Maraudage à Philadelphie: Daniel Brière dans l’eau chaude

Maraudage à Philadelphie: Daniel Brière dans l’eau chaude

Par David Garel le 2025-10-06

Le nom de Daniel Brière circule dans toutes les conversations aujourd’hui, et pour les mauvaises raisons.

Dans un segment explosif du balado Spittin’ Chiclets, l’ex-joueur devenu animateur vedette Paul Bissonnette a laissé tomber une véritable bombe : selon ses informations, les Flyers de Philadelphie étaient prêts à offrir un contrat record à Kirill Kaprizov, au moment où ce dernier hésitait encore à signer sa prolongation monstre avec le Wild du Minnesota.

Combient d'argent? Jusqu’à 19 millions de dollars par saison, avec les plus gros bonis jamais vus dans l’histoire de la Ligue nationale. 

Et selon Biz Nasty, ce n’était pas les Rangers de New York, ni les Kings de Los Angeles, ni une obscure équipe russe qui tentaient de sortir Kaprizov du Minnesota… mais bien les Flyers de Daniel Brière.

Rappelons d’abord les faits connus : Kirill Kaprizov a signé un contrat de 136 millions $ sur huit ans, soit 17 millions de dollars par saison, un record absolu dans la LNH. Ce pacte fait de lui le joueur le mieux payé de la Ligue.

Ce contrat a provoqué un véritable séisme à travers la Ligue. Mais selon Bissonnette, les secousses avaient commencé bien avant la signature. Le clan Kaprizov aurait reçu des offres illégales, en coulisses, de la part de plusieurs équipes, dont une proposition concrète venue de Philadelphie.

19 M$ par année, un pont d’or… illégal?

Dans Spittin’ Chiclets, Biz affirme sans détour :

« J’ai entendu que Philadelphie allait all-in. Ils étaient prêts à lui offrir 19 M$ par saison. Les plus gros bonis jamais vus. Ils le voulaient à tout prix. »

Cette déclaration est non seulement spectaculaire, elle soulève aussi de graves questions légales. Si cela est vrai, Daniel Brière aurait contrevenu aux règles strictes de la LNH interdisant de parler à un joueur sous contrat sans permission. C’est ce qu’on appelle du tampering, ou en bon français, du maraudage.

Elliotte Friedman avait déjà levé le drapeau.

Le plus troublant, c’est que le nom de Kaprizov circulait déjà dans les rumeurs de maraudage il y a quelques semaines.

Le toujours bien informé Elliotte Friedman avait affirmé dans son balado 32 Thoughts qu’il croyait qu’il y avait eu du maraudage autour de Kaprizov, sans nommer d’équipe. Il parlait d’une ou deux organisations qui, selon lui, avaient franchi la ligne.

Aujourd’hui, avec la déclaration de Bissonnette, le mystère semble levé.

Officiellement, Daniel Brière a refusé de commenter la situation. Lors d’un point de presse avec les médias de Philadelphie en début de semaine, aucune question ne lui a été posée sur Kaprizov, mais le malaise pouvait se sentir selon plusieurs journalistes sur place.

C’est pourtant un sujet brûlant, qui pourrait avoir des conséquences majeures, autant pour Brière que pour les Flyers. Si la LNH devait enquêter et confirmer qu’il y a eu approche illégale, des sanctions allant de l’amende à la perte de choix au repêchage sont possibles.

Pourquoi Kaprizov à Philly?

La rumeur a surpris plusieurs, mais elle est logique sur plusieurs plans. Kaprizov est un grand frère spirituel pour Matvei Michkov, la jeune sensation russe repêchée par les Flyers qui est déjà une vedette dans la LNH.

Les deux joueurs s’admirent mutuellement, et Kaprizov aurait été un mentor idéal dans ce contexte.

La présence d’un joueur élite de son calibre aurait immédiatement légitimé le projet Brière, qui cherche à reconstruire en attirant de jeunes étoiles. Une attaque Kaprizov–Michkov aurait redéfini le visage des Flyers.

Du côté de Montréal, aucune rumeur n’a jamais lié Kent Hughes ou Jeff Gorton à Kaprizov, malgré le lien évident avec Ivan Demidov.

Le CH n’a tout simplement jamais été en position de cap salariale pour tenter un coup pareil, et l’équipe semble vouloir éviter à tout prix les sanctions liées au tampering.

Mais avec cette révélation, la gestion de Brière soulève des doutes, alors que le DG des Flyers était pourtant salué pour son approche méthodique depuis sa nomination.

La déclaration de Bissonnette ajoute un climat d’inconfort dans la Ligue, alors que plusieurs DG reprochent déjà à certains agents et joueurs d’orchestrer des négos publiques et toxiques.

Si Kaprizov a réellement utilisé ces offres illégales comme levier pour faire monter les enchères avec le Wild, ça pose une question éthique, même si au final, Minnesota a réussi à garder son homme.

Mais c’est Brière qui en sort le plus amoché, car si les accusations de Biz sont fondées, le DG des Flyers a flirté avec les limites de l’intégrité du système.

Et à l’interne, chez les Flyers, on murmure que certains membres de l’organisation sont mal à l’aise, surtout que Daniel Brière n’a pas nié les faits, ni publiquement, ni en coulisses.

Mais tout porte à croire que cette histoire de maraudage n’ira pas plus loin. Pour l’instant, aucune enquête officielle n’a été déclenchée par la LNH, et Daniel Brière peut dormir sur ses deux oreilles.

La Ligue, échaudée par des précédents plus graves, semble vouloir classer le dossier comme un simple avertissement, une manière de rappeler à tous les DG que la ligne rouge du tampering est mince et surveillée.

Mais cette saga aura eu le mérite d’envoyer un message puissant à toute la ligue, et surtout à Kirill Kaprizov lui-même.

Le contrat de Connor McDavid, signé à seulement 12,5 millions de dollars par saison pour deux ans, est une véritable déclaration d’humilité. McDavid montre qu’il y a plus que l’argent dans le hockey, qu’il y a des équipes à bâtir, des Coupes à gagner.

Kaprizov, lui, pourra toujours affirmer qu’il n’a pas cédé aux sirènes de l’or, qu’il a dit non à 19 M$ posés peut-être sous une table imaginaire, à Philadelphie ou ailleurs.

Il aura choisi son club. Il aura choisi la stabilité. Mais le monde entier aura vu passer l’ombre d’une tentative, et Daniel Brière, lui, a maintenant une cible dans le dos...