Juraj Slafkovsky n’est plus seulement l’espoir de l’avenir du Canadien de Montréal; il est désormais un joueur sous la loupe, la cible des critiques et des spéculations les plus folles.
Depuis quelques semaines, le ciel semble vraiment s’obscurcir au-dessus de sa tête.
Arrogance envers les journalistes, conflit avec la fédération slovaque de hockey, critiqué par son coach, Slaf est moins rayonnant qu'en fin de saison dernière.
Mais c’est bien une déclaration récente de Jean Trudel dans le balado Stanley25 qui a mis le feu aux poudres.
Trudel, qui n’hésite jamais à exprimer ses opinions avec franchise, a lancé une affirmation qui a secoué tout le microcosme du hockey montréalais : un échange impliquant Brady Tkachuk en retour de Juraj Slafkovsky.
Pour Trudel, Slafkovsky n’est rien de plus qu’une version de Joel Armia, un grand gabarit avec du talent brut, mais qui n’atteint jamais le plein potentiel qu’on attend de lui.
Depuis son arrivée à Montréal, Slafkovsky traîne ce lourd héritage du premier choix au repêchage.
Avec son physique imposant et ses habiletés techniques, il était vu comme le joueur de puissance par excellence que le Canadien cherchait désespérément.
Mais, le talent de Slafkovsky semble parfois se dissiper au moment où il doit se matérialiser. Avec la fin de saison de feu qu'il avait connue la saison dernière, on pensait qu'il allait exploser.
Malgré un but et 6 passes pour 7 points en 7 matchs, Slaf n'est pas impliqué physiquement et semble parfois nonchalant.
Jean Trudel, continue, à la blague, de le comparer à Joel Armia, un joueur qui semble toujours sur le point d’exploser, mais qui finit par décevoir.
Pour un jeune joueur comme Slafkovsky, cette comparaison avec Armia est lourde de sens.
Joel Armia, malgré ses qualités physiques et techniques, n’a jamais su briser cette image d’un talent brut certain, mais d’un potentiel à moitié atteint.
Et Slafkovsky, à peine au début de sa carrière, doit déjà faire face à ce genre de jugement sévère, à un moment où sa confiance est fragile et où chaque erreur est scrutée par des millions de yeux.
Ce n’est pas tant l’idée de voir Slafkovsky échangé qui choque, mais bien la suggestion de Brady Tkachuk en retour.
Tkachuk, avec son style de peste, prêt à manger les bandes et a laissé sa vie sur la glace, est tout ce que Slafkovsky n’a pas encore su démontrer.
Tandis que Slafkovsky donne parfois l’impression de flotter sur la glace, Tkachuk, lui, mord dans chaque seconde de jeu.
Imaginer Tkachuk en bleu-blanc-rouge, prêt à enflammer la glace du Centre Bell, fait rêver les partisans – mais c’est aussi une piqûre de rappel sur ce que Slafkovsky n’a pas encore offert à Montréal.
Ce rêve d’échanger Slafkovsky contre Tkachuk a déclenché un débat enflammé sur les réseaux sociaux.
Car si une telle transaction venait à se concrétiser (dans une autre vie), cela signifierait que l’organisation est prête à tourner la page sur celui qu’elle a pourtant choisi comme figure numéro un de la reconstruction.
La pression est donc immense, et Slafkovsky sent ce poids à chaque jour.
D’autant plus que cette situation délicate rappelle étrangement les événements récents en Slovaquie.
Slafkovsky avait critiqué avec une certaine arrogance la Fédération slovaque de hockey, soulignant son fonctionnement injuste et basé sur les relations personnelles.
Cette franchise lui a coûté cher en termes de réputation, et aujourd’hui, ce même tempérament pourrait lui porter préjudice à Montréal.
Les journalistes, fatigués de son attitude distante et arrogante, commencent à douter de son caractère. La question de savoir s’il a « la grosse tête » est sur toutes les lèvres.
Pour un jeune de 20 ans, la pression de porter les espoirs d’une ville comme Montréal peut être étouffante.
Slafkovsky n’est plus simplement un joueur en développement; il est un symbole, un espoir de la reconstruction, et chaque faux pas est amplifié à l’échelle de la ville.
La patience des partisans est mise à rude épreuve, et le moindre signe de faiblesse est interprété comme un signe d’échec.
Les discussions autour de Tkachuk n’aident en rien : elles rappellent constamment à Slafkovsky ce qu’il n’est pas et ce qu’il devrait être: un attaquant de puissance dans tous les sens du terme.
Pour la première fois, une spéculation de transaction plane aujourd’hui au-dessus de Juraj Slafkovsky.
Une transaction avec Ottawa et l’arrivée de Brady Tkachuk à Montréal n'arriveront pas.
Mais il est clair que le jeune Slovaque est désormais dans une situation où il n'est plus un intouchable dans la tête de certains partisans.
Si Slafkovsky veut échapper à cette comparaison avec Armia et prouver qu’il mérite la confiance du Canadien, il devra se sacrifier physiquement et devenir l'attaquant de puissance qu'il est supposé être.
La première étape serait de ne plus être arrogant avec les médias. Parions que Chantal Machabée va lui en glisser un mot.
Lorsque les journalistes lui ont demandé ce qui l'empêchait de maintenir son momentum, il a sèchement répondu :
« Je ne peux pas le dire. Mais vous, les journalistes, allez sûrement le trouver et l’écrire. »
Sans oublier qu'il a complètement rejeté Patrick Friolet de RDS lorsqu'il a ordonné au journaliste d'arrêter de dire qu'il était blessé à l'épaule, car il s'agissait d'un mensonge.
Oui. Slafkovsky est tanné des médias de Montréal, tanné des médias de Slovaquie et aujourd'hui, pour la première fois, il fait partie de spéculations de transaction sur les réseaux sociaux.
Une première tempête. À lui de relever la tête et de foncer tête première...comme Brady Tkachuk...