Scandale à New York: la saga Brady Tkachuk va trop loin

Scandale à New York: la saga Brady Tkachuk va trop loin

Par Marc-André Dubois le 2024-12-09

Le torchon brûle entre les Sénateurs d’Ottawa et les Rangers de New York.

Dans une déclaration fracassante accordée à Pierre LeBrun de TSN, Michael Andlauer, propriétaire des Sénateurs, a accusé l’état-major des Rangers de « manipulation douce » (soft tampering) concernant leur supposé intérêt pour le capitaine Brady Tkachuk.

Ce nouvel épisode, survenu dans les heures précédant l’échange de Jacob Trouba aux Ducks d’Anaheim, prouve des tensions grandissantes entre les deux organisations.

Et Andlauer ne s’est pas gêné pour vider son sac.

Tout a commencé avec un article du New York Post, dans lequel le journaliste Larry Brooks a laissé entendre que les Rangers visaient Brady Tkachuk pour redynamiser leur alignement.

La rumeur, relayée à travers la LNH, a provoqué un tollé, bien qu’elle ait été démentie rapidement par des "insiders" comme Pierre LeBrun et Darren Dreger.

Pour Andlauer, cette rumeur n’est pas une simple coïncidence. Il estime que les Rangers, sous prétexte d’explorer le marché pour Jacob Trouba, ont volontairement utilisé le nom de Tkachuk pour déstabiliser son organisation.

« Chaque fois que le nom de Brady Tkachuk apparaît dans une rumeur, cela crée un cirque médiatique inutile.

Nous avons réitéré à maintes reprises qu’il n’est pas disponible, mais il semble que certaines équipes préfèrent semer le chaos plutôt que de respecter les règles », a-t-il déclaré.

Andlauer a été cinglant, accusant les Rangers d’avoir franchi une ligne rouge avec cette rumeur. Il a qualifié cette tactique de « manipulation douce » et a souligné que ce n’était pas la première fois que son organisation devait éteindre des feux liés à Tkachuk.

« Depuis que j’ai acquis cette équipe, c’est la troisième fois que je dois gérer un tel cirque médiatique autour de notre capitaine. C’est inacceptable. Si certaines organisations ne peuvent pas négocier honnêtement, elles n’ont pas leur place dans cette ligue », a-t-il lancé, visiblement en furie.

Les Rangers de New York n’ont pas tardé à réagir. Dans un communiqué cinglant, l’organisation a qualifié les accusations d’Andlauer d’« irresponsables » et a annoncé son intention de porter l’affaire devant le bureau du commissaire.

« Les propos de M. Andlauer sont non seulement infondés, mais ils nuisent également à l’intégrité de nos opérations. Nous allons demander à la LNH de prendre les mesures nécessaires pour rétablir les faits », peut-on lire dans le communiqué.

Ce conflit n’aurait jamais pris une telle ampleur sans l’ombre persistante de Jacob Trouba. Le défenseur, échangé aux Ducks d’Anaheim, a lui-même dénoncé la manière dont il a été traité par les Rangers, affirmant avoir été forcé de choisir entre accepter un échange ou subir l’humiliation du ballottage.

« Hier matin, on m’a dit : accepte cet échange ou tu ne joueras pas. Ensuite, c’était : accepte cet échange ou tu seras soumis au ballottage. Finalement, j’ai choisi Anaheim parce que c’était l’option la moins pire pour moi », a-t-il révélé.

Les propos de Trouba prouvent la gestion brutale de la part de Chris Drury, qui semble prêt à tout pour redresser la barre à New York, quitte à manipuler les rumeurs pour déstabiliser d’autres équipes.

Pour Andlauer, cette saga dépasse le simple cadre des rumeurs. Elle montre un problème plus large : les limites floues entre les négociations honnêtes et les tactiques douteuses dans la LNH.

Ce conflit survient à un moment critique pour les Sénateurs, qui cherchent à redorer leur réputation après une série de controverses, incluant le départ de Pierre Dorion et les sanctions imposées par la LNH pour l’affaire Evgenii Dadonov.

Si Andlauer a montré qu’il n’avait pas peur de se défendre, cette situation pourrait marquer un tournant dans sa relation avec ses homologues de la LNH.

Les Sénateurs, souvent perçus comme une petite organisation dans un marché secondaire, semblent prêts à se battre pour leur crédibilité.

L’affaire Trouba-Tkachuk est un exemple frappant des dessous peu reluisants de la LNH. Pour les Rangers, elle illustre une stratégie désespérée pour sauver une saison en péril.

Pour les Sénateurs, elle représente une nouvelle bataille dans leur quête de respectabilité.

Quant à Brady Tkachuk, cette saga rappelle l’importance de son rôle à Ottawa. Si les rumeurs ne cessent de circuler autour de lui, c’est parce qu’il incarne l’avenir des Sénateurs.

Et tant qu’il sera au centre des discussions, Michael Andlauer devra continuer à jouer les pompiers de service.

La « manipulation douce », ou soft tampering, est une tactique non officielle où des équipes expriment subtilement leur intérêt pour un joueur sous contrat dans une autre organisation.

Bien que difficile à prouver, cette pratique crée des turbulences inutiles, comme le souligne Andlauer :

« La ligue doit être plus stricte. Ces insinuations et fuites dans les médias ne devraient pas avoir leur place dans un sport professionnel. »

Andlauer compte soulever cette question avec le commissaire Gary Bettman lors des réunions en Floride. La ligue a d’ailleurs rappelé les règles strictes sur le tampering lors de la réunion des directeurs généraux en novembre.

Les propos d’Andlauer et la réponse des Rangers montrent une chose : la tension est palpable entre les deux organisations.

Si les accusations de manipulation douce se confirment, cela pourrait avoir des conséquences significatives pour les Rangers, que ce soit sous forme d’amendes ou d’autres sanctions.

« Nous sommes dans une ligue qui prône l’intégrité et le respect des règles. Il est temps que la LNH agisse pour protéger ses équipes et ses joueurs de ce genre de distractions », a conclu Andlauer.

Avec un propriétaire aussi passionné et vocal que Michael Andlauer, les Sénateurs montrent qu’ils ne se laisseront pas intimider.

Et pendant que la ligue évalue cette situation explosive, une chose est sûre : Brady Tkachuk ne bougera pas d’Ottawa, du moins pour les trois dernières années de son contrat.