Patrick Roy est légende vivante du hockey.

Mais dans la vie, même les légendes peuvent être abandonnées.

Roy a été propulsé dans un défi de taille, pour ne pas dire impossible, en prenant les rênes des Islanders. Malheureusement, il se retrouve confronté à une réalité amère, façonnée par les décisions de Lou Lamoriello, le directeur général de l'équipe.

Lamoriello a laissé à Roy une équipe moribonde, dépourvue d'avenir et dépassée, condamnée à errer dans les bas-fonds de la LNH pendant une période indéterminée.

Le résultat ? Une carrière d'entraîneur potentiellement gâchée pour Roy, et Lamoriello en est le principal responsable.

Certes, Patrick Roy a guidé les Islanders en séries éliminatoires avec une poussée tardive en fin de saison, presque miraculeuse.

Mais cela ne signifie pas pour autant qu'il a transformé l'équipe du tout au tout. Les défis auxquels il fait face sont énormes, et la série contre les Hurricanes, bien que vaillamment disputée, a démontré les limites de cette équipe.

L'attaque des Islanders a été étouffée, incapable de marquer plus de trois buts par match. Leur défense, le principal défi annoncé par Roy lui-même, a montré des signes de fragilité, en particulier en désavantage numérique.

Les Islanders ont affiché le deuxième pire différentiel de buts parmi toutes les équipes qualifiées pour les séries éliminatoires, ce qui était prévisible dès le départ.

Roy se retrouve ainsi avec les mains liées à New York. Lamoriello a consenti des contrats lourds à des joueurs qui ne répondent pas aux attentes, limitant ainsi les possibilités de mouvement de l'équipe sur le marché des échanges.

Anders Lee est "fini" et va empocher 7 M$ par année jusqu'en 2026. Sans parler de Jean-Gabriel Pageau et ses 5 millions de dollars par année jusqu'en 2026 aussi.

De plus, la banque d'espoirs des Islanders est dépourvue de talent de premier plan, ce qui laisse peu d'espoir pour un avenir meilleur à court terme.

The Athletic ne passe pas par quatre chemins quand vient le temps de décrire la banque d'espoirs des Islanders.

«Cette équipemanque sérieusement de potentiel et qu’il ne produira probablement rien d’autre que des joueurs de profondeur». 

Ce bassin d'espoirs se retrouve au tout dernier rang de la LNH en terme de qualité. Il n'ont pas même un seul espoir qui perce le TOP 100.

Faut-il s'en étonner? Lamoriello n'a cessé d'échanger ses choix de 1ère ronde année après année pour tenter de gagner maintenant. Le fait qu'il ait au-dessus de 80 ans et qu'il est pressé par le temps lui a fait perdre la tête.

Imaginez. Le dernier choix de 1ère ronde des Islanders remonte à 2019: Simon Holmstrom, âgé de 22 ans et qui vient de jouer sa première année dans la LNH. (25 points en 50 matchs).

Dans ce contexte, les Islanders auraient été mieux de crouler au classement cette année en améliorant leur position au repêchage plutôt que de se qualifier en séries à la dernière seconde.

Roy, un gagnant dans l'âme, se retrouve confronté à un défi de taille : faire des miracles, dans une équipe qui semble condamnée à crouler vers la cave.

Il est difficile de ne pas imaginer Patrick Roy à Ottawa, derrière le banc d'une équipe avec un avenir prometteur, dans un marché aussi passionné.

Mais pour l'instant, il doit composer avec les cartes qui lui ont été distribuées, en espérant que des changements surviennent cet été pour offrir un avenir plus radieux aux Islanders et à sa propre carrière d'entraîneur.

Mission difficile, pour ne pas dire impossible. Lou Lamoriello a détruit cette équipe. Il a engagé Roy pour la sauver. Mais au final, il a délaissé son homme en le plaçant dans une situation intenable.

Roy doit se sentir abandonné au moment où l'on se parle...

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