Pas de pitié dans le studio du 98,5 Sports: Éric Duhaime vise Kent Hughes

Pas de pitié dans le studio du 98,5 Sports: Éric Duhaime vise Kent Hughes

Par David Garel le 2024-10-05

Éric Duhaime a fait trembler les murs du 98,5 FM vendredi, comme à son habitude, en ne ménageant personne.

Invité par Mario Langlois dans le cadre du segment Ça sent la coupe, le chef du Parti conservateur du Québec n’a pas pris de gants blancs pour s’en prendre à Kent Hughes, Jeff Gorton et surtout au gouvernement Legault pour la fameuse subvention de 7 millions de dollars des Kings de Los Angeles.

Sans surprise, Duhaime a encore démontré son talent pour jeter de l’huile sur le feu, et franchement, ça fait du bien de voir quelqu'un remettre les pendules à l’heure.

Dès les premières minutes de l’entrevue, Duhaime a clairement fait la distinction entre son amour pour le hockey et la gestion financière douteuse qui entoure l’accueil des Kings à Québec.

« J'ai été le premier à sortir pour dire que ça n'avait pas de bon sens, la subvention aux Kings de Los Angeles », lance-t-il d’entrée de jeu sur les ondes du 98,5 FM.

Et on ne peut qu'être d'accord avec lui. Pourquoi le gouvernement du Québec devrait-il dépenser des millions pour que des millionnaires américains dorment dans des suites de luxe au Château Frontenac?

Duhaime ne se contente pas de chiâler contre la subvention, il milite en parallèle pour le retour des Nordiques, ce qui ajoute encore plus de poids à ses critiques.

Il est pro-hockey, mais pas pro-gaspillage d’argent public.

Et là, il n’y va pas de doutes quand il parle de l’absence d’une équipe à Québec.

« C’est un marché de hockey, Québec. Vous avez vu ça hier? Un match hors concours avec autant d’ambiance, une foule aussi enthousiaste, ça n’arrive nulle part ailleurs en Amérique du Nord! »

Là-dessus, difficile de ne pas lui donner raison. Il y a toujours cette frustration grandissante dans la Vieille Capitale, celle d’avoir tout fait pour prouver à la LNH que Québec mérite son équipe, mais de se faire constamment snober.

« On s’est toujours fait regarder de haut », ajoute-t-il, avec cette colère résignée qui résonne auprès de bien des partisans.

«C'est sûr qu'on a fait beaucoup d'efforts dans le passé. On a fait la marche bleue, on a fait la Nordiques Nation, on a fait plein d'affaires pour prouver qu'on était une ville de hockey aux yeux de la Ligue nationale."

"Puis on se fait envoyer promener. Je ne pense pas que les deux matchs contre les Kings vont nécessairement changer quoi que ce soit. Gary Bettman n'était même pas là. Certains d'entre nous, on est comme résignés par rapport à ça.»

Et quand il en vient à parler du Canadien de Montréal, Duhaime se permet une autre claque bien sentie. Selon lui, si Québec avait une équipe, le CH ne pourrait plus se reposer sur ses lauriers.

« Ce qui manque au Canadien, c’est de la concurrence », clame-t-il dans pitié.

« Si on avait une équipe à Québec, il y aurait plus de joueurs québécois au Canadien, et surtout, il y aurait une vraie urgence de reconstruction. »

Là où Kent Hughes et Jeff Gorton prennent leur temps, trop de temps selon Duhaime, c’est parce qu'ils savent qu'ils ont un public soumis.

Peu importe si l’équipe est bonne ou mauvaise, les partisans continuent d’acheter des billets. Et Duhaime n’a pas tort : l'équipe de direction à Montréal est beaucoup trop confortable.

«L'urgence de reconstruction serait pas mal plus sévère qu'il y en a une présentement. Parce qu'on a un marché captif.»

Peut-être que l’arrivée d’une équipe rivale à Québec mettrait un peu de pression sur le Canadien pour vraiment performer.

Mais là où Duhaime brille vraiment, c’est quand il parle de l’aspect financier de toute cette saga.

« Je n’aime pas les subventions », dit-il, en réaffirmant son opposition au mélange entre le sport et la politique.

« Le sport, c’est une business, ça n’a pas à être financé par l’argent public. »

Et on ne peut que s’incliner devant cette logique cinglante, mais tellement vraie. Pourquoi des milliardaires comme les propriétaires des Kings devraient-ils recevoir des millions des contribuables québécois pour venir jouer deux petits matchs de présaison et aller se la couler douce au Château Frontenac?

Et Duhaime ne s’arrête pas là : « Je suis contre les subventions, que ce soit pour les Kings ou pour Northvolt », poursuit-il, rappelant sa position de conservateur fiscal.

En d'autres termes, l'argent public devrait être mieux utilisé, et certainement pas pour remplir les poches d’entreprises milliardaires qui n’ont pas vraiment besoin d’aide.

Alors, est-ce que Duhaime exagère? Peut-être un peu, mais on ne peut s’empêcher de penser qu’il met le doigt là où ça fait mal.

La subvention des Kings, c’est du n’importe quoi. Et son idée qu’une équipe à Québec secouerait le Canadien de Montréal, franchement, elle mérite d’être écoutée.

Le retour des Nordiques pourrait bien être la solution miracle pour injecter un peu de vie dans le marché québécois et faire sortir le Canadien de son confort.

En attendant, Duhaime, lui, continue de faire ce qu'il fait de mieux : taper là où ça fait mal, sans se soucier des sensibilités.

Et qu’on l’aime ou qu’on le déteste, il faut reconnaître qu’il a un don pour brasser les choses.

Chapeau!