Porte claquée au nez: Joshua Roy et Logan Mailloux dans de beaux draps

Porte claquée au nez: Joshua Roy et Logan Mailloux dans de beaux draps

Par Marc-André Dubois le 2025-06-16

Ce n'est pas une rumeur. Ce n'est plus une hypothèse. C'est une tempête qui s'annonce à Pittsburgh. Une vraie.

Sidney Crosby est sur le point de claquer la porte des Penguins. Et à moins d'un miracle, il ne terminera pas sa carrière dans l'uniforme des Penguins.

Après l'humiliation infligée à Evgeni Malkin, à qui l'on a confirmé qu'aucune prolongation de contrat ne serait offerte, les dés sont jetés. Crosby, furieux, blessé, dégoûteé, serait prêt à utiliser la clause de non-mouvement à son avantage. Il contrôle son destin. Il a dressé une liste de trois équipes. Et le Canadien de Montréal y figure avec Los Angeles et le Colorado.

Mais à quel prix?

Selon les informations qui circulent dans les coulisses, Kent Hughes aurait testé les eaux. L'offre? Logan Mailloux. Joshua Roy. Et les deux choix de premier tour du Canadien en 2025. Rappelons que ces choix sont les 16e et 17e au total.

Mais du côté de Kyle Dubas, DG des Penguins, ce n'est pas suffisant. Pas même proche.

Pourquoi? Parce que les Penguins, malgré leur désastre annoncé, ne veulent pas reconstruire avec des morceaux secondaires. Ils veulent des pierres angulaires. Des futurs superstars.

Et Mailloux, autant talentueux qu'il soit, traîne encore avec lui le bagage de ses erreurs passées. Ses fameuses "red flags" font toujours jaser.

Et c’est là que Kyle Dubas a claqué la porte au nez de Logan Mailloux et Joshua Roy. Le DG des Penguins veut du haut de gamme, du sécuritaire, pas deux têtes folles.

Et soyons honnêtes : Mailloux traîne encore les fantômes procès du scandale en Suède, qui a fait de lui un choix controversé dès le jour 1.

Malgré sa progression à Laval, et son tir sur réception dévastateur, son passé le suit comme une ombre, surtout dans une organisation comme celle des Penguins, qui veut repartir à neuf avec une culture irréprochable. L’étiquette de joueur difficile à encadrer n’est pas disparue.

Quant à Joshua Roy, les doutes sont d’une autre nature, mais ils sont tout aussi dérangeants aux yeux de Dubas : le manque de constance, des interrogations sur sa rigueur à l’entraînement, et quelques épisodes hors-glace que l’organisation préfère éviter.

Joshua Roy est une énigme, un talent offensif évident, mais avec un ADN instable. Oui, il a tout détruit au niveau junior. Oui, il a connu une belle première saison pro. Mais dès qu’il approche les projecteurs de la LNH, quelque chose flanche.

Les doutes viennent de son coup de patin. Ils viennent de son entourage, de son implication défensive, et surtout de sa mentalité. 

Dubas est au courant. Les Penguins ont pris des notes. Ils ont contacté des gens à Sherbrooke, à Laval, à Hockey Canada.

Le verdict? Roy est un projet, pas une certitude. Et pour Sidney Crosby, on n’échange pas une statue contre un projet. Même s’il est talentueux, même s’il a montré des flashs de génie, Joshua Roy ne coche pas les cases de ce que veut Pittsburgh en 2025 : maturité, constance, leadership. Pas un ailier encore en apprentissage, dont on doute encore du plafond réel.

Ce sont des détails, mais dans une transaction pour Sidney Crosby, l’un des plus grands leaders de l’histoire de la LNH, chaque détail compte.

Ce n’est pas que Roy et Mailloux sont des joueurs sans valeur. C’est qu’ils sont le mauvais profil, au mauvais moment, dans la mauvaise transaction. Pour Dubas, ce duo ne fait pas le poids. Il veut du sérieux : Michael Hage, jeune, explosif, propre, éduqué. Ou David Reinbacher, un défenseur droitier format géant, leader naturel, déjà proche de la LNH.

Et Joshua Roy, même avec un bon passage dans la LNH cette saison, est perçu comme un joueur de complément, pas comme un futur top-6 établi.

 Dubas veut frapper un coup de circuit. Il veut Michael Hage, le prodige repêché en 2024 tout récemment et adulé par les recruteurs (recrue de l'année avec Michigan). Ou David Reinbacher, le choix top 5 de 2023 qu'on voit comme un top-4 assuré dans la LNH pendant une décennie.

Mais là, Kent Hughes freine. Avec raison.

Comme le souligne Mathias Brunet dans La Presse, Demidov, Hage et Reinbacher sont intouchables. Le CH ne doit pas se tirer dans le pied pour un Crosby en fin de carrière, aussi légendaire soit-il.

Mais il y a une réalité incontournable : Crosby peut dicter l'échange. Il a une clause de non-mouvement. Il peut dire à Dubas :

"Je vais à Montréal, ou je reste ici jusqu'à la fin."

Et ça, ça change tout.

La valeur d'un joueur chute drastiquement lorsqu'il impose un seul débarquement. Et si Crosby insiste pour Montréal, Hughes n'aura pas à sacrifier ses joyaux.

Ce n'est pas une question de volonté, mais de levier. Et en ce moment, c'est Crosby qui détient le marteau.

Plus les jours passent, plus la pression monte à Pittsburgh. Après Malkin, envoyé à la retraite forcée dès la saison prochaine, ce sera au tour de Karlsson, Rakell, Rust d'être mis sur le marché. Dubas est en mode liquidation. Et Crosby est tanné.

Il sait que son équipe ne s'en va nulle part. Il lui reste deux, trois saisons au maximum à un niveau élite. Pourquoi les gaspiller dans un vestiaire en ruines?

C'est maintenant ou jamais.

Montréal est l'évidence émotionnelle.

Son club d'enfance. La ville de son père. L'équipe pour laquelle il a toujours eu un attachement particulier. Et le plus grand marché francophone de la LNH, prêt à faire exploser les ventes de chandails #87 en bleu-blanc-rouge.

Ce serait un coup de marketing monumental. Une renaissance sportive. Une fusion émotionnelle entre un peuple et une légende.

Tout est en place. La trahison de Malkin. La colère de Crosby. La reconstruction à Pittsburgh. La liste de trois équipes. Le refus de jouer pour Dan Muse. L'envie de gagner encore.

Logan Mailloux et Joshua Roy? Peut-être pas assez aujourd'hui. Mais demain? Si Dubas est coincé? Si Crosby insiste?

Alors oui, le Canadien a une chance. Réelle. Immense. Historique.

Et si Hughes joue bien ses cartes, il pourrait obtenir Sidney Crosby sans sacrifier ses fondations. Juste assez pour gagner tout de suite. Pas trop pour hypothéquer l'avenir.

L'histoire est en marche. Et Montréal retient son souffle.

Roy, Mailloux et les deux choix de première ronde... reste à voir si Pittsbugh va flancher.

Surtout si Crosby ne veut jouer qu'à Montréal, ça sent la transaction à rabais.