Il fut un temps où Jonathan Huberdeau représentait l’avenir de la LNH. Un artiste de la passe, un joueur électrisant, adulé en Floride, qui venait de signer une saison de 115 points, rien de moins que la deuxième meilleure récolte de la ligue en 2021-2022.
Aujourd’hui, à peine trois ans plus tard, il incarne la chute la plus brutale et humiliante de l’ère moderne.
De héros à zéro. De visage de franchise… à poids mort.
Et maintenant, c’est noir sur blanc : Jonathan Huberdeau possède le pire contrat de la LNH. Pas selon un panel d’opinion.
Selon The Athletic, dans son classement empirique des dix pires ententes de la ligue, édition 2025.
Le journaliste Dom Luszczyszyn, méthodique, glacé, sans compassion, dresse le portrait désastreux d’un joueur qui, à 32 ans, est évalué avec une valeur nette négative de 32 millions de dollars.
Et ce n’est pas tout : sa probabilité de produire une valeur équivalente à son contrat dans les années restantes ? 1 %. Pas 10. Pas 5. Un ridicule 1 %.
Cette gifle médiatique n’est que la dernière d’une série d’humiliations publiques. Car tout le monde le sait maintenant : le ciel est tombé sur la tête de Huberdeau dès qu’il a quitté la Floride.
Non seulement son rendement a chuté de façon dramatique, mais les Panthers se sont envolés dès son départ. Trois finales de la Coupe Stanley. Deux bannières de champions. Une culture transformée. Une dynastie émergente. Sans lui.
« Ils m’ont échangé, et ils ont gagné après ! J’aurais pu être là… » a affirmé Jonathan Huberdeau sur les ondes de TVA Sports cet été.
On sentait le pincement au cœur dans ses paroles. Mais ce qu’il n’a pas dit, et que tout le monde comprend entre les lignes, c’est pourquoi les Panthers ont réellement décidé de le larguer.
Le 23 mai 2022, à Tampa, pendant que les Panthers affrontaient le Lightning en séries, Huberdeau et plusieurs coéquipiers ont été aperçus dans un club de danseuses, la veille d’un match crucial. Il était 3 h du matin.
Le lendemain, les Panthers furent balayés, 4-0 dans la série. L’indignation fut immédiate. La presse floridienne explosa. Le DG Bill Zito n’avait pas le choix. L’heure était au ménage.
Quelques semaines plus tard, Huberdeau, Mackenzie Weegar, Cole Schwindt et un choix de premier tour prenaient la route de Calgary dans une transaction monstre pour obtenir Matthew Tkachuk.
Le résultat ? Tkachuk est devenu un dieu vivant en Floride. Huberdeau, lui, est devenu l’ombre de lui-même.
Ce qui rend le cas Huberdeau si dévastateur, ce n’est pas simplement sa baisse de rendement. C’est l’ampleur de son contrat. Signé à la hâte dès son arrivée à Calgary, le pacte lui garantit 10,5 millions par année jusqu’en 2031. Une décision qui, aujourd’hui, fait honte à toute l’organisation des Flames.
« Ce n’est pas impossible qu’il rebondisse vers un niveau de premier trio… mais c’est hautement improbable. » écrit The Athletic.
Dans son évaluation chiffrée, The Athletic explique que le contrat de Huberdeau devrait théoriquement exiger un rendement de +12,6 en "Net Rating", soit 8,5 buts créés de plus que ce qu’il est actuellement projeté de produire. Autrement dit, il est complètement "à côté de la track".
Et surtout, il est inéchangeable. Trop vieux. Trop cher. Trop long.
Ce qui rend cette saga encore plus poignante, c’est que Huberdeau n’est pas un problème de vestiaire. Il est apprécié, poli, charitable. Il donne aux hôpitaux. Il parle de la naissance de son fils avec émotion. Il vante les montagnes de Banff. Il remercie les fans.
Mais le hockey, ce n’est pas la charité. C’est une ligue d’élite, et les émotions n’y ont aucune valeur comptable.
« Le gars de 100 points, il est encore là… » jure le Québécois.
Mais ce n’est plus qu’un écho. Ce gars-là n’existe plus dans le système des Flames. Même lui en convient : il a dû changer son style de jeu, devenir plus défensif, plus sobre, plus “utile”. Mais à ce prix-là, on n’achète pas un joueur utile. On achète un franchise player. Et ce n’est plus ce qu’il est.
Dans le regard de Huberdeau, on lit une envie évidente de revenir jouer à Montréal. Il parle du CH. Il suit le Canadien. Il admire la progression du groupe de Kent Hughes. Il vante Ivan Demidov. Il aimerait porter le chandail tricolore.
Mais soyons francs : ça n’arrivera jamais. Même à 50 % de salaire, le Canadien ne peut pas prendre ce risque. Il a besoin d’un ailier gauche offensif, oui, mais pas d’un vétéran à la dérive. Pas d’un gars qui, selon The Athletic, est projeté pour valoir moins de 2 M$ par année… tout en en coûtant 10,5.
C’est là que la pitié devient institutionnalisée.
En trois ans, Huberdeau est passé de 115 points à la risée analytique de la ligue. Ses saisons de 55, 52 et 62 points à Calgary sont devenues des symboles de gaspillage.
On l'a relégué au troisième trio, entre des joueurs de soutien comme Martin Pospisil ou Anthony Mantha (parti à Pittsburgh). Il enchaîne les entrevues à TVA Sports avec des yeux tristes, des sourires forcés, des phrases creuses :
« C’était ma meilleure saison à Calgary… mais ce n’était pas satisfaisant. »
Le mot est faible.
Et pendant ce temps, la Floride continue d’écrire l’histoire. Barkov et compagnie. Tous ces noms gravés sur la Coupe. Tous ces visages qu’il connaît. Tous ces coéquipiers qu’il a côtoyés… qui ont tous gagné sans lui.
« Je suis content pour eux. Ils le méritent. »
Non, Jonathan. Tu ne l’es pas. Tu ne peux pas l’être. Parce que tu sais que cette bague aurait pu être la tienne.
Et ça… ça ne s’achète pas avec 84 millions de dollars.
Jonathan Huberdeau est aujourd’hui le joueur le plus surpayé de la LNH. Peut-être même le plus surpayé de l’histoire. Et ce n’est pas une opinion. C’est un fait chiffré, publié par le média d’analyse le plus réputé du hockey professionnel.
"Surplus Value" : -32 millions de dollars.
Probabilité de rebondir : 1 %.
Une. Malheureuse. Petite. Pour cent.
La fin ?
Il lui reste six ans. Six longues années. Et déjà, les partisans se demandent : comment allons-nous survivre à cette ère Huberdeau ?
Comment un club peut-il espérer gagner quand 13 % de sa masse salariale est engouffrée dans un joueur qui ne livre plus ?
La vérité est dure. Le ciel n’est pas tombé une fois sur la tête de Huberdeau. Il continue de tomber. Chaque jour .Chaque match où il ne produit pas. Chaque mention dans un top 10 des pires contrats. Chaque fois que les Panthers soulèvent un trophée.
Cette histoire est triste. Tragique. Un joueur aimé. Doué. Généreux. Qui a tout perdu à cause d’une nuit au mauvais endroit. D’une signature précipitée. D’un système de jeu incompatible. Et maintenant… d’une étiquette qu’il ne pourra plus jamais décoller.
Le ciel est tombé sur Jonathan Huberdeau.
Et il ne se relèvera peut-être jamais.