Propos inacceptables de Louis Morissette: Jakub Dobes ne mérite pas ce traitement

Propos inacceptables de Louis Morissette: Jakub Dobes ne mérite pas ce traitement

Par David Garel le 2025-05-13

Louis Morissette a encore frappé. Et cette fois, sa cible, c’est Jakob Dobes.

Oui, Jakob Dobes. Le même jeune gardien qui, appelé en renfort en pleine tempête, a réussi à maintenir le Canadien à flot quand tout s’effondrait.

Le même Dobes qui a porté l’organisation sur ses épaules durant une séquence cruciale, sans flancher. Mais pour Morissette, rien de tout cela ne compte.

Tout ce qui compte, c’est sa croisade personnelle contre les joueurs du Canadien de Montréal.

Sur son balado "La Poire et le Fromage", Morissette a dérapé. En compagnie de José Théodore, son propre beau-frère, il a carrément prédit la fin de carrière de Dobes dans la LNH.

"J'ai appelé un chum. Dans deux ans, il est plus dans la ligue," a-t-il lâché, froidement.

Il n’y a pas de doute : on parle ici d’un jugement expéditif, réducteur et gratuit. Et Morissette en a beurré épais.

« Des fois, il fait 12 games, les gens virent fous : “As-tu vu la save ? As-tu vu la save ?” Il avait juste à moins bouger, il l’avait dans le chest. »

Comme si tout le parcours, tout le travail, toute l'énergie d’un jeune homme de 22 ans ne valaient rien.

« C’est pas un gardien. Il a l’air de rien, mais il est à la bonne place. Il n’a pas de chest. »

Morissette, avec la même fougue qu’il avait autrefois réservée à Lane Hutson et Nick Suzuki, a découpé Dobes en morceaux. Il a ridiculisé son style de jeu, son positionnement, sa technique.

"Il est gros. Il est gros. Il est plus gros que gros," a-t-il moqué, en parlant du gabarit du gardien tchèque. Il l’a accusé de prendre des risques inutiles.

"Il fait un 360, il fait des jeux spectaculaires, il fait un show de patinage artistique… mais il ne fait pas l’arrêt."

« Il gagne le match, oui… mais je vois des risques inutiles pour un professionnel. »

« Si je le vois, le coach qui passe quatre mois avec, il le voit. Pis il est encore pareil ? »

Et pourtant. Jacob Dobes a gagné des matchs. Il a tenu le fort pendant que Samuel Montembeault soignait ses blessures. Il a répondu présent alors que Cayden Primeau se faisait encore une fois secouer comme une feuille d’automne.

Dobes a été calme, solide, discipliné. Et surtout, il n’a jamais flanché devant la pression médiatique, devant les attentes démesurées. Il n’a pas mérité cette attaque sournoise.

Mais c’est la signature de Louis Morissette : la démolition publique. Il avait déjà parlé de Lane Hutson comme d’un "gadget player".

Il avait ri de son physique, de son tir. Il avait osé dire : "Il a une shot de Bantam A. S’il prend 15-20 livres, il va ramer. Il n’a pas fini de ramer, le rameur."

Puis il s’est attaqué à Nick Suzuki. Il a comparé ceux qui croient en Suzuki à des fans délirants sur Facebook. Il a dit :

"Après 300 matchs, Suzuki a un point de plus que Maurice Richard... et là, on veut mettre Suzuki et Maurice dans la même phrase? Ça me rend dingue."

Et aujourd’hui, c’est Dobes. Sans aucune pitié. Et ce, même si José Théodore était juste à côté de lui, tentant tant bien que mal de modérer le ton.

Mais rien n’y faisait : Morissette était déjà en croisade. Il en avait assez. Assez qu’on le contredise, assez que les fans du CH le remettent en question. Il voulait frapper. Il a frappé Dobes.

Il faut se poser une question simple : pourquoi ? Pourquoi s’acharner sur un jeune comme Jacob Dobes ? Qu’a-t-il fait pour mériter pareille dégradation publique ?

Le gars est allé à Laval, a gardé la tête haute, a travaillé fort. Il a pris le filet du Rocket sans se plaindre, puis est monté avec le CH sans jamais flancher. Il a livré la marchandise. Non, il n’est pas parfait. Mais qui l’est, à 22 ans ?

Ce qui est révoltant, c’est l’attitude de supériorité de Morissette. Cette façon de parler des jeunes joueurs du CH comme s’il était l’oracle infaillible.

Cette façon de les détruire dans l’espoir de "remettre les pendules à l’heure". Mais au final, on ne parle pas d’analyse. On parle d’acharnement. On parle de cruauté gratuite.

Et c’est cette même cruauté que les fans du CH ne digèrent plus. Sur les réseaux sociaux, c’est la colère. Partout, les commentaires fusent.

"Dobes est jeune. Il mérite du temps." "Il nous a sauvés quand plus personne n’y croyait."

"C’est quoi le but, Louis ? Faire du clic sur le dos d’un jeune gardien ?"

Et au fond, c’est ça. Morissette veut provoquer. Il veut faire réagir. Mais il ne se rend pas compte qu’il creuse sa propre tombe médiatique.

À force d’envoyer les joueurs du CH sous l’autobus, il s’est mis à dos une bonne partie du Québec. Il a tourné le dos à la fierté locale. Il a oublié ce qu’incarne le Canadien : le courage, le travail, la deuxième chance.

Aujourd’hui, c’est Jacob Dobes. Demain, qui ? Jacon Fowler ? David Reinbacher ? 

On commence à connaître le modus operandi. Morissette attaque. Il ridiculise. Il se justifie par des "je l’ai vu, j’ai appelé un chum, je connais ça".

Et quand on le confronte, il recule. Il parle de blagues mal comprises. De montages hors contexte. Mais la réalité, c’est que ses attaques sont préméditées, calculées.

Le problème, c’est qu’à force de s’en prendre à tout le monde, il se retrouve seul. Même son beau-frère, José Théodore, commence à le regarder de travers.

Et pendant ce temps, Dobes garde le silence. Il s’entraîne. Il se bat. Il ne répond pas. Il garde. Il se relève. Il mérite notre respect.

Louis Morissette peut bien prédire sa fin dans deux ans. Mais ce qu’il ne comprend pas, c’est que ce n’est pas lui qui écrit l’histoire.

Jakob Dobes, lui, est en train de l’écrire. Un arrêt à la fois.