On pensait que Norman Flynn avait atteint le fond. Mais hier soir, en direct à L’Antichambre sur RDS, il a trouvé une pelle et s’est mis à creuser.
Devant les caméras, avec son aplomb habituel, Flynn a déclaré que Nick Suzuki ne mérite pas de faire partie d’Équipe Canada aux prochains Jeux olympiques.
La raison?
« Il n’est pas assez bon défensivement », a-t-il lancé.
Et qui devrait le remplacer selon lui? Claude Giroux.
On ne vous niaise pass. Oui, Claude Giroux, 37 ans, proche d'être fini... à la corde...
Ce jugement, tombé comme un cheveu sur la soupe, a immédiatement suscité l’indignation. Car Suzuki, non seulement est l’un des meilleurs attaquants à 5 contre 5 du pays, mais il excelle en désavantage numérique, trône dans le top des meilleurs centres sur les mises en jeu, et est devenu le cœur et l’âme du Canadien de Montréal, en pleine ascension.
Plus encore, il est la favori pour remporter le trophée Calder au moment où l'on se parle.
Misère. Une autre déclaration grotesque, qui s’ajoute à une longue série.
Il faut dire que la carrière médiatique du pauvre Flynn est truffée de boulettes.
Cette nouvelle sortie douteuse s’ajoute à un palmarès d’erreurs surréalistes qui auraient ruiné n’importe quelle carrière dans n’importe quel autre média.
Il y a quelques années, Flynn proposait d’échanger Nick Suzuki pour Wayne Simmonds, un vétéran au crépuscule de sa carrière, qui a pris sa retraite peu de temps après.
En 2020., il proposait aussi d’envoyer Cole Caufield au New Jersey en retour de Kyle Palmieri, un autre joueur vieillissant, en perte de vitesse.
Et que dire de son chef-d’œuvre : échanger Juraj Slafkovsky pour Pierre-Luc Dubois (alors qu'il était à Winnipeg), un « dieu » déchu à Montréal, aujourd’hui vu comme l’un des contrats les plus toxiques de la LNH.
À cela s’ajoutent des moments de confusion totale : comme la fois où Flynn parlait de Jeff Petry comme s’il jouait encore pour le Canadien, alors que Petry avait été échangé à Détroit des mois auparavant.
Ou encore la fois où il confondait la ligne bleue avec la ligne rouge, en direct.
Chaque semaine, ses analyses sont décortiquées et moquées sur les réseaux sociaux. Il est devenu le clown du Québec. Le public rit. Mais il grince aussi des dents.
Le problème n’est pas seulement Norman Flynn. Le problème, c’est RDS, qui continue de lui offrir du temps d’antenne, malgré l’érosion continue de sa crédibilité.
Alors que les amateurs réclament des voix jeunes, connectées, capables de parler du hockey de 2025 avec le langage de 2025, RDS s’entête à recycler des opinions de 1998.
Flynn en est la tête d’affiche, mais il n’est pas le seul. Benoît Brunet, Gaston Therrien, Guy Carbonneau et compagnie représentent une génération d’anciens joueurs et entraîneurs qui n’ont jamais su s’adapter à la nouvelle réalité du jeu.
Malgré les pétitions du public. Malgré les insultes, les montages, les moqueries, Flynn continue d’apparaître semaine après semaine. Et ce, dans un contexte où RDS perd des parts de marché, perd des millions de dollars, et perd surtout l’attention de la jeune génération.
Hier soir, Norman Flynn a commis l'irréparable: affirmer que Claude Giroux devrait représenter le Canada aux Jeux olympiques plutôt que Nick Suzuki, est une faute grave qui mériterait un congédiement.
Au moins, s'il avait mentionné le nom de Connor Bedard ou Macklin Celebrini ou de Robert Thomas. C’est la dernière preuve qu’il ne suit plus la LNH. Et que ses analyses appartiennent à un autre siècle.
Mais tant que RDS lui tendra le micro, c’est toute la crédibilité du réseau qui s’effondre à chaque mot. Flynn n’est plus un analyste. Il est devenu un personnage de parodie.
Et le fait qu’il reste en poste, après tant d’erreurs, est le plus grand échec de la direction du Réseau des Sports.
Dans un Québec où les plateformes numériques fourmillent de talents jeunes, de voix compétentes, de journalistes passionnés capables de parler du hockey moderne avec précision, profondeur et intelligence, RDS préfère faire du surplace.
Il ne s’agit plus d’un simple retard ou d’un manque de flair. Il s’agit d’un refus assumé de laisser la place à la nouvelle génération, à ceux qui n’ont pas joué dans les années 90 ou qui ont entraîné des équipes junior de bas-étage.
RDS est devenu un club fermé, où l’on protège les anciens au détriment de l’avenir. Peu importe les critiques. Peu importe la lassitude du public. Peu importe la qualité du contenu disponible ailleurs.
On s’accroche à des figures épuisées, non pas parce qu’elles sont encore pertinentes, mais parce qu’elles font partie du décor. Parce qu’elles ont leur chaise. Parce qu’on les connaît.
RDS ferme la porte aux jeunes journalistes et préfère garder des analystes fatigués plutôt que d’investir dans des talents prometteurs. Au nom du Country-Club des "has been".
Cette peur de bousculer la hiérarchie interne a fini par lui coûter ce qu’il lui reste : la confiance de son public.
Parce qu’à force de faire la sourde oreille, les gens ont fini par boycotter RDS. Les cotes d'écoute sont en chute libre.
Et ça, ni Gaston Therrien, ni Benoît Brunet, ni même Norman Flynn ne pourront l’arrêter.
