Tremblement à Montréal: Kent Hughes répond à Nazem Kadri

Tremblement à Montréal: Kent Hughes répond à Nazem Kadri

Par Marc-André Dubois le 2025-07-15

C’est un scénario que personne n’avait vu venir. Il y a quelques jours à peine, les rumeurs enflaient : Nazem Kadri serait ouvert à une transaction vers Montréal. Selon Nick Kypreos, l’attaquant étoile des Flames de Calgary aurait même levé sa clause de non-mouvement spécifiquement pour le Canadien de Montréal et les Maple Leafs de Toronto, ses deux destinations de choix.

Mais voilà que tout s’écroule. Kent Hughes a humilié publiquement Kadri en faisant fuiter dans les médias, par l’intermédiaire du journaliste Jimmy Murphy (RG Media), que le CH n’était pas du tout intéressé. Le message est clair, froid, impitoyable : Montréal ne veut rien savoir.

Et pour Kadri, le choc est total.

De l’espoir à la douche froide.

Tout a commencé comme une belle histoire. Kadri, 34 ans, natif de London, Ontario, mais fan du Canadien dans sa jeunesse, émettait clairement le souhait d’être échangé. Il avait vu les rumeurs circuler, il les avait commentées lui-même au Knight Shift Podcast :

« J’ai entendu toutes les spéculations. Je les vois passer tous les jours. C’est comme ça aujourd’hui, surtout dans ces marchés. »

Il ne niait rien. Il ouvrait même la porte. Et son entourage confirmait : s’il devait être échangé, Kadri préférerait Montréal.

Mais ce rêve s’est fracassé en plein vol. Kent Hughes n’a pas seulement fermé la porte. Il l’a claquée au visage du joueur. Une fuite calculée et humiliante.

L’information vient de Jimmy Murphy, un journaliste bien connecté aux coulisses du CH. Il rapporte que malgré les spéculations, le Canadien n’a aucun intérêt à acquérir Kadri. Aucune négociation. Aucun appel. Aucune offre. Le néant.

Mais ce qui choque, c’est le moment choisi et la méthode employée. Pourquoi faire fuiter cela juste après que Kadri ait exprimé publiquement son ouverture envers Montréal? Pourquoi exposer aussi froidement ce rejet?

Parce que Kent Hughes voulait envoyer un message.

Et ce message ne s’adresse pas qu’à Kadri. Il s’adresse aussi à Kirby Dach, le grand oublié des dernières semaines, éclipsé par toutes les spéculations entourant la recherche d’un deuxième centre. En refusant Kadri publiquement, Hughes vient de réhabiliter Dach.

C’est un geste politique, stratégique, mais cruel. Il affirme devant tout le Québec que le CH préfère parier sur Dach que sur un vétéran de 67 points comme Kadri.

Un affront pour Kadri. Un soulagement immense pour Dach, qui doit jubiler dans l’ombre. Il sait maintenant que ses patrons le protègent, le soutiennent et refusent de le remplacer.

Kadri, un joueur encore dominant… mais trop vieux?

Le problème, selon Hughes, c’est l’âge. Kadri a encore quatre saisons à 7 millions de dollars. Il vient de connaître une excellente campagne (35 buts, un sommet en carrière, 67 points), mais il a 34 ans.

Dans les coulisses du CH, on juge que Kadri est sur la pente descendante. Qu’il vieillit mal. Que son intensité pourrait tourner en indiscipline. Et que son contrat, qui s’étire jusqu’à ses 38 ans, ne cadre pas avec la fenêtre de développement actuelle.

Brendan Gallagher, ça vous dit quelques chose? Le coeur vaillant, mais le corps fini...

Mais au lieu de dire cela en privé, Hughes a préféré salir Kadri publiquement, par journaliste interposé. Une stratégie de négociation? Peut-être. Une vengeance contre les rumeurs? Probablement.

Une humiliation pour Kadri? Assurément.

Dans l’entourage du joueur, c’est l’incompréhension totale. Kadri croyait réellement qu’une transaction à Montréal était possible. Il s’était préparé mentalement. Il aimait l’idée. Il se voyait avec Demidov. Il se voyait au Centre Bell.

Et là, tout explose. Il n’est même pas considéré. Il est exclu froidement d’un club qui cherche pourtant un centre gaucher. Alors qu’il a levé sa clause. Alors qu’il a performé. Alors qu’il voulait venir.

C’est le genre d’affront qui reste dans la mémoire d’un joueur.

Une manœuvre orchestrée par un Kent Hughes furieux

Selon plusieurs sources, Kent Hughes aurait mal digéré l’emballement médiatique autour de Kadri. Il n’aurait jamais été intéressé, mais aurait vu son nom associé à des spéculations « farfelues ». Il aurait vu rouge.

C’est alors qu’il décide de passer à l’attaque. Il utilise Jimmy Murphy pour faire passer le message : arrêtez tout. Kadri ne nous intéresse pas. Point.

Et dans ce mouvement brutal, il écrase Kadri au passage.

Ce n’est plus du hockey. C’est de la politique de vestiaire. C’est du contrôle narratif.

Pour Calgary, la situation devient impossible. Kadri n’a jamais demandé un échange officiellement, mais il ouvre des portes. Il sait que Calgary n’est pas un marché en reconstruction active, mais pas non plus compétitif. Il se retrouve dans un entre-deux désagréable.

Craig Conroy, le DG des Flames, ne veut pas échanger son meilleur pointeur. Mais il sent bien que le feu prend. Et maintenant, il sait aussi que Montréal est hors-jeu.

Cela ne laisse que Toronto, où Kadri pourrait espérer une fin de carrière symbolique. Mais là encore, rien ne bouge.

Montréal préfère rester jeune… quitte à manquer un grand coup?

Le CH a fait son choix. Il parie sur Hage, Dach, Bolduc. Il refuse les vétérans comme Kadri. Il refuse les salaires lourds. Il reste fidèle à sa ligne : développer de l’interne, construire lentement, éviter les contrats lourds.

Mais cette ligne a un coût : rejeter un joueur encore productif, prêt à venir, prêt à s’impliquer. Et le faire en public, en l’humiliant.

C’est une stratégie. Mais c’est aussi un pari. Et si Kadri allait marquer 30 buts avec Toronto? Et si Montréal échouait encore à bâtir un deuxième centre?

Kadri a été humilié. C’est un fait. Le message est passé. Montréal ne veut pas de lui. Et tout le monde le sait.

Mais le vestiaire, lui, observe. Il a vu comment Hughes agit avec un vétéran qui veut venir. Il a vu comment un joueur de 67 points est rejeté comme un poids mort.

Et maintenant, tous les yeux se tournent vers Kirby Dach. Il est celui qui doit faire mentir Kadri. Celui qui doit justifier ce rejet.

Parce qu’en 2025, le Canadien n’a pas seulement dit non à un joueur. Il a dit oui à un projet.

Et ce projet devra livrer. Sinon, c’est Kent Hughes qui pourrait regretter cette humiliation publique.