Personne ne l’avait vu venir aussi vite, aussi fort. À 18 ans, L.J. Mooney vient tout juste de débarquer à Brossard… et il fait déjà trembler les murs.
On parle ici d’un choix de 4e ronde, pas d’un top-10 comme Demidov, ni d’un joueur prêt pour la LNH comme Bolduc.
Non. Un petit bonhomme de 5 pi 7 po, repêché dans l’ombre, qui est en train de prendre toute la lumière.
Et ce qu’il dit? Ce qu’il dégage? C’est du jamais vu à ce niveau chez un espoir aussi jeune et aussi sous-estimé.
« Ça m’aide, ça me motive beaucoup d’entendre tout ça. Il y a d’autres gars qui l’ont fait, je peux le faire aussi. »
Le message est clair : sa taille, il s’en fout. Il veut jouer. Et il veut marquer. Comme Cole Caufield. Comme Martin St-Louis. Comme Lane Hutson. Il les nomme lui-même. Il se compare. Il aspire à suivre leur trajectoire. Il veut devenir le prochain petit géant à faire mentir tous les recruteurs.
Et à voir ses flashs sur la glace, son patin, son tir sec, sa fougue, son attitude… on commence à comprendre pourquoi le CH l’a repêché. Ce n’était pas une lubie. C’était une trouvaille.
L.J. Mooney est un feu roulant. Et il débarque dans un vestiaire où il y a déjà Caufield, Roy, Slafkovsky, et où des gars comme Joshua Roy se battent pour survivre. Et lui, du haut de ses 18 ans, se pointe et lance un regard de tueur.
Il a le feu.
« Beaucoup de gens m’en parlent, ce qu’il (St-Louis) a fait dans la LNH en tant que joueur plus petit… j’essaie de faire ça moi aussi. »
Et tu le vois : il est sérieux. Il veut tout casser.
Mooney, c’est un mélange entre le charisme d’un Logan Cooley (son cousin!) et l’énergie d’un jeune Brendan Gallagher. Il patine avec Cooley l’été. Il s’imprègne de sa façon de jouer. Il veut l’imiter. Il veut le dépasser.
Et quand il raconte sa réaction au repêchage? Tu sens que le feu est allumé.
« Quand le Canadien m’a repêché, c’était le temps de se mettre au travail. Peu importe où, tu montres ce que tu peux faire. »
Le gars n’est pas là pour attendre. Il est là pour prendre une place.
Et c’est ça qui fait peur.
Parce qu’il ne vise pas un poste dans cinq ans. Il veut gagner maintenant. Il veut forcer la main de l’organisation. Il veut s’infiltrer dans la hiérarchie, créer du chaos, provoquer des doutes.
Quand tu regardes le flanc droit du CH à long terme, tu vois Caufield, Roy, peut-être Farrell, peut-être Beck sur rotation. Mais Mooney? Il arrive et il change le plan.
Et à 18 ans, déjà, il fait parler de lui dans tous les corridors du centre d’entraînement.
Mais attention. Avant de sortir les trompettes pis de faire des montages YouTube avec du Eye of the Tiger, faut se calmer le pompon.
Parce que des jeunes qui brillent au camp de développement, y’en a à la pelletée chaque été.
Souviens-toi de Sean Farrell. On s’était emballés ben raide. Pourquoi? Parce que c’était l’ami de Cole Caufield, que Caufield lui-même l’avait encensé, pis que tout le monde le voyait déjà dans le top-6 du CH.
Résultat? Un contrat à deux volets, pis des aller-retours Laval–Montréal qui donnent le tournis.
L.J. Mooney, c’est pas Farrell.
Ce kid-là, c’est pas juste un chouchou de Caufield. C’est un Lane Hutson version attaque.
Un vol au repêchage. Un de ces espoirs que 31 clubs regardent aujourd’hui avec la main dans la face en se disant : « Comment on a pu passer à côté? »
Oui, il mesure 5 pieds 7. Mais comme Lane Hutson, il a le cerveau, les jambes et la détermination pour faire mentir toutes les stats.
Il a la hargne dans les yeux, la créativité dans les mains, pis le flair offensif d’un gars qui a toujours dû en faire plus pour qu’on le prenne au sérieux.
Et ça paraît.
Il n’a peur de rien. Il bloque des tirs. Il lance. Il sourit tout le long. Il parle aux médias comme un vétéran. Il s’appelle "Little John", et pourtant, dans l’attitude, il est immense.
On ne dit pas qu’il va faire le club demain matin. Mais ce qu’on dit, c’est que L.J. Mooney vient de bouleverser la hiérarchie. Et que Martin St-Louis, lui, il regarde ça avec un petit sourire en coin.
Parce qu’un gars comme ça, ça te change une culture.
Et dans deux ans? Il pourrait bien être l’autre Cole Caufield du Canadien.
Ce n’est peut-être qu’un frisson pour l’instant. Une vibration légère dans les murs de Brossard. Mais tous ceux qui ont un minimum d’instinct sentent la secousse venir
Un tremblement de terre silencieux. Inévitable.
D’ici deux ans, imaginez ça : un alignement du Canadien de Montréal avec Cole Caufield à droite sur un premier trio, et L.J. Mooney à droite sur un deuxième.
Deux tireurs d’élite, deux petits gabarits avec des moteurs de Formule 1 et des mentalités de tueurs à gages. Deux gars capables d’enfiler 30 buts par année, chacun dans leur style, chacun dans leur tempo.
Une arme à gauche. Une arme à droite. Et tout le centre-ville de Montréal qui vibre à chaque fois qu’ils touchent à la rondelle.
Ça serait électrisant.
Et ça enverrait un message clair à toute la Ligue : au Québec, on ne fait pas que développer des grinders.
On est capables de mélanger les ingrédients, de brasser les formules, de miser sur le talent pur, même quand il ne mesure pas six pieds deux.
Le CH n’a peut-être pas cherché L.J. Mooney très haut dans le repêchage… mais il a peut-être mis la main sur la pépite la plus étincelante de cette cuvée.
Et dans quelques années, quand les filets vont se remplir, on se rappellera de ce moment comme du début d’un séisme.
AMEN