ça que Kadri n’est pas encore ici. 

C’est donc une drôle de situation pour le CH : Kadri est plus disponible que jamais, le Canadien aurait besoin d’un deuxième centre stable, mais l’ombre de Crosby bloque tout.

Et pendant ce temps, les partisans, eux, n’ont jamais cessé de croire que Kadri serait un « fit » parfait ici. Pas juste pour sa production, mais pour son identité. Sa hargne. Son intensité. Son ADN canadien.

Ajoutons à cela un dernier détail : Kadri ne coûte plus si cher. Son contrat de 7 M$ peut être réduit à 5 M$ ou même 4,2 M$ si les Flames retiennent du salaire, ce qu’ils sont prêts à faire. Et il n’a plus que quatre ans à son contrat. Ce n’est pas une prison. C’est une stabilité raisonnable pour un joueur de son calibre.

Alors oui, peut-être que Kent Hughes a eu raison d’être patient. Peut-être que Kadri n’était pas la priorité. Mais à un moment donné, les bonnes occasions frappent deux fois. Et cette fois-ci, la porte ne sera peut-être pas aussi ouverte que l’été dernier.

Parce que Nazem Kadri, malgré son âge, a encore du feu. Et il n’attend que ça : le moment de montrer au Canadien qu’ils ont eu tort de le rejeter cet été.