Bagarre à Brossard: Florian Xhekaj met Joshua Roy KO

Bagarre à Brossard: Florian Xhekaj met Joshua Roy KO

Par David Garel le 2025-09-11

On croyait la compétition déjà féroce devant au Canadien, mais voilà qu’une nouvelle pièce vient bouleverser le statu quo : Florian Xhekaj.

Pendant que Joshua Roy fait le pari inverse, perdre du poids (15 livres), gagner en vitesse, se montrer sous son meilleur jour, Florian Xhekaj, lui, a pris du volume, des troncs d’arbres à la place des jambes, et semble prêt à imposer sa présence physique dans une attaque déjà saturée.

Et ça, c’est une très, très mauvaise nouvelle pour Roy… et pour Owen Beck aussi.

Joshua Roy, on le sait, a fait d’énormes efforts l’été dernier. Il a perdu 15 livres pour devenir plus rapide, plus agile, plus du genre à distancer ses adversaires, à profiter des bris de zone. Un changement physique et mental qui semblait nécessaire pour lui dans une hiérarchie déjà congestionnée.

Pendant ce temps, Florian Xhekaj, le plus jeune des frères Xhekaj, celui qu’on sous-estimait, celui qu’on voyait comme un projet “plus tard”, a changé son propre jeu.

Il est passé de 195 livres à 220 livres. Pas pour ralentir, non : pour encaisser, pour dominer physiquement, pour ne pas craindre les duels. Il est devenu plus robuste, plus solide. Et ses photos physiques, ses tests à Brossard, ses commentaires d’entraîneurs le confirment : il ne joue plus sur le physique “faible”, mais sur les muscles, le coffre, la présence.

Ce que plusieurs oublient, c’est qu’augmenter sa masse ne veut pas dire tout perdre en mobilité. Xhekaj s’est entraîné avec son frère Arber, il a travaillé l’endurance, les sprints, la puissance, et il semble avoir gardé sa capacité offensive, ce n’est pas juste un bloc de muscle qui patine lentement.

On parle d’un joueur prêt à donner des coups, mais aussi à suivre le rythme.

L’entraîneur adjoint du Rocket, Martin Laperrière, l’a noté : « c’est un des joueurs chez qui j’ai constaté une prise de masse… il va avoir plus de force. »

Son agent, Brian Bartlett, confirme qu’il a “ouvert la machine”, entre Montréal et Hamilton, s’entraînant toutes les journées possibles.

Le CH arrive au camp avec un attaquant confirmé en trop. On a déjà :

Suzuki

Caufield

Slafkovsky

Laine

Demidov

Dach

Newhook

Anderson

Evans

Bolduc

Gallagher

Veleno

C’est douze noms avant même qu’on parle de Roy, Samuel Blais, Owen Beck, Oliver Kapanen,. Et pour ces jeunes, c’est déjà un mur.

Quand on ajoute Xhekaj à cette liste, plus encore : les places deviennent rares, la marge d’erreur infime.

Roy a choké sa chance la saison dernière quand son poste était quasi-assuré. Il espérait que sa transformation physique change le regard. Mais voilà qu’entre temps, la concurrence physique, financière (contrat garanti pour Blais) ou stratégique s’ajoute.

Xhekaj ne lance pas de discours. Il ne publie pas des extraits sur les réseaux sociaux. Il n’a pas à le faire. Son message passe par ses résultats physiques, par sa présence imposante, par ses entraînements sérieux avec un frère qui pousse fort. Il fait ce qu’il faut pour être vu.

C’est un message destiné autant à ses concurrents (Roy, Beck, etc.) que à l’état-major :

“Je suis prêt dès maintenant, pas dans deux ans.”

Et dans un cadre comme celui du CH, ce genre de message compte énormément.

Joshua Roy est donc dans une position critique. Perdre du poids, être plus rapide, c’est admirable, mais :

Il doit produire immédiatement.

Il doit rivaliser non seulement avec des recrues, mais aussi avec des joueurs plus physiques qui arrivent en force.

Il doit montrer qu’il peut concrétiser ce dont on parle dans les entraînements dans des matchs réels.

Et le plus dur : son nom circule dans les rumeurs de transaction. Son profil semble être devenu un actif d’échange. Un joueur “ramené propre, rapide, mais pas absolument nécessaire dans la rotation offensive de départ”.

Il est possible qu’on lui donne quelques matchs, mais il est aussi fort possible qu’il commence la saison à Laval ou ailleurs dans la LNH via transaction, à moins qu’il ne fasse une performance spectaculaire dans les jours à venir.

Owen Beck, lui aussi, vit dans l’ombre de ce changement. On disait qu’il pourrait être une option, qu’il avait une chance. Mais avec Roy menacé, avec Xhekaj qui prend du poids, avec le fait qu'il a été proposé aux Islanders dans la transaction pour Noah Dobson et que Mathieu Darche a préféré Emil Heineman, son chemin devient beaucoup plus étroit.

Oliver Kapanen, lui, a une intelligence de jeu qui pourrait l’aider, mais ce sera un combat. Joe Veleno ne bougera pas. Samuel Blais est là comme réserviste. Les places “bottom 6” sont encombrées, même dans les gradins.

Le timing des annonces autour de Roy est troublant. Son entretien à TVA Sports, où il affirme être “le plus en forme de sa vie”, survient en même temps que les nouvelles sur Xhekaj.

Et Roy, même transformé, est exposé. Une mauvaise séquence, un petit retard d’adaptation, un match moins bon : et il pourrait être celui qui “équilibre les deals”.

Avec Xhekaj qui s’invite dans la danse, c’est clair :

Roy et Beck finiront par être échangés.

Xhekaj, lui, pourrait surprendre et obtenir un rappel tôt s’il maintient ses progrès. 

Roy ne peut tout simplement pas renverser la vapeur.

Le message envoyé par Xhekaj est déjà passé. Joshua Roy est mis K-O... avant même que cela ne commence...

Oui, le Québécois fait tout ce qu’il faut. Il s’est mis en condition, a fait le travail. Mais dans le hockey professionnel, faire le travail ne suffit pas toujours. Il faut aussi être celui que l’organisation voit comme nécessaire, celui qu’ils ne veulent pas échanger, celui qu’ils décident de garder.

Florian Xhekaj s’invite dans ce cercle fermé des intouchables. Et son nom change la donne.

Pour Joshua Roy, ce n’est plus seulement une question de mérite : c’est une question de timing, de visibilité, de détente, d’impact. Et pour beaucoup dans le CH, il n’y aura pas de place pour tout le monde.

Ça sent la fin...