Samuel Montembeault se retrouve dans une situation délicate alors que la pression s’intensifie autour de lui.
Tout le monde savait déjà que Jakub Dobeš était considéré comme le véritable gardien numéro un en devenir du Canadien de Montréal.
Mais après ses performances impressionnantes lors de ses deux premiers matchs dans la LNH, cette pression a pris une nouvelle ampleur, rendant l’avenir de Montembeault au sein de l’équipe encore plus incertain.
Repêché au cinquième tour par le CH en 2020, Dobeš a été un pari audacieux. À l’époque, son potentiel était enfoui sous un manque de constance et une maturité à parfaire, comme l’a rappelé David Wilkie, ancien choix de premier tour des Canadiens et entraîneur ayant dirigé Dobeš dans la USHL.
Wilkie, qui se considère comme un gourou des gardiens, avait vu dès 2019 en Dobeš un athlète exceptionnel, capable de faire des arrêts impossibles à la manière de Dominik Hasek.
Après des débuts difficiles dans la USHL, marqués par des retraits en cours de matchs et des performances irrégulières, Dobeš a eu un déclic.
Grâce au travail acharné et aux conseils de Wilkie, il a appris à gérer les échecs et à se forger un mental de fer.
Ce développement s’est traduit par des prestations spectaculaires, culminant dans ses premiers matchs en LNH où il a affiché une moyenne de buts alloués de 0,48 et un pourcentage d’arrêts de .982.
Face à un tel talent, Samuel Montembeault, avec sa moyenne de buts alloués de 2,95 et son pourcentage d’efficacité de .898, semble de plus en plus vulnérable.
Bien que Martin St-Louis ait tenté de préserver son statut en lui confiant les matchs à domicile, notamment contre les Stars de Dallas, ce choix paraît davantage motivé par la nécessité de ménager les émotions de Montembeault que par une véritable reconnaissance de ses performances.
Ce qui rend la situation encore plus contradictoire, c’est que le CH a joué la ligne dure avec Montembeault lors de la négociation de son contrat.
En lui offrant un salaire modeste de 3,15 millions de dollars par saison sans clause de non-échange, l’organisation a clairement indiqué qu’elle ne le considérait pas comme un gardien numéro un à long terme.
Pourtant, sur la glace, tout est mis en œuvre pour préserver son statut et sa confiance, même au détriment de Dobeš, qui mériterait déjà de goûter à la ferveur du Centre Bell.
Le contraste entre Montembeault et Dobeš met en lumière un enjeu plus large : la compétition féroce qui s’annonce chez les gardiens du CH.
Avec l’arrivée prochaine de Jacob Fowler, un autre jeune talent prometteur, Montembeault pourrait rapidement se retrouver écarté. Wilkie, qui voit en Dobeš le futur gardien numéro un de l’équipe, estime que ce dernier possède toutes les qualités pour s’imposer, même dans un environnement compétitif.
« C’est un vol de Montréal au cinquième tour », a déclaré Wilkie en entrevue avec le journaliste de Nicolas Cloutier de TVA Sports, rappelant que le potentiel de Dobeš était visible pour ceux qui savaient regarder au-delà des difficultés initiales.
Aujourd’hui, ce potentiel éclate au grand jour, et il devient difficile d’ignorer que Dobeš est le vrai deal.
Avec des performances en demi-teinte depuis que Dobes est arrivé (chanceux d'avoir gagné contre Vancouver avec seulement 16 arrêts et 4 buts accordés) et une compétition de plus en plus féroce, Montembeault est dans une position précaire.
L’absence de clause de non-échange dans son contrat, négocié sans vision par son agent Paul Corbeil, rend son avenir à Montréal encore plus incertain.
Si Dobeš continue sur sa lancée et que Fowler confirme son talent, Montembeault risque de devenir une simple monnaie d’échange.
En conclusion, la montée fulgurante de Jakub Dobeš ne laisse aucun doute : le CH a trouvé en lui un gardien capable de marquer une époque.
Mais pour Samuel Montembeault, la roue tourne, et les beaux jours de son statut de numéro un semblent déjà derrière lui.
La question n’est plus de savoir si Dobeš prendra sa place, mais quand. Et pour Montembeault, la réponse pourrait venir plus tôt que prévu.
Ce qui rend la situation encore plus intrigante, c’est la trajectoire si différente des deux gardiens avant leur arrivée dans la LNH.
Jakub Dobeš, repêché au cinquième tour, a dû surmonter des défis majeurs dès ses débuts dans la USHL. Retiré de dix matchs consécutifs par son entraîneur, il aurait pu sombrer.
Mais grâce à l’œil expert de David Wilkie, qui a su déceler son potentiel brut malgré ces difficultés, et à un développement rigoureux, Dobeš s’est transformé en une force incontournable.
Ce parcours en montagnes russes a forgé un gardien doté d’une résilience mentale exceptionnelle, un atout indispensable pour un futur numéro un.
De l’autre côté, Samuel Montembeault, bien qu’ayant prouvé sa valeur à plusieurs reprises, n’a jamais eu à naviguer à travers une telle adversité au sein de l’organisation du CH.
Mais ironie du sort, c’est maintenant qu’il se retrouve face à son plus grand défi : prouver qu’il peut tenir tête à un prodige comme Dobeš, tout en sachant que l’organisation ne semble pas totalement croire en lui.
Le contrat de trois ans signé par Montembeault, sans clause de non-échange, est devenu un symbole de la gestion contradictoire de l’organisation.
D’un côté, en lui offrant un salaire modeste et une absence de protection, le CH a montré qu’il ne le considérait pas comme un gardien indispensable.
De l’autre, on tente de préserver son moral en lui confiant des matchs à domicile et en le qualifiant publiquement de numéro un.
Cette incohérence met en lumière un problème stratégique : l’organisation semble hésiter entre une transition claire vers la relève et le maintien artificiel d’un équilibre fragile.
Pourtant, les faits sont là : Jakub Dobeš est déjà perçu par de nombreux experts, dont Wilkie, comme le gardien de l’avenir.
Et avec Jacob Fowler qui pointe à l’horizon, il devient de plus en plus évident que Montembeault est sur un siège éjectable.
Le cas de Samuel Montembeault souligne une leçon incontournable dans le monde impitoyable de la LNH : le talent brut finit toujours par prendre le dessus sur les considérations émotionnelles.
Martin St-Louis peut bien ménager Montembeault à court terme, mais les performances étincelantes de Dobeš et le développement rapide de Fowler ne laisseront pas place à l’ambiguïté.
Pour Montembeault, le temps presse. Sans un revirement spectaculaire, son avenir à Montréal semble scellé.
À ce stade, la seule question qui reste est de savoir où il atterrira lorsque le CH décidera enfin de tourner la page.
Mais une chose est sûre : avec Dobeš dans les parages, et Fowler qui va débarquer, cette décision pourrait arriver bien plus tôt qu’il ne l’imagine.
Oui, Montembeault est dans de beaux draps. Le stress ne vient que de commencer.