Sortie publique à Radio-Canada: Kent Hughes vise Lane Hutson et son agent

Sortie publique à Radio-Canada: Kent Hughes vise Lane Hutson et son agent

Par David Garel le 2025-10-06

Kent Hughes passe à l’attaque : l'agent de Lane Hutson doit avoir de la fumée qui lui sort par les oreilles au moment où l'on se parle.

Le ton est donné. Après plusieurs semaines de tension dans les négociations entre le Canadien de Montréal et le clan Hutson, le directeur général Kent Hughes a sorti l’artillerie lourde.

D’abord à Radio-Canada, puis à TSN 690, il a visé directement Lane Hutson et son agent, dans ce qui ressemble moins à une tentative d’apaisement qu’à une opération de relations publiques calculée pour reprendre le contrôle du narratif.

Par ailleurs, plusieurs sources s’entendent pour dire que c’est Kent Hughes lui-même qui aurait laissé couler l’information à Elliotte Friedman au sujet du rejet d’une offre de 9 millions $ sur 8 ans par le clan Hutson.

L’objectif? Mettre de la pression, faire grimper la tension publique et exposer l’intransigeance du jeune défenseur de 20 ans. Hughes n’a pas nié. Au contraire, il a redoublé d’intensité sur toutes les tribunes.

« Notre structure salariale repose sur la flexibilité financière, mais aussi sur la culture qu’on essaie d’implanter dans le vestiaire. C’est très important pour nous. »

Cette phrase, livrée au micro de Radio-Canada Sports, n’était pas anodine. C'est un rappel brutal à l’ordre pour Hutson.

Selon Hughes, l’individu ne peut pas passer avant le groupe, et surtout pas un défenseur aussi jeune, qui n’a aucun droit à l’arbitrage, et qui n’est pas agent libre avant plusieurs saisons.

Et pour illustrer son propos, Hughes est allé chercher les plus grands noms : Tom Brady, Sidney Crosby, Patrice Bergeron.

« Chez les Patriots, Tom Brady n’a jamais exigé le salaire le plus élevé possible. Sa priorité était de gagner. »

Le message est clair : si Brady a accepté de gagner moins pour bâtir une dynastie, Lane Hutson peut bien faire la même chose à Montréal.

D’autant que l’exemple récent de Connor McDavid, qui a accepté une prolongation de deux ans à 12,5 millions $ par saison, soit beaucoup moins que ce qu’il aurait pu aller chercher, donne une puissance nouvelle à l’argument.

« Il y a un prix à payer pour remporter des championnats dans un contexte de plafond salarial. »

Hughes ne recule pas. Il trace une ligne rouge autour de son noyau : Nick Suzuki, Cole Caufield, Juraj Slafkovsky, Kaiden Guhle. Tous ces joueurs ont accepté des contrats à long terme dans une structure interne cohérente, et Hughes refuse d’en déroger pour Hutson.

« C’est toujours ce qui va nous guider. Je pense qu’on le doit bien aux joueurs qui se sont engagés à long terme pour être ici. »

Son message est sans pitié: Hutson ne vaut pas mieux que les autres. Et même Luke Hughes (9 M$ au New Jersey) et Jackson LaCombe (9 M$ à Anaheim) ne sont pas des comparables valables, affirme Kent Hughes avec fermeté :

« Le contrat de LaCombe est unique. Il rachète deux années d’arbitrage et six années d’autonomie. Celui de Lane, ce n’est pas ça. Donc je ne considère pas vraiment que ce soit un contrat comparable. »

À côté de sa sortie à Radio-Canada, Kent Hughes était l’invité de TSN 690. Et là encore, aucune pitié.

« On me demande si les partisans doivent s’inquiéter. Ce que je peux dire de plus simple, c’est que non. Vous vous inquiétez quand un joueur est agent libre sans restriction. Et Lane Hutson, lui, n’est pas agent libre pour très longtemps. On va régler ça, d’une manière ou d’une autre. »

Cette dernière phrase sonne comme une menace voilée. Et certains s’interrogent : Hughes a-t-il l’intention de forcer la main au jeune défenseur en l'intimidant de cette façon ?

La signature surprise de Connor McDavid à “rabais” pour deux ans à 12,5 M$ a profondément chamboulé le marché. Et elle arrive au pire moment pour Lane Hutson.

Comment un défenseur de 21 ans, qui a une seule saison derrière la cravate, peut-il exiger plus de 9 millions $… alors que le meilleur joueur de la planète laisse de l’argent sur la table pour aider son équipe à gagner?

Il a gagné le Calder... mais...

Dans les coulisses, plusieurs sources évoquent une tension extrême entre Kent Hughes, Jeff Gorton et le clan Hutson. Une tension confirmée par Elliotte Friedman, qui affirme que les négociations ont atteint un tel niveau de négativité que les parties ont dû “prendre un pas de recul pour se calmer”.

Le plus troublant? L’information sur le rejet de l’offre de 9 M$ a été divulguée très rapidement et très précisément à Friedman. Ce qui a poussé plusieurs journalistes à se demander :

Qui a fait fuiter? Le clan Hutson? Kent Hughes? Jeff Gorton? Quelqu’un tente clairement de gagner la guerre de l’opinion publique.

Mais selon certains observateurs, le style de Friedman, très proche des DG, suggère fortement que la fuite vient de l’interne. Et que le but était d’exposer publiquement le “refus arrogant” de Hutson, comme l’a décrit un ancien dirigeant dans une entrevue anonyme à The Athletic.

Pendant ce temps, les matchs pré-saison se sont poursuivis, et Lane Hutson a brillé. Ce qui rend la situation encore plus complexe. Comment refuser un contrat à un joueur qui semble surclasser tous les défenseurs gauchers du CH en camp?

Mais Kent Hughes, lui, ne bougera pas. Il l’a dit, il l’a répété : la force du CH ne viendra pas d’une supervedette, mais d’un ensemble cohérent et discipliné.

« On n’a pas de Connor McDavid, et je pense que même Nick Suzuki le reconnaîtrait. Donc ça a une incidence sur la composition de notre équipe. »

« Il faut qu’on ait de la profondeur et qu’on soit capables d’attaquer les équipes par vagues. »

Et maintenant?

Lane Hutson n’a pas encore signé. L’offre de 9 millions $ sur 8 ans tient-elle toujours? Certains disent que non. D’autres prétendent que le clan Hutson était prêt à signer juste en-dessous de 9,5 M$, mais l'agent Sean Coffey a retiré son offre,

Le ton est monté. Les positions se sont raidies. Et Kent Hughes n’a pas l’intention de reculer. Il a lancé une guerre froide, et tout le monde regarde maintenant qui cédera en premier...