C’est à se demander si certains chroniqueurs du Journal de Montréal n’ont pas un agenda caché pour saboter le Grand Prix du Canada.
Parce que si l’objectif était de nuire à l’un des seuls événements internationaux encore capables de faire rayonner Montréal, on ne s’y prendrait pas autrement.
Après les embûches plantées par Valérie Plante et son administration, après les menaces d’un déménagement à Toronto, après la grève de la STM qui plane comme une épée de Damoclès, voilà maintenant que le feu est mis aux poudres par ceux-là mêmes qui devraient défendre l’un des derniers fleurons de notre métropole.
Jean-Nicolas Blanchet commence par une question faussement candide :
« Pourquoi le Grand Prix reste-t-il à Montréal s’il semble déranger autant? »
Blanchet se demande pourquoi le Grand Prix reste à Montréal s’il dérange tant de gens. Il évoque Bahreïn, l’Arabie saoudite, l’Azerbaïdjan, des régimes autoritaires où les droits humains sont bafoués
Puis il enchaîne une série de comparaisons absurdes, comme si Montréal, en accueillant une course automobile, devenait une dictature.
Sérieusement? On devrait renoncer au Grand Prix parce que dans d’autres pays, des opposants sont emprisonnés? C’est ça, la logique?
Doit-on vraiment rappeler que la F1 ne choisit pas ses villes d’accueil sur la base de leur perfection morale? Si c’était le cas, il n’y aurait probablement aucune course. Et Montréal, justement, est l’un des rares endroits au monde où le Grand Prix réussit à concilier attractivité populaire, retombées économiques et ambiance festive.
Comparer Montréal à un régime monarchique autoritaire, c’est non seulement grotesque, c’est insultant. Montréal n’est pas Bahreïn. La démocratie québécoise n’est pas la dictature saoudienne. Mais apparemment, l’indignation sélective est à la mode.
Et bien sûr, dans la foulée, on saute à pieds joints dans tous les clichés imaginables : « drogue à ciel ouvert », « vieilles croûtes qui paient des filles comme des steaks », « exploitation », « capitalisme », « bruit », « g-strings », « congestion », « travaux ».
Montréal serait le théâtre de toutes les perversions occidentales et le Grand Prix en est le grand coupable.
Montréal serait devenue le centre névralgique de toutes les horreurs du monde… pendant trois jours. S’il fallait interdire tous les événements populaires où il y a du monde et des excès, on annulerait aussi les festivals de musique, les bars du Vieux-Port et les mariages.
Et comme si ce n’était pas suffisant, voilà que Maria Mourani, encore dans le Journal de Montréal, entre dans l’arène avec une charge frontale, reprenant le même discours qu’en 2012 : le Grand Prix est un « eldorado pour les proxénètes », un « fléau », une « machine à broyer des vies ».
Des mots d’une violence inouïe. Et pourtant, aucune nuance. Aucune distinction entre l’événement sportif, les retombées économiques qu’il génère, les familles qui y assistent, les fans qui économisent toute l’année pour vivre cette expérience avec leur enfant. Non, tout est jeté dans le même sac : Grand Prix = exploitation humaine.
Maria Mourani et vieux combat recyclé commencent à nous taper sur les nerfs. Son message est bien rodé. Elle le martèle depuis 20 ans. Mais en 2025, elle le ressuscite pour mieux frapper alors que le climat est déjà fragilisé.
Oui, la traite humaine existe. Oui, la prostitution est un fléau. Mais pourquoi uniquement en parler à l’approche du Grand Prix?
Pourquoi ce silence le reste de l’année? Pourquoi cette campagne ciblée, cette obsession à diaboliser un événement, plutôt que de s’attaquer à l’industrie toute entière, toute l’année?
Mais la cerise sur le sundae, il vient quand Blanchet ose comparer les critiques du Grand Prix à un acte de résistance digne de David contre Goliath.
Ah bon? Ceux qui vomissent sur un des rares événements capables de générer des centaines de millions pour Montréal, ce sont des héros?
Ceux qui crachent sur la F1, sur les restaurateurs de la rue Crescent, sur les employés saisonniers, sur les chauffeurs de taxi, sur les hôteliers, ce sont des combattants de la liberté?
Pendant que des milliers de travailleurs dépendent de cet événement pour remplir leur année, certains chroniqueurs se pavanent dans leurs colonnes en jouant les révolutionnaires de salon.
Le Grand Prix n’est pas parfait. Personne ne prétend le contraire. Mais à force de tirer à boulets rouges sur un événement qui tient encore Montréal à bout de bras, on risque de tout perdre.
Est-ce que ces chroniqueurs veulent que ça parte? Est-ce qu’ils rêvent de voir Toronto nous voler le Grand Prix, pendant qu’on continue de se flageller à coups de vertus mal placées?
Il faut le dire : si le Grand Prix était organisé par Québec, on l’encenserait. Mais parce que c’est Montréal, parce que c’est gros, parce que c’est populaire, alors ça dérange.
La vraie honte, ce ne sont pas les moteurs qui ronronnent pendant trois jours. Ce ne sont pas les bolides, ni les fans, ni les touristes.
La vraie honte, c’est cette mentalité toxique qui ne sait plus reconnaître la valeur d’un événement, qui préfère le condamner au nom d’un snobisme moral mal digéré.
Le Grand Prix n’a pas besoin de plus d’ennemis : il en a déjà assez à l’Hôtel de Ville. Alors, s’il vous plaît, chers chroniqueurs : gardez vos sermons pour les dictatures. Et laissez Montréal respirer.
Valérie Plante, elle, ne fait rien pour calmer le jeu. Au contraire, elle l’attise. L’an dernier, elle a saboté les installations du Grand Prix avec sa guerre aux terrasses et sa gestion calamiteuse des accès.
Dès que la mairesse a une opportunité historique de saboter le Grand Prix pour de bon, elle le fait les yeux fermés.
Ajoutons à cela la passivité complice de certains médias et la complaisance idéologique de plusieurs chroniqueurs qui, au lieu de défendre un événement qui génère des centaines de millions de dollars en retombées, préfèrent s’ériger en juges moraux de pacotille.
Et pendant ce temps, la réalité, la vraie, continue : des restaurateurs qui survivent grâce à ces trois jours, des hôteliers qui comblent leur année avec ce week-end, des familles qui économisent des mois pour acheter un billet et offrir ce rêve à leurs enfants.
Mais à Montréal, il faut croire qu’on aime se tirer dans le pied.
On préfère écouter les prédicateurs du mal, les militants autoproclamés de la pureté morale, ceux qui se nourrissent de catastrophisme et d’indignation fabriquée.
Et on ne s’étonnera pas quand Liberty Media, lassée, pliera bagage. À la place des propriétaires de la F1, on serait tanné comme jamais.
Alors il faudra vivre avec les conséquences. Il faudra assumer d’avoir laissé les chroniqueurs éteindre la flamme d’un événement mythique.
Il faudra accepter de voir Toronto ou n’importe quelle autre ville rafler ce joyau. Et il faudra un jour se rappeler avec honte que Montréal, cette ville autrefois vibrante, a laissé partir son dernier grand événement international... sous les applaudissements de ses propres chroniqueurs.
La honte...