Bourde virale en Suède: Mike Matheson rattrapé par ses démons

Bourde virale en Suède: Mike Matheson rattrapé par ses démons

Par David Garel le 2025-05-20

Il pensait peut-être que traverser l’Atlantique allait lui offrir un peu de répit. Une pause mentale. Une occasion de se ressourcer, loin de Montréal, loin du Centre Bell, loin des projecteurs et des sifflets.

Mais la réalité a rattrapé Mike Matheson jusqu'en Suède du Championnat du monde de l’IIHF. Et elle l’a frappé de plein fouet.

Lundi, dans ce match au sommet entre le Canada et la Finlande, tous les regards se sont tournés vers lui… pour les pires raisons.

Le pauvre Matheson a connu un match catastrophique. Une séquence en particulier est devenue virale sur les réseaux sociaux, où on le voit casser son bâton, perdre l'équilibre, retourner chercher un autre bâton, pour tomber maladroitement à nouveau , comme s’il ne savait plus patiner.

On dirait un joueur déboussolé, vidé, sans repère. Le cauchemar recommence.

Comme à Montréal, Mike Matheson a multiplié les revirements, les cafouillages, les décisions paniquées en relance. C'était le même film qu’au Centre Bell… mais projeté cette fois à des milliers de kilomètres.

Et peu importe l’endroit, peu importe l’uniforme, la sentence est toujours la même : il est le mal-aimé. Sur les réseaux sociaux, les commentaires sont implacables.

« Il est temps qu’on échange Matheson pendant qu’il a encore de la valeur. »

« Même dans un tournoi international, il est le pire joueur sur la glace. »

« Comment le Canada peut-il le garder dans son alignement avec un tel rendement? »

Et comment oublier ce moment, plus tôt cette saison, où Mike Matheson, à bout de souffle, avait laissé échapper une déclaration qui lui colle encore à la peau aujourd’hui.

Frustré par l’avalanche de critiques quotidiennes dont il faisait l’objet, il avait affirmé que les vrais fans du Canadien de Montréal étaient ceux qui « restaient positifs », laissant entendre que ceux qui dénonçaient ses performances n’étaient pas de véritables partisans.

Cette phrase, lancée sous le coup de l’émotion, a fait l’effet d’une bombe dans l’écosystème du CH. Pour beaucoup, ce fut la goutte de trop. Le point de rupture.

Les critiques, déjà nombreuses, sont devenues carrément personnelles. Sur les réseaux sociaux, on l’a traité de traître, de pleurnicheur, d’enfant-roi incapable d’assumer ses erreurs.

Et pourtant, derrière cette sortie maladroite, il y avait un homme qui étouffait. Un joueur épuisé de porter, seul, les séquelles d’une brigade défensive minée par les blessures et le manque de constance.

Chaque jour, à Montréal, Mike Matheson vit sous une loupe. Il ne peut pas aller porter son fils à l’école sans croiser un fan qui lui demande ce qui ne va pas avec ses revirements.

Il ne peut pas aller au restaurant sans entendre deux tables plus loin qu’il devrait être échangé. C’est un calvaire continu, un cauchemar social dans une ville où le hockey est religion et où l’erreur n’est pas permise. Et aujourd’hui, même de l’autre côté de l’océan, son cauchemar ne prend pas fin.

C’est une triste ironie : même entouré de joueurs élites comme Crosby et MacKinnon, Matheson ressort comme le maillon faible.

Pire encore, il semble que Spencer Carbery n’est pas le seul entraîneur à avoir compris comment l’exploiter. Les Finlandais l’ont visé toute la soirée. Ils l’ont pressé, forcé à jouer dans sa zone, et Matheson a craqué. Encore.

Pendant ce temps, le Canada perdait sa fiche parfaite dans une défaite crève-cœur de 2 à 1 en tirs de barrage. La rencontre avait tout pour être un classique : du jeu rapide, une foule finlandaise en délire, un affrontement entre Saros et Fleury, des jeux d’élite. Mais dans les replis de ce duel épique, Mike Matheson sombrait. Encore.

Et pendant que les Canadiens s’apprêtent à affronter la Suède pour clore le tour préliminaire, la question revient comme une lame rouillée : combien de temps encore le CH va-t-il attendre avant de passer à l’action?

Mike Matheson devient agent libre sans compensation à l’été 2026. À Montréal, personne ne s’attend à ce que Kent Hughes le resigne.

Alors à quoi bon retarder l’inévitable? Il est essentiel d’agir. Et vite. Quitte à ne pas obtenir un retour mirobolant, il est primordial d’éviter de le perdre pour rien.

Parce qu’il faut dire les vraies choses : Mike Matheson est en train de devenir un boulet, un poids émotionnel et stratégique.

Dans une équipe jeune qui essaie de bâtir pour l’avenir, le garder au sein de la brigade défensive est un non-sens. Il ne sera pas là quand l’équipe sera prête à gagner. Il n’est déjà plus dans le plan.

Le problème, c’est que plus on attend, plus sa valeur s’effondre. Chaque match comme celui contre la Finlande ajoute un clou dans son cercueil commercial.

Chaque débandade défensive confirme ce que les autres DG soupçonnent déjà : il n’a plus l’explosivité d’avant, il est trop souvent à la merci de la pression, et mentalement, il semble brisé.

Mike Matheson est "bon jack", un père de famille exemplaire, un Montréalais de cœur. Mais le hockey professionnel est impitoyable.

Et même en Suède, sous le chandail d’Équipe Canada, il ne peut échapper à son destin. Il est traqué par ses démons, cerné par la critique, et dévoré par un jeu qui ne pardonne pas les hésitations.

Le plus grand service que Kent Hughes peut lui rendre aujourd’hui, c’est de le libérer. De le sortir de Montréal. Parce que ce n’est plus une question de performance.

C’est une question de survie.

Mike Matheson est devenu un symbole. Non pas celui d’un échec individuel, mais celui d’une équipe qui refuse de tourner la page.

Il est bel et bien temps de l'échanger.