Surprise à Montréal: Patrik Laine écarté de l'alignement

Surprise à Montréal: Patrik Laine écarté de l'alignement

Par David Garel le 2025-10-01

La bombe est tombée à Montréal : selon les échos relayés par TVA Sports, le Canadien songerait sérieusement à écarter Patrik Laine de la formation régulière, le reléguant carrément aux gradins.

Une éventualité qui, si elle se concrétise, provoquerait une onde de choc sans précédent dans l’univers hockey montréalais. Imaginez la scène : le joueur au plus gros salaire de l’équipe, l’ailier star qu’on croyait ressuscité par le marché montréalais, réduit au rôle de spectateur en veston-cravate.

C’est le genre de décision qui ferait exploser les lignes ouvertes, embraser les réseaux sociaux et diviser à jamais les partisans.

La possibilité de voir Laine dans les gradins n’est pas anodine. Elle trahit une réalité que tout le monde murmure mais que peu osent dire à haute voix : Martin St-Louis n’a jamais été convaincu par le Finlandais.

La scène de l’entraînement, où Laine était isolé sur une patinoire secondaire avant que St-Louis vienne lui parler longuement, en disait déjà long.

Le coach, fidèle à sa réputation de gestionnaire franc mais ferme, a les nerfs à vif devant ce casse-tête : comment justifier l’utilisation d’un joueur payé 8,7 millions par an qui n’arrive pas à suivre à cinq contre cinq?

L’écarter de l’alignement serait un geste extrême, mais cohérent avec une tendance lourde : Laine est un spécialiste de l’avantage numérique, un « marchant du powerplay », et rien d’autre. À force de ne contribuer que dans un contexte précis, il s’est exclu lui-même du projet collectif.

Ce scénario catastrophe n’est pas sans rappeler les fantômes de Winnipeg et de Columbus. Chez les Jets, Laine avait beau empiler les buts, ses coéquipiers, Blake Wheeler et Mark Scheifele en tête, ne le prenaient pas au sérieux.

On se moquait de ses feintes au ralenti, de son coup de patin poussif. On le "bulliait" dans le vestiaire, au point où son talent brut ne suffisait plus à camoufler son isolement.

À Columbus, ce fut pire. Mal encadré, incapable de trouver un rôle clair, il sombra dans ses démons, jusqu’à frapper la porte du programme d’aide de la LNH.

Quand Montréal a osé le rapatrier, on croyait tous à un conte de rédemption. On parlait de renaissance, de « nouvelle vie » pour un joueur brisé. Mais voilà que la réalité rattrape la fiction : Laine est peut-être irrécupérable dans le hockey moderne.

À son arrivée à Montréal, Laine avait juré qu’il n’avait jamais été aussi en forme, aussi motivé. Il s’était entraîné tout l’été au Complexe CN de Brossard, multipliant les apparitions publiques, lançant même avec sa femme une fondation en santé mentale.

Tout ça semblait annoncer un vrai retour. Mais dès les premiers matchs préparatoires, les mêmes travers ont refait surface.

Lent, désengagé à cinq contre cinq, dépendant des passes parfaites d’Ivan Demidov pour exister offensivement. Oui, son lancer est encore dévastateur.

Oui, sur le jeu de puissance, il reste une arme. Mais à égalité numérique, il est devenu une patate chaude que ses coéquipiers ne savent plus comment utiliser. Même Kirby Dach, lui-même en difficulté, a fini par lever les yeux au ciel, exaspéré par son manque de constance.

C’est TVA Sports qui a enflammé le débat en posant la question : et si le Canadien se passait tout simplement de Laine?

Jean-Charles Lajoie n’y est pas allé par quatre chemins. Pour lui, Laine ne correspond plus du tout à l’identité recherchée par l’équipe.

« Celui qui est dans les jambes, c’est Patrik Laine », a-t-il lâché.

Tony Marinaro, plus prudent, a tenté de rappeler que certains joueurs sont payés uniquement pour marquer, et que le tir de Laine reste unique.

Mais l’idée était lancée, et elle a fait l’effet d’une bombe. Le simple fait qu’on en discute publiquement ouvre une porte dangereuse : celle où l’organisation assume de laisser un joueur vedette dans les estrades, comme un vulgaire passager de luxe.

Si Martin St-Louis franchit ce pas, les répercussions seraient monumentales. Dans le vestiaire, d’abord. Comment convaincre d’autres vedettes potentielles de signer à Montréal si on relègue un buteur élite aux gradins?

Sur la place publique, ensuite. Les fans, déjà divisés entre la patience envers le projet Hughes-Gorton et la soif immédiate de résultats, exploseraient en deux camps irréconciliables : ceux qui estiment que Laine est fini et qu’il faut tourner la page, et ceux qui considèrent qu’on assassine encore une fois un talent offensif, comme on l’a fait avec tant d’autres avant lui.

Et financièrement, l’affaire est intenable. On parle du plus gros salaire du club. Imaginez Geoff Molson expliquer à ses partenaires que son joueur le mieux payé ne joue pas.

Pour Laine lui-même, cette perspective est une humiliation totale. Lui qui croyait avoir enfin trouvé un port d’attache après des années de dérives, se retrouve au bord du gouffre.

Winnipeg l’a rejeté, Columbus l’a détruit, et Montréal, qu’il croyait être son refuge, s’apprête peut-être à le condamner au rôle de fantôme.

Ses critiques disent qu’il est un joueur unidimensionnel, incapable de s’adapter au hockey moderne. Et le pire? Ils ont raison.

Le sport évolue vers la vitesse, la polyvalence, l’engagement total. Laine est resté coincé dans une époque où un lancer foudroyant suffisait à bâtir une carrière. Ce temps est révolu.

Pendant que Laine s’enfonce, Zachary Bolduc monte. Le jeune Québécois, explosif, rapide, engagé, incarne exactement ce que St-Louis veut.

Chaque présence de Bolduc devient une comparaison implicite, une condamnation silencieuse de Laine. Les fans eux-mêmes réclament le changement : Demidov mérite mieux qu’un ailier qui traîne les pieds.

Dach, déjà fragile, ne peut pas être pénalisé par un partenaire en panne de vitesse. Tout pointe vers un trio Demidov-Bolduc-Newhook, laissant Laine à l’écart. Et plus Bolduc impressionne, plus le cercueil de Laine se referme.

Si Patrik Laine est bel et bien rayé de l’alignement pour le début de saison, ce sera une commotion sans précédent. Une véritable déflagration médiatique et sportive. Un message brutal envoyé par St-Louis : à Montréal, personne n’a de passe-droit, pas même le joueur au tir le plus redouté.

Mais ce sera aussi la confirmation que Laine, malgré ses efforts estivaux et ses belles paroles, est fini dans ce marché. Qu’il n’a plus la vitesse, plus l’endurance, plus l’âme pour suivre le rythme.

Et au bout du compte, ce sera peut-être le dernier clou dans le cercueil d’une carrière qui avait commencé comme un conte de fées et qui se termine comme une tragédie moderne du hockey.