Signature à Montréal: l'agent de Marc-André Fleury crée la commotion

Signature à Montréal: l'agent de Marc-André Fleury crée la commotion

Par David Garel le 2025-07-04

C’est le genre de rumeur qui fait trembler les murs du complexe d’entraînement à Brossard.

Le genre de confidence qui aurait pu transformer un été tranquille en feu d’artifice médiatique. Marc-André Fleury, le légendaire gardien québécois, aurait bel et bien reçu cinq offres de contrat pour un retour inespéré dans la LNH.

Et même si l’agent Allan Walsh n’a pas prononcé les mots « Canadiens de Montréal », il n’en fallait pas plus pour que toute la machine montréalaise s’enflamme. 

Parce que tout concorde.

Parce que toutes les pièces du casse-tête mènent au Tricolore.

Et surtout, parce que Marc-André Fleury à Montréal, c’est un fantasme que les partisans caressent depuis plus de quinze ans.

Allan Walsh, dans un moment d’une franchise étonnante sur le balado SDPN, a révélé que cinq équipes ont tenté de convaincre Fleury de revenir sur sa décision de prendre sa retraite. Le tout, dès le 1er juillet, jour d’ouverture du marché des joueurs autonomes.

@sdpnsports How thin is the NHL goalie market? Five teams tried to convince Marc-André Fleury to come out of retirement! #AgentProvocateur #NHL #hockey @adamwylde ♬ original sound - sdpn

« Le 1er juillet, j’ai reçu des appels d’équipes me demandant s’il y avait une possibilité de voir Marc-André Fleury annuler son départ. Ces organisations étaient bien préparées et prêtes à lui soumettre des offres sérieuses. »

Des offres d’un an garanties (salaire LNH) pour convaincre un triple champion de la Coupe Stanley, un gardien de 575 victoires, d’enfiler une dernière fois ses jambières.

Et dans ce contexte précis, le Canadien de Montréal coche toutes les cases.

Montréal voulait un vétéran. Et vite.

Kent Hughes cherchait désespérément un gardien pour épauler Samuel Montembeault. La stratégie est claire : avoir un vétéran pour compétitionner avec Jakub Dobes au camp. Si Dobes "choke", on le laisse se développer à Laval avec Jacob Fowler, tout en assurant une certaine stabilité devant le filet à Montréal. 

C’est pourquoi, dans les coulisses, la rumeur d’un appel du Canadien à l’agent de Fleury circule depuis des semaines.

D’autant plus qu’au moment où les discussions avec Marc-André se seraient produites, le CH n’avait pas encore signé Kaapo Kahkonen. Une signature qui, à la lumière des nouvelles révélations, apparaît maintenant pour ce qu’elle est vraiment : un plan B.

L’idée de voir Fleury terminer sa carrière dans l’uniforme du CH est vieille comme sa sélection au tout premier rang du repêchage 2003. À chaque été depuis quelques années, son nom revenait. Montréal. La maison. L’ultime boucle bouclée.

Et pourtant, cela n’a jamais eu lieu. 

Mais cette fois, c’était différent.

Parce que Fleury venait de conclure son dernier match dans la LNH, en avril 2025, à 40 ans. Parce qu’il n’avait jamais officiellement fermé la porte à un dernier tour de piste… au Québec. Et parce que, pour Kent Hughes et Jeff Gorton, on aurait parlé d'un coup de circuit médiatique.

Le marché des gardiens cette année était une véritable terre brûlée. Personne ne représentait mieux la combinaison expérience-sécurité que Fleury. Même à 40 ans. Même retraité.

Le marché était mort. Le Canadien a tenté l’impossible.

En effet, l’offre de Montréal à Fleury, bien qu’elle ne soit pas confirmée par Walsh, s’inscrit dans une logique logique.

Le CH avait besoin d’un mentor, d’un gardien crédité, respecté, légendaire même, pour seconder Montembeault et mettre la pression sur Dobes, tout en inspirant Jacob Fowler.

Ce geste, aussi romantique que calculé, aurait envoyé un message fort et émotif aux partisans.

Mais Fleury a dit non.

Son agent l’a confirmé. Fleury a été clair : il est en paix avec sa décision de retraite.

Le plus tragique dans cette histoire, c’est qu’elle ravive un sentiment collectif d’inachevé.

Marc-André Fleury aurait dû jouer pour le Canadien. Pas juste pour cocher une case. Mais pour incarner une tradition. Pour redonner à cette franchise un peu de l’aura perdue depuis Carey Price.

Il est né à Sorel. Il a grandi idolâtrant Patrick Roy. Il a été applaudi à chaque match au Centre Bell, même comme visiteur. Il est un héros national québécois, et pourtant, jamais porté l’uniforme bleu-blanc-rouge.

Kent Hughes a tenté le coup. Il a osé. Il a fait ce que Marc Bergevin n’avait jamais eu le courage de faire : décrocher le téléphone, appeler Allan Walsh, et dire :

« On veut Marc-André. Chez lui. Pour une dernière danse. »

Au final, ce n’est pas une défaite. C’est une belle tentative. Une tentative noble, stratégique, émotionnelle.

Mais aussi un aveu. L’organisation du Canadien n’avait pas de meilleure solution que de convaincre un retraité. C’est dire à quel point la situation devant le filet était fragile et à quel point on ne fait pas confiance à Jakub Dobes.

Mais une chose est certaine : le rêve Fleury à Montréal a failli se réaliser. Et ça, c’est encore plus cruel que s’il n’avait jamais été possible du tout.

Mais Edmonton pourrait le tenter?

Parmi les cinq équipes qui ont appelé Walsh, une revient avec insistance : les Oilers.

Edmonton a tout donné pour la Coupe en  en 2023-2024 et 2024-2025. Ils ont échoué en finale. Stuart Skinner a failli. Calvin Pickard est un gardien numéro deux de bas-étage , au mieux.

Et surtout : Connor McDavid entame peut-être sa dernière saison à Edmonton.

S’ils veulent le convaincre de rester, les Oilers doivent tout essayer. Maintenant. Pas en février. Pas à la date limite. Maintenant.

Et qui de mieux que Marc-André Fleury pour offrir cette dose de confiance et d’expérience qui manque encore dans ce vestiaire?

Il faut maintenant poser la question qui dérange : et si Fleury attendait simplement le bon moment?

Ce ne serait pas la première fois qu’un joueur annonce sa retraite… pour mieux revenir quelques mois plus tard.

Le scénario est tentant : une équipe perd un gardien dès les premières semaines de la saison. Elle panique. Elle appelle Walsh. Et cette fois, Fleury écoute.

Ou alors, en février-mars, une formation se positionne pour une vraie course à la Coupe, mais elle est fragile devant le filet. Le téléphone sonne. La réponse est différente.

Il continue de s’entraîner. Il est prêt. Il a une glace. Il est en forme. Et surtout… il veut gagner. 

Le hockey est dans le sang de Marc-André Fleury. Il est incapable de décrocher. Et même s’il ne joue jamais une autre minute dans la LNH, il se tient prêt. Au cas où.

Marc-André Fleury n’a pas dit son dernier mot?